
Sudo, pour « substitute user do », est une commande très célèbre de l’univers Linux/Unix. Elle permet de déclencher des actions spécifiques en mode « super utilisateur » sans qu’il soit nécessaire de se connecter au compte dédié, celui dénommé « root ». Il faut cependant noter que, dans ces conditions, les droits sont alors accordés de manière temporaire, ce, après validation du mot de passe.
Les chercheurs de Qualys Security ont publié que les versions 1.8.6p7 à 1.8.20 de la commande étaient toutes touchées par une faille de sécurité « sévère », exploitable localement. La faille référencée CVE-2017-1367 concerne toutes les distributions de Linux qui ont le module Security-Enhanced Linux (SELinux) activé.
Le souci réside dans la fonction « get_process_ttyname() », c’est-à-dire dans la façon dont sudo analyse les informations tty présentes dans le fichier de statut des processus. L’usage de cette fonction peut être détourné par un utilisateur local : via une commande spécifique incluant des espaces que la commande sudo ne dénombre pas, ce dernier peut contourner les protections habituelles et obtenir des droits complets, lui permettant alors de réaliser d’autres actions.
Les éditeurs des distributions majeures ont déjà publié des mises à jour. C’est par exemple le cas de Red Hat, qui a publié hier des correctifs pour les versions 6 et 7 de Red Hat Enterprise Linux (RHEL). Il en est de même pour SUSE et Debian, qui a mentionné les versions Wheezy, Jessie et Sid comme étant à jour via la publication y relative. La balle est donc maintenant dans le camp des utilisateurs à qui il n’est plus nécessaire de préciser qu’il faut télécharger au plus vite les versions mises à jour de leurs systèmes d’exploitation pour se mettre à l’abri.
Sources : Qualys, Red Hat, Debian, SUSE
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