La conférence des développeurs Facebook dénommée F8 s’est tenue mercredi dernier. En marge de celle-ci, Regina Dugan, responsable du groupe Building 8 chargé de concevoir les systèmes matériels du futur chez Facebook a annoncé que le géant des réseaux sociaux travaille actuellement sur des capteurs permettant de lire les ondes cérébrales.
« Les smartphones permettent de se connecter à des personnes éloignées avec facilité, seulement, ceci se fait au détriment d'autres personnes en notre présence », s’est exprimée Regina lors de la conférence des développeurs Facebook. Facebook s’est donc proposé de contourner cette addiction au smartphone.
La solution ? Proposer une interface cerveau-machine permettant d’interagir avec une application de messagerie par voie cérébrale. Plus nécessaire de regarder sur l’écran de votre smartphone pendant que vous conversez avec un tiers. Il suffira de penser et le message que vous souhaitez adresser à une personne qui vous contacte via votre smartphone lui sera transmis.
Autour du projet, une équipe de 60 chercheurs en apprentissage machine et en développement de neuro-prothèses. Un expert en interfaçage cerveau-machine et un autre en imagerie neuronale viendront gonfler les rangs de l’équipe dont le but est de créer un système permettant de transférer 100 mots par minute entre le cerveau et le smartphone, une cadence jugée 5 fois plus importante que celle d’une saisie à la main.
Facebook entend créer des capteurs non intrusifs capables d’aider à lire les ondes cérébrales, « une technologie qui n’existe pas encore », d’après Régina Dugan. Pour y parvenir, les équipes de chercheurs entendent mettre à profit l’imagerie optique pour extirper les mots du cerveau « avant qu’ils ne soient prononcés ». Plus précisément, il s’agira de lire le signal généré par les changements d’état des neurones et de le transmettre en silence à un correspondant sur un smartphone.
Toujours d’après les développements de Regina Dugan à la F8, une autre application envisagée pour l’interface cerveau-machine est la possibilité de transmettre ses pensées non pas vers une application de messagerie, mais vers un humain. L’objectif est de permettre à un humain de « ressentir le message » qui provient de l’interface en cours de développement par le biais de la peau.
Sur ce point-ci particulièrement, les équipes de Regina Dugan ont démontré qu'un manchon haptique mis en vibration suivant des motifs bien définis, peut permettre de transmettre des messages au cerveau. Un employé de Facebook nommé Francis pour les besoins de la communication a appris à « ressentir » 9 mots en revêtant un tel manchon. Le manchon joue le rôle de capteur qui pourra être utilisé en conjonction avec l’interface cerveau-machine quand elle sera fonctionnelle. Regina Dugan a laissé filtrer que cette configuration pourrait permettre à une personne de penser en mandarin et à une autre de « ressentir » le message en espagnol.
Regina Dugan a également évoqué l’ouverture sur la réalité augmentée. Elle a en effet affirmé que les systèmes de réalité augmentée actuels manquent d’une interface permettant d’agir au sein de l’environnement de réalité augmentée par la pensée.
À côté de tous les avantages qu’on pourrait leur trouver, ces projets futuristes que Regina Dugan qualifie « d’interfaces vocales silencieuses » posent des problèmes de confidentialité des données. Elle affirme en effet que : « de même que vous prenez beaucoup de photos et que vous décidez de partager certaines, de même vous avez beaucoup de pensées et vous décidez de partager certaines sous la forme de paroles. Ce sont ces paroles que vous avez déjà décidé d’envoyer au centre de traitement dédié de votre cerveau que nous nous proposons de transformer en texte ».
Ainsi, seul le message que vous avez décidé d’envoyer à un tiers par voie cérébrale devrait être transmis. Facebook nous en a assuré, mais sera-ce effectivement le cas ? Au-delà des exploits techniques, il y aura les problèmes d’éthique qui se poseront. Avec de telles technologies à sa portée, Facebook aura plus que jamais les moyens de collecter encore plus d’informations sur les utilisateurs de ses services. Le géant des réseaux sociaux modifiera-t-il ses tendances ? Attendons patiemment 2019 pour voir les premiers systèmes du genre à l’œuvre et collecter les retours.
Sources : The guardian, Facebook
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Et utiliser des applications de messagerie et de réalité augmentée
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Le , par Patrick Ruiz
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