Face à la montée en puissance des GAFA (l’acronyme est utilisé pour « Google, Apple, Facebook, Amazon »), la France veut booster le développement des technologies IA afin de concurrencer ces sociétés technologiques américaines de premier plan et préserver sa souveraineté.
Le 20 janvier dernier, l’ex-secrétaire d’État chargée du Numérique, Axelle Lemaire, et son homologue de l’Enseignement supérieur et de la recherche, Thierry Mandon, ont présenté le rapport « France IA » remis mardi à François Hollande par le robot de services Leenby, développé par la PME limousine Cybedroïd. Ce rapport est le fruit des réflexions de plus de 500 contributeurs autour de trois piliers : l’innovation, l’impact social et économique, la préparation du futur à travers la formation et la recherche.
Le gouvernement a donné sa feuille de route aux acteurs français de l’intelligence artificielle, un domaine recouvrant un potentiel quasi illimité, mais dont les applications réelles restent encore peu nombreuses. Le chef de l’État a annoncé un effort budgétaire de 1,5 milliard d’euros pour les dix prochaines années, qui s’ajouteront aux 500 millions déjà programmés.
Le rapport de synthèse FranceIA révèle des chiffres importants qui reflètent du dynamisme qui s’est créé autour de l’intelligence artificielle en France à travers un réseau de chercheurs et d’entreprises privées. Ainsi dans l’Hexagone, on compte plus de 250 équipes de R&D en IA pure, ainsi qu’en sciences humaines et sociales. On parle de 5333 chercheurs dont plus de 4000 sont en dehors de la région parisienne. La France fait partie du top 4 mondial pour la production d’articles de recherche sur l’intelligence artificielle. Selon le rapport, les domaines de recherche concernent plusieurs thématiques qui vont de l’apprentissage automatique à la robotique, en passant par l’interaction avec l’humain, l’éthique et le droit à l’intelligence artificielle.
Un investissement de 25 millions d’euros sur 5 ans dans 10 startups
Suite aux recommandations des 10 groupes de travail, la feuille de route FranceIA va lancer un programme conçu pour attirer et retenir les meilleurs talents en IA dans le cadre du Plan d'investissement d'avenir 3 (PIA3). En même temps, les secteurs privé et public vont apporter plus de 25 millions d’euros à 10 startups françaises.
Avec cette initiative, Bercy et le ministère de la Recherche cherchent à fédérer les différents acteurs de l’écosystème hexagonal de l’IA (enseignement, recherche, start-up ou moyennes et grandes entreprises) afin de valoriser un savoir reconnu de l’Hexagone, mais qui, sans réelles perspectives de développement, risque de fuir à l’étranger. « D’un côté on dispose d’un vivier de très bonnes écoles et de chercheurs réputés dans le monde entier et de l’autre de start-up, de PME et de grands groupes qui ont besoin de leurs compétences. Mais la connexion ne se fait pas naturellement entre ces deux mondes », explique-t-on à Bercy.
Les GAFA : une menace pour la souveraineté ?
Le rapport France IA rappelle que l’intelligence artificielle a le potentiel de renforcer la souveraineté du pays sur tous les niveaux. Que ce soit sur le plan économique (extraction de connaissance), environnemental (réseaux intelligents) ou sécuritaire (caractérisation de logiciels malveillants), l’IA a son mot à dire.
Il faudrait savoir que l’IA a connu un développement rapide depuis la première définition de la discipline proposée par John McCarthy en 1956. Ces dernières années, plusieurs facteurs ont favorisé et facilité la recherche menée sur l’IA. L’augmentation considérable de la puissance de calcul exponentielle des ordinateurs, la facilité d’accès aux données stockées de manière virtuelle dans le cloud et les algorithmes de plus en plus efficaces sont des facteurs entre autres qui ont rendu possible l’exploitation de l’IA dans plusieurs domaines d’activité. Il faut aussi savoir que les investisseurs et les entreprises ont un intérêt croissant pour ces technologies autonomes et prédictives. L’année 2016 aura vu 4,2 milliards de dollars d’investissements dans le domaine, un niveau record.
Lorsqu’on parle des retombées économiques et sociales, difficile d’ignorer le paramètre GAFA avec leur « pression marketing, publicitaire et commerciale », leur « domination de plus en plus accentuée en matière de flux d’échanges et de collecte de la donnée » ou leur statut de « seuls […] acteurs […] disposant d’une capacité de calcul suffisante [pour] proposer aux entreprises des services d’intelligence artificielle ». Il faudra donc fédérer les deux univers (recherche et secteur privé) pour éviter que « les GAFA partis avant tous les autres nous privent de nos meilleurs cerveaux dans ce secteur-clé pour notre souveraineté économique et technologique.»
Source : Rapport FranceIA
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Le , par Coriolan
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