Comme nous l’avons rapporté la semaine dernière, Canonical, la société qui assure le développement d’Ubuntu a décidé d’abandonner Unity pour GNOME comme environnement de bureau pour la distribution Linux. Cela marque donc, après plusieurs années, la fin du projet de convergence avec les smartphones. Le fondateur de Canonical, Mark Shuttleworth, a justifié cela par le fait que « les efforts de développement du projet de convergence n’ont pas été perçus par la communauté comme une innovation, mais plutôt comme une fragmentation ». L’industrie de la technologie n’a donc pas adhéré à cette initiative.
Dans un post Google+, le fondateur de Canonical a tenu à remercier tous les membres de la communauté qui ont pris part à l’aventure Unity 8. Toutefois, les commentaires qui ont suivi ont fini par le mettre de mauvaise humeur lorsque la question de Mir a été touchée. Mir est un serveur d'affichage pour GNU/Linux développé par Canonical. Il a été créé afin de remplacer X Window System (ou X11) pour la distribution Ubuntu, écartant donc l'option Wayland.
Pour information, en novembre 2010, Mark Shuttleworth a annoncé que l'avenir d’Unity reposerait sur le serveur d'affichage (et protocole) Wayland et que celui-ci serait également en principe utilisé dans les versions mobiles d'Ubuntu.
En février 2013, Canonical annonce le projet Ubuntu Touch pour les appareils mobiles et tactiles, avec SurfaceFlinger, le serveur d'affichage d'Android. Un mois plus tard, il en résulte un nouveau projet nommé Mir, mais déjà développé en interne depuis juin 2012. Mir venait pour remplacer à la fois SurfaceFlinger dans Ubuntu Touch et X dans la version bureau d'Ubuntu. Il a également été développé afin de permettre le développement d’Unity 8. D’après Canonical, Wayland n’était pas adapté pour la convergence avec les smartphones. L’annonce de Mir a toutefois suscité de nombreuses critiques, dans la communauté open source.
Étant donné que le projet de convergence n’est plus, il semblait donc évident pour certains que Mir disparaisse avec, même si en réalité, le serveur d’affichage peut être utilisé sans Unity 8. Après qu’un utilisateur a demandé à Mark Shuttleworth de ne pas laisser Mir couler avec le projet de convergence, le fondateur de Canonical s’est montré un peu rassurant. Il a expliqué que beaucoup de projets IdO (internet des objets) de Canonical utilisent encore Mir et donc qu’ils continueront à investir dans son développement, sans toutefois s’arrêter là : « J’ai fini par être dégoûté de la haine à l’égard de Mir. Cela a vraiment changé mon opinion de la communauté du logiciel libre », dit-il.
« Aujourd’hui, je réalise que de nombreux militants du logiciel libre sont simplement des gens antisociaux qui aiment détester ce qui est populaire », a-t-il ajouté. Le PDG de Canonical va plus loin pour dire que c’est ce même sentiment de haine injustifiée qui est manifesté à l’égard de Windows. « Quand Windows est devenu populaire, ils l’ont détesté », mais « si l’on veut être rationnel, Windows fait beaucoup de choses bien et mérite d’être respecté pour cela. »
Il termine sa note en affirmant que les personnes qui auraient trouvé terrible qu’il n’y ait pas de concurrents à Android et iOS seraient les mêmes à critiquer le fait que Canonical investisse dans le projet de convergence.
Source : Discussion Google+
Et vous ?
Que pensez-vous des déclarations de Mark Shuttleworth ?
Voir aussi :
Ubuntu 18.04 LTS sera livré avec GNOME et non Unity, le succès de l'OS dans les filières IoT et cloud expliquerait ce choix
Ubuntu : des développeurs créent un fork d'Unity 8 pour poursuivre son développement, après la décision de Canonical de l'abandonner
« De nombreux militants du logiciel libre sont juste des antisociaux qui aiment détester tout ce qui est populaire »
Estime le patron de Canonical
« De nombreux militants du logiciel libre sont juste des antisociaux qui aiment détester tout ce qui est populaire »
Estime le patron de Canonical
Le , par Michael Guilloux
Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !