Le problème relatif à la technique du chiffrement de bout en bout fait ces derniers temps la une des journaux. En effet, après la récente sortie de la ministre britannique de l'Intérieur Amber Rudd qui estime qu'il est inacceptable de chiffrer les services de messagerie étant donné que cela offre une protection aux terroristes, c'est au tour de la Commission européenne de se mêler à la danse. Ladite commission, par la voix de sa Commissaire à la Justice Vera Jourová, vient d'annoncer qu'elle proposera d'importants changements juridiques en vue de réglementer davantage la sécurisation des données personnelles. Il résulte des informations recueillies que cette annonce de la Commission intervient suite à une forte pression des ministres de l'Intérieur des pays membres de l'Union européenne.
Il convient de rappeler que c'est à la suite de l’attentat de Londres la semaine dernière que la ministre de l’Intérieur britannique a fait sa déclaration. Les enquêtes de police avaient révélé que le téléphone du terroriste de Westminster aurait servi à communiquer via WhatsApp deux minutes avant qu’il ne passe à l'acte. Or, l’application de messagerie utilise le chiffrement de bout en bout, ce qui fait que seul le destinataire du message peut le lire. Emboîtant le pas à Amber Rudd, le ministre de l'Intérieur allemand Thomas de Maizière et son homologue français Matthias Fekl auraient déclaré aux députés qu'ils veulent que la police ait les mêmes droits d'accès aux services en ligne, comme c'est le cas lors des demandes d'informations relatives à des appels téléphoniques auprès des entreprises de télécommunications.
Selon Vera Jourová, les nouvelles lois et règlements qui seront proposés ont pour objectif de contraindre les entreprises informatiques à collaborer avec les forces de police afin de leur permettre d'accéder légalement et facilement aux données chiffrées. Ces mesures visent principalement les sociétés qui ont adopté la technique du chiffrement de bout en bout à l'instar de WhatsApp racheté par Facebook et Telegram. La commissaire de la Commission en l'occurrence Vera Jourová déclare également que trois ou quatre options seront proposées aux entreprises technologiques. Ces options incluraient une législation contraignante et des accords qui vont permettre aux autorités compétentes d'obtenir rapidement des informations sûres et fiables sur les données chiffrées.
« À l’heure actuelle, les autorités en charge de l'application de la loi notamment les procureurs, les juges ainsi que les forces de l’ordre dépendent de la bonne volonté des fournisseurs à fournir volontairement un accès aux données et aux preuves. La sécurité des Européens ne peut pas être garantie via cette façon de faire », a soutenu Madame Jourová.
D'après les informations collectées, les nouvelles mesures seront proposées au mois de juin prochain.
Dans ce combat contre le chiffrement de bout en bout, l'Union européenne n'est pas seule. En effet, aux États-Unis le patron du FBI (Federal Bureau of Investigation) en l'occurrence James Comey a récemment suggéré la signature d'un accord international entre les gouvernements pour un accès légal aux données chiffrées.
Source : Euractiv
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Le , par Malick
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