
En vue de mettre en clair sa proposition, Benoît Hamon a tenté de donner des précisions jeudi 16 mars lors de la présentation officielle de son projet politique. Le candidat veut mettre en place une taxation sur les robots afin de financer un fonds pour accompagner les personnes remplacées par une machine à retrouver le chemin de l’emploi. Benoît Hamon avait déjà indiqué que cette taxe permettrait de sortir d’une situation inacceptable. « Lorsqu’un travailleur est remplacé par une machine, la richesse créée bénéficie essentiellement aux actionnaires ».
Le candidat du PS a indiqué que l’objectif est de créer de nouveaux postes pour compenser exactement le nombre d’emplois perdus et pris par les machines. Idéalement dans les secteurs peu susceptibles d’être robotisés.
Il semble que l’objectif initial de cette proposition a été réorienté pour financer désormais le plein emploi en raison du nouveau virage technologique dans le monde du travail. Cette réorientation des sommes obtenues avec ce prélèvement a été débâtée à l’occasion d’un entretien au Parisien. « Je propose que la richesse créée par les robots serve à financer un fonds de transition travail dédié à la formation au retour vers l’emploi des personnes dont le travail est désormais effectué par une machine intelligente », a déclaré Benoît Hamon.
Benoît Hamon est convaincu que les robots vont confisquer les emplois de demain, une hypothèse qu’il défend à un ton ferme. Le candidat a convoqué L’OCDE pour appuyer sa proposition, mais aussi Elon Musk et Bill Gates, deux figures clés de l’industrie high-tech américaine qui ont un avis proche sur ce sujet.
« Est-ce que l’équation de Schumpeter — la destruction créatrice — fonctionne encore ? En partie oui, l’innovation technologique va déplacer certains emplois ailleurs. Mais il y a aussi de la destruction destructrice, strictement. Dès lors, comment s’adapte-t-on pour financer le retour à l’emploi des personnes qui ont été remplacées par des robots ? », conclut-il.
Si la proposition de Benoît Hamon de taxer les robots constitue l’une des innovations de cette campagne présidentielle, l’idée ne fait pas l’unanimité malgré le fait qu’elle soit soutenue par la commission des affaires juridiques du Parlement européen. En effet, l’idée que le travail humain va être remplacé par les machines devenues intelligentes est encore très contestée parmi les économistes.
Les opposants au candidat donnent l’exemple de l’Allemagne qui possède près de trois fois plus de robots industriels que la France, toutefois, elle est quasiment au plein emploi ! En termes de densité robotique, la France compte un peu plus de 100 robots pour 10 000 salariés (contre 300 pour l’Allemagne). Si l'on met ces chiffres en parallèle avec le taux de chômage, on constate que celui-ci est le plus bas dans les pays les plus robotisés.
Source : Le Parisien
Et vous ?


Voir aussi :
