
Geofeedia est une startup américaine, basée à Chicago, qui a développé un produit de surveillance des médias sociaux permettant de répondre aux requêtes de la police et de nombreuses agences. Geofeedia a commercialisé son produit aux forces de l’ordre comme un outil pour surveiller les activistes et manifestants sur les médias sociaux. Pour cela, la startup a un accès commercial aux données de Facebook, Twitter et Instagram. Mais Geofeedia revendique, dans un courrier adressé à un client, avoir un total de huit médias sociaux comme sources, avec « la possibilité d’accéder aux données des médias sociaux à perpétuité ». La startup affirme aussi avoir plus de 500 clients.
L'ACLU (American Civil Liberties Union) de Californie a pu découvrir les accords de Geofeedia avec les médias sociaux en analysant des documents relatifs à des requêtes de 63 agences d’application de la loi. L’ACLU a trouvé dans ces documents des emails de représentants de Geofeedia dans lesquels la startup vante à la police sa capacité spéciale d’accéder aux données des utilisateurs de Twitter, Facebook et Instagram, grâce à des accords conclus avec les entreprises. Dans l’un des emails, Geofeedia dit avoir « couvert Ferguson/Mike Brown à l'échelle nationale avec un grand succès », se référant à des manifestations qui ont éclaté en 2014 après qu’un Afro-Américain non armé a été abattu par la police.

Dans un autre email datant de mai 2016, l’un des représentants de Geofeedia, en réponse à une offre, évoque « un arrangement confidentiel juridiquement contraignant avec Facebook » ; un accord qui devrait leur permettre d’avoir accès à de plus en plus de données du numéro un des réseaux sociaux.

À propos des accords avec les entreprises, l’ACLU a pu vérifier que :
- Instagram avait fourni à Geofeedia un accès à l'API Instagram, un flux de messages publics de ses utilisateurs. Ce flux de données inclut toutes les données de localisation associées aux messages des utilisateurs ;
- Facebook avait fourni à Geofeedia une API (Topic Feed API), qui est censée être un outil pour les entreprises de médias. L’API a permis à Geofeedia d'obtenir un flux de messages publics sur Facebook classés d’après un terme spécifique qu'ils mentionnent, y compris les hashtags, des événements ou des lieux spécifiques ;
- Twitter n'a pas fourni d'accès à son Firehose, mais a conclu un accord, par l'intermédiaire d'une filiale, afin de fournir à Geofeedia un certain accès à sa base de données de tweets publics.
Après que l’ACLU a informé les différentes entreprises, Instagram et Facebook ont coupé à Geofeedia l’accès à leurs données, le 19 septembre. Récemment, Twitter a annoncé avoir également pris des mesures pour arrêter Geofeedia, mais l’ACLU affirme que le site de microblogging n’a pas complètement mis fin à sa relation de données avec la startup.
Source : ACLU
Et vous ?

Voir aussi :


