
Au terme de la démonstration, le constat est clair, l'iPhone indique que le bouton HOME est désactivé et en propose une version logicielle via la fonctionnalité AssistiveTouch. Cette situation complique les tâches de maintenance d'après les réparateurs indépendants. Ils affirment que, lors du remplacement d’un écran endommagé, une panne peut survenir sur le bouton HOME qui lui est rattaché. Il deviendrait alors absolument nécessaire d’avoir recours à un Apple Store, seul endroit où le bouton HOME puisse être remplacé, ce, à l’aide de la « machine de calibration pour iPhone » dont une source indiscrète a pu obtenir une photo.
Il est manifeste qu'Apple a pris des mesures extrêmes pour s’assurer de la dépendance des possesseurs d’iPhone 7 ou 7 Plus à ses services de maintenance, une situation similaire à celle que vivent les fermiers du Nebraska eux aussi victimes d’un enfermement propriétaire de la part de John Deere, le constructeur de machines agricoles. La recrudescence de ces cas d’enfermement propriétaire pousse à s’interroger sur ce qui a été prévu par le législateur américain. Le problème de fond ici est la loi américaine sur le copyright, le Digital Millenium Copyright Act (DMCA).
Dans le cas des fermiers du Nebraska, des dispositions au sein de la section 512 du DMCA leur permettaient de « contourner » l’action du firmware du tracteur, ce qui leur a permis de se procurer du firmware cracké pour pouvoir procéder aux réparations des composants matériels de leurs tracteurs. Le terme « contourner » ici n’est pas fortuit, il s’oppose dans ce contexte à « modifier ». En effet, la même loi stipule, dans la section 1201 du DMCA, que le firmware dans un appareil est soumis à copyright, c’est-à-dire que vous possédez l’appareil (le matériel) que vous avez acheté, mais que l’éditeur du firmware en son sein vous en accorde un droit d’utilisation via un contrat de licence.
Cette disposition sur le copyright est celle que des constructeurs comme Apple ou John Deere continuent d’exploiter pour tenir leurs clients. On pourrait rire du cas des possesseurs d’iPhone puisqu’ils n’ont pas la possibilité de se procurer eux aussi du firmware cracké, du moins, pour le moment. Ils demeurent donc livrés aux bonnes grâces d’Apple, ce, jusqu’à ce que les associations qui militent pour le droit des utilisateurs à assurer eux-mêmes la réparation de leurs appareils puissent trouver une solution définitive à ce problème à la barre.
Sources : VICE, EFF
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