Virer un employé est une situation difficile à affronter pour bien des managers, surtout quand on pense au fait que la personne à licencier est peut-être responsable d’une famille et doit faire face à certaines charges. Pourtant, cela ne réduit pas le nombre de cas, même si des indemnités peuvent suivre.
Le licenciement peut toutefois être risqué quand on doit se séparer d’un employé IT. Les employés qui travaillent dans le domaine de l’information ont accès à des informations essentielles et parfois très sensibles de l’entreprise. Un départ volontaire serait mieux, mais même ici encore, comme l’indique la plainte de Google contre Uber sur les voitures autonomes, un employé IT qui vous quitte est susceptible d’emporter avec lui la propriété intellectuelle de l’entreprise. Qu’en est-il donc de celui qui, un bon matin, apprend qu’il est licencié ?
C’est donc un risque que court une entreprise en prenant la décision de renvoyer l’un des employés du service IT, un risque qui dépend surtout du rôle que joue ce dernier au sein de l’entreprise. Ces employés ont le potentiel de faire tomber des systèmes ou de partir avec des informations susceptibles de causer des dommages irréversibles. C’est le cas par exemple de Joe Vito Venzor, qui a plaidé coupable devant un tribunal américain d’avoir piraté des serveurs et des comptes de cloud de son employeur après avoir été licencié et mis immédiatement hors des locaux de l’entreprise.
Âgé de 41 ans, il était employé dans une entreprise du Texas, où il était administrateur IT jusqu’au 1er septembre 2016 où il apprend, du directeur informatique, qu’il est licencié. Incontrôlable après avoir appris la nouvelle, il a fallu une heure au personnel de l’entreprise pour réussir à le mettre hors du bâtiment. Par mesure de précaution, les droits d'accès de Joe Vito Venzor ont été révoqués alors qu'on le mettait hors des locaux de l’entreprise ; ce qui ne semble pas avoir été suffisant pour l’empêcher de nuire.
Juste une heure plus tard, un nouveau compte « elphaser » avec les droits administrateurs s'est connecté au réseau de l'entreprise et a attaqué toute son infrastructure. L’intrus a fermé les serveurs de messagerie et d'applications de l’entreprise. Il a également supprimé des fichiers sur les serveurs pour les empêcher de redémarrer, il a fermé des comptes et modifié des mots de passe, entre autres actions. Cette attaque coïncidant avec le licenciement de Joe Vito Venzor, le directeur informatique a enquêté sur le compte de messagerie de travail de l’ex-employé. Cela lui a permis de découvrir que l’employé licencié avait envoyé un document à son adresse électronique privée : une liste de codes d'accès au réseau de l’entreprise et des mots de passe pour différents sous-systèmes informatiques. Attaqué en justice, Joe Vito Venzor a reconnu être l’auteur de cette attaque.
Cela illustre un peu le risque lié au licenciement d’un employé IT. Conscient de cette réalité, il est recommandé aux entreprises d’escorter immédiatement un employé IT en dehors du bâtiment, après son licenciement. Cette mesure doit également être accompagnée par la suppression systématique de tous ses comptes et accès aux systèmes de l’entreprise. Ces mesures ont d’ailleurs été appliquées pour le cas Joe Vito Venzor. Mais, il avait déjà une liste de codes d'accès au réseau et de mots de passe pour différents sous-systèmes informatiques de l’entreprise.
Source : Plainte et aveu de Joe Vito Venzor
Et vous ?
Avez-vous déjà été licencié ? Qu’avez-vous fait ?
Agiriez-vous comme Joe Vito Venzor si vous êtes victime d’un licenciement que vous jugez abusif ?
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Le , par Michael Guilloux
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