« Il est important pour moi que mes données personnelles soient aussi sûres et privées que possible. J'ai des données sur mes appareils qui sont finalement beaucoup plus sensibles que mes données personnelles. En tant que développeur chez AgileBits, il m’a été confié l'accès à certaines clés et services avec lesquels nous ne pouvons tout simplement pas prendre de risques », a-t-il commenté.
Comment cela fonctionne-t-il ?
Disons que vous avez prévu un voyage aux États-Unis pour une conférence technologique à San Jose. Avant le mode Voyage, vous auriez dû vous déconnecter de tous vos comptes 1Password sur tous vos dispositifs. Si vous aviez besoin de certains mots de passe avec vous, vous deviez alors créer un compte voyage temporaire. En somme, des étapes qui ne sont pas forcément du goût de tous, en particulier pour ceux qui vont avoir à faire plusieurs déplacements.
Désormais, tout ce que vous devez faire c'est vous assurer que tous les éléments dont vous avez besoin pour voyager figurent dans un coffre-fort unique. Vous vous inscrivez sur votre compte sur 1Password.com, marquez ce coffre-fort comme étant "sûr pour le voyage" et activez le mode Voyage sur votre profil. Vous déverrouillez 1Password sur vos appareils afin que les volets soient supprimés et vous voilà prêt à partir sans que votre dispositif ne contienne la majorité de vos informations sensibles.
Rick Fillion assure que vos volets ne sont pas juste cachés, mais bel et bien supprimés de tous vos dispositifs aussi longtemps que le mode Voyage est activé : « Cela comprend tous les éléments et toutes vos clés de chiffrement. Il n'y a plus de traces à trouver. Donc, même si quelqu’un à la frontière vous demande de débloquer 1Password, il n'y a aucun moyen de dire que le mode Voyage est même activé ».
Une situation qui favorise des solutions de ce type ?
Le gouvernement américain, au nom de la lutte contre le terrorisme, a décidé de renforcer sa politique de contrôle à ses frontières. L’une des mesures pour lesquelles il a opté consiste à parcourir la « vie numérique » d’un individu en proposant d’exiger les mots de passe et les identifiants réseaux sociaux des personnes entrant aux États-Unis.
L’administration va même plus loin et prévoit même de demander les informations suivantes, si elles ne sont pas déjà incluses dans une demande, à un sous-ensemble de demandeurs de visa dans le monde entier, afin de « mener une évaluation plus rigoureuse des candidats en matière de terrorisme ou d'autres obligations nationales liées à la sécurité liée aux visas » :
- l’historique de voyage au cours des quinze dernières années, y compris la source de financement pour le voyage ;
- l’historique d'adresse au cours des quinze dernières années ;
- l'historique d'emploi au cours des quinze dernières années ;
- tous les numéros de passeport et pays de délivrance détenus par le demandeur ;
- noms et dates de naissance de tous les frères et sœurs ;
- nom et date de naissance de tous les enfants ;
- noms et dates de naissance pour tous les conjoints actuels et anciens, ou les partenaires civils ou domestiques ;
- plateformes et identifiants de médias sociaux utilisés au cours des cinq dernières années ;
- numéros de téléphone et adresses mail utilisés au cours des cinq dernières années.
« La plupart de ces informations sont déjà collectées sur les demandes de visa, mais pour une période de temps plus courte, par exemple cinq ans au lieu de quinze ans. Les demandes de noms et dates de naissance des frères et sœurs et, pour certains candidats, des enfants sont nouvelles », note le Ministère.
« La demande d'identifiants de réseaux sociaux et des plateformes associées est nouvelle pour le Département d'État, même si elle est déjà collectée volontairement par le Department of Homeland Security (DHS) pour certaines personnes », a-t-il continué.
Sous Trump, le DHS a franchi un pas de plus : le nouveau chef de l'agence, le secrétaire John Kelly, a déclaré aux législateurs en février que le gouvernement envisageait d'exiger les mots de passe des médias sociaux étrangers : « S’ils ne veulent pas nous donner l'information, alors ils ne viennent pas », a-t-il déclaré sans détour.
Notons également qu’au mois de mars, des rapports ont indiqué que les agents de douane américaine ont fouillé plus d'appareils électroniques en février que toute l’année 2015.
Source : AgileBits
Et vous ?
Pensez-vous que le climat politique actuel autour de la question du visa puisse favoriser l'émergence de ce type de solution ? Pourquoi ?
Voir aussi :
Visa USA : certains demandeurs pourraient devoir fournir une liste de comptes de réseaux sociaux, qu'ils ont utilisés au courant des dernières années