Durant cet exercice, il a raconté quelques anecdotes sur son passage à l’université, mais dans son discours il en a également profité pour délivrer un message à forte tonalité politique. Faisant allusion à la génération Y, il a estimé que tout le monde devrait recevoir un revenu de base universel.
« Quand nos parents ont reçu leur diplôme, leur but dans la vie venait, de manière simple, de leur travail, de leur église, de leur communauté. Mais, aujourd’hui, la technologie et l’automatisation détruisent de nombreux emplois. Le nombre de membres diminue dans toutes les communautés. Beaucoup de gens se sentent déconnectés et déprimés et tentent de remplir un vide », a indiqué Zuckerberg.
Marck Zuckerberg a expliqué que l'un des plus grands défis qui attendent la nouvelle génération est « le niveau d'inégalité des richesses ». « Il y a quelque chose qui cloche dans notre système quand on voit que je peux partir d'ici et gagner des milliards de dollars en 10 ans, pendant que des millions d'étudiants ne peuvent même pas rembourser leurs prêts », a-t-il déploré.
Aussi, il s'est prononcé en faveur du revenu universel de base : pour le fondateur de Facebook, s'assurer que tout le monde reçoive un salaire de base leur permettant de prendre plus de risques et d'essayer de nouvelles choses, tout en sachant qu'ils seraient encore en mesure de se permettre les choses fondamentales dont ils ont besoin.
L'idée d'un revenu de base universel est devenue populaire parmi les technologues, mais également dans la classe politique. D’ailleurs, durant les campagnes présidentielles françaises, ce sujet a déjà été évoqué par Benoît Hamon. Selon les défenseurs de cette philosophie, le revenu de base universel permet des politiques plus redistributives et sera une mesure importante dès lors que l'automatisation va remplacer le travail humain.
Zuckerberg a suggéré que le revenu de base universel fasse partie d'un « nouveau contrat social pour notre génération » : « Nous devrions avoir une société qui mesure les progrès non seulement par des mesures économiques comme le PIB, mais par combien d'entre nous ont un rôle que nous trouvons significatif ». « Nous devrions explorer des idées comme un revenu de base universel pour donner à chacun un coussin pour essayer de nouvelles choses ».
« Nous allons changer de travail à plusieurs reprises, nous avons donc besoin de services de protection de l’enfance et des soins de santé qui ne sont liés à aucune entreprise. Nous allons tous faire des erreurs, donc nous avons besoin d'une société qui se concentre moins sur le fait de nous enfermer ou de nous stigmatiser. Et à mesure que la technologie évolue, nous devons nous concentrer davantage sur l'éducation continue tout au long de notre vie ».
« Eh oui, donner à tous la liberté de poursuivre son but n'est pas gratuit. Les gens comme moi devraient payer pour cela. Nombreux sont ceux d’entre vous qui vont vous en sortir et vous devriez faire de même ».
Pour le chercheur et écrivain américain Evgeny Morozov, qui a beaucoup travaillé sur les enjeux du numérique, l’une des raisons qui expliquent l’intérêt de la Silicon Valley pour le revenu universel est liée à la nature précaire des emplois. Cette dernière « serait mieux supportée si les employés disposaient par ailleurs d'une ressource stable. Conduire une voiture pour Uber serait alors vécu comme un loisir, agrémenté d'un petit bénéfice matériel. Un peu comme la pêche, mais en plus social ».
Une autre explication, est que « L'automatisation croissante de l'industrie risque à terme de multiplier encore le nombre de chômeurs: le versement à tous d'un petit pécule garanti et sans condition permettrait d'éloigner la menace d'un soulèvement populaire ».
Source : Facebook (discours écrit en entier), Harvard
Voir aussi :
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