Plusieurs fois, les réseaux sociaux ont été le terrain de certaines activités d’espionnage dans lesquelles ils ont permis à des développeurs d’utiliser leurs données pour surveiller leurs membres. Ce fut le cas par exemple de Geofeedia, une startup américaine basée à Chicago. Geofeedia utilisait les données de Facebook, Twitter ou encore Instagram, entre autres, pour développer des outils de surveillance pour les besoins de la police et des agences intéressées aux États-Unis. La startup avait en effet un accès commercial aux données de ces réseaux sociaux, mais suite à la mise à nu de ses pratiques, ces derniers ont tour à tour restreint ou coupé totalement ses accès.
Comme l’expliquait Facebook, Geofeedia a agi en violation de sa politique d’utilisation qui n’autorise pas les développeurs à utiliser ses données à de telles fins. Cela n’était toutefois pas indiqué explicitement. Facebook a donc mis à jour sa politique pour le mentionner de manière plus explicite.
« Nous ajoutons des mots à nos politiques sur Facebook et Instagram pour expliquer plus clairement que les développeurs ne peuvent pas utiliser les données obtenues de nous pour alimenter des outils qui sont utilisés pour la surveillance », a annoncé Rob Sherman, directeur adjoint de la protection de la vie privée chez Facebook. « Notre objectif est de rendre notre politique explicite. Au cours des derniers mois, nous avons pris des mesures contre les développeurs qui ont créé et commercialisé des outils destinés à la surveillance, en violation de nos politiques existantes, nous voulons être sûrs que tout le monde comprenne la politique sous-jacente et comment s'y conformer », a-t-il ajouté dans un post publié hier lundi sur Facebook.
L’annonce a toutefois été faite sur la page Facebook U.S. Public Policy qui est destinée à fournir des informations sur les efforts de politique publique de Facebook aux États-Unis. Il n’est donc pas sûr que cette mesure soit applicable en dehors des États-Unis. Il faut également noter que sur cette mise à jour, Facebook a travaillé avec des organisations américaines telles que l'Union américaine des libertés civiles (ACLU) de Californie, le Center for Media Justice et Color of Change, la plus grande organisation de justice raciale des États-Unis.
« Nous espérons que d'autres sociétés emboiteront le pas à Facebook », a déclaré Brandi Collins, directeur de campagne chez Color of Change. « Les mots sont une chose, et les actions sont toujours une autre », rappelle-t-il. De manière générale, il est prévu de continuer à travailler avec Facebook et d’autres entreprises de technologie pour s'assurer que les développeurs respectent leurs politiques en matière de surveillance.
D’après la coalition, à travers cet effort, l’objectif est de faire en sorte que les plateformes de médias sociaux ne soient pas utilisées par les forces de l'ordre pour censurer, espionner ou harceler des militants et autres communautés marginalisées sans surveillance judiciaire appropriée, mais bien d’autres mesures sont nécessaires. D’abord, il faut s’assurer que des sanctions soient prises en cas de non-respect de cette règle. La prochaine étape, et la plus importante sera donc d’assurer « une surveillance rigoureuse et une action rapide » en cas de violations. Une surveillance rigoureuse est nécessaire pour identifier rapidement les entreprises qui utilisent les données des réseaux sociaux pour offrir des outils de surveillance aux organismes chargés de l'application de la loi.
Sources : Facebook, Fox 17
Et vous ?
Que pensez-vous de ce changement dans les politiques de Facebook et Instagram ?
Voir aussi :
Geofeedia a surveillé les utilisateurs de Twitter, Facebook et Instagram pour la police, la startup avait un accès commercial à leurs données
Accès aux données personnelles : Twitter a été forcé par le FBI à partager les données de ses utilisateurs sans un mandat légal
Facebook et Instagram interdisent aux développeurs d'utiliser leurs données à des fins de surveillance
Des utilisateurs aux États-Unis
Facebook et Instagram interdisent aux développeurs d'utiliser leurs données à des fins de surveillance
Des utilisateurs aux États-Unis
Le , par Michael Guilloux
Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !