Le nombre d'entreprises technologiques à faire front contre le décret anti-immigration de Donald Trump a dépassé la barre des 150. Le 27 janvier, le nouveau président américain a signé un décret qui interdit l’entrée sur le sol étasunien de ressortissants de sept pays, à savoir le Yémen, l’Iran, la Libye, la Somalie, le Soudan, la Syrie et l’Irak. Si le camp Trump a évoqué des questions de sécurité nationale, la plupart des observateurs ne le voient pas de cette manière, mais dénoncent plutôt une mesure discriminatoire contre des pays majoritairement musulmans ; laquelle mesure a été baptisée « MuslimBan ».
97 grandes entreprises américaines de technologie, parmi lesquelles Apple, eBay, Facebook, Google, Intel, LinkedIn, Microsoft, Mozilla, Netflix ou encore Twitter, ont alors fait entendre leur voix pour souligner au gouvernement les conséquences désastreuses sur leurs opérations commerciales et son effet d’entraver leur capacité à recruter des talents.
Fin février, un juge fédéral de Seattle, à Washington, a ordonné la suspension sur l'ensemble du territoire des États-Unis du décret de Trump, en attendant un jugement plus approfondi sur la légalité de cette mesure.
Ce qui n’a pas découragé l’administration Trump qui a continué de travailler dessus. Rebelote : le mois dernier, le juge fédéral Derrick K. Watson, du district d’Honolulu (Hawaii), a fait à nouveau suspendre cette procédure seulement quelques heures avant son entrée en vigueur. Le juge a estimé que l'ordonnance viole probablement une interdiction constitutionnelle contre la discrimination religieuse.
Dans un amicus brief déposé à la Cour d'appel de district des États-Unis du quatrième circuit, des poids lourds de la Silicon Valley ont condamné la nouvelle version du décret de Trump, soulignant qu'il « infligerait des dommages substantiels aux entreprises américaines , à leurs employés ainsi qu’à toute l'économie ».
Le décret, ont-ils poursuivi, « entrave la capacité des entreprises américaines à attirer des employés talentueux, augmente les coûts imposés aux entreprises, rend plus difficile aux entreprises américaines de pouvoir faire concurrence sur le marché international et donc incite les multinationales à développer leurs opérations - et embaucher de nouveaux employés - en dehors des États-Unis ».
L’amicus brief a été signé par un total de 162 entreprises technologiques parmi lesquelles Uber, SpaceX, Spotify et Twitter.
Dans la même lancée, plusieurs entreprises se sont opposées à d’autres changements majeurs à la politique d'immigration des États-Unis, y compris de nouvelles restrictions sur le programme de visa hautement qualifié du pays. Néanmoins, le Président a signé mardi un autre ordre exécutif qui commence un processus visant à repenser la façon dont ces visas, appelés H-1B, sont attribués. Et son administration a promis un examen plus approfondi pour les entreprises qui emploient des travailleurs étrangers plutôt que des Américains.
Source : amicus brief (en pièce jointe)
Voir aussi :
USA : le président Trump signe un décret pour réformer le programme de visa H-1B et encourager les entreprises à recruter des citoyens américains
Plus de 160 entreprises de technologie font désormais front contre la nouvelle version du MuslimBan
Uber, Google et Amazon sont de la partie
Plus de 160 entreprises de technologie font désormais front contre la nouvelle version du MuslimBan
Uber, Google et Amazon sont de la partie
Le , par Stéphane le calme
Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !