Ce programme aurait été expérimenté depuis l’année passée et en premier lieu aux États-Unis, au sein du département Marketing de l’entreprise. Clint Roswell, porte-parole d’IBM a d’ailleurs confirmé, dans une interview accordée au Triangle Business Journal, l’application de cette nouvelle mesure dans le département Marketing d’IBM aux États-Unis. Mais les rapports suggèrent encore que ce changement concerne également tous les autres métiers, ainsi que les ingénieurs et développeurs d’IBM. L’Europe pourrait également ne pas être épargnée par cette politique visant à mettre fin au télétravail chez Big Blue.
Fin du télétravail, mais également des relocalisations annoncées : de nombreux employés auraient déjà quitté l’entreprise
Sur les réseaux sociaux, des personnes disant être des employés d’IBM ou proches de certains employés de l’entreprise ont confirmé ce changement de politique. « Mon père est l'architecte en chef de son projet et a travaillé à distance bien avant l’acquisition de son entreprise par IBM », raconte l’un d’entre eux. « Il y a 6 mois, la haute direction a dit à tous les employés travaillant à distance qu'ils devaient être relocalisés pour travailler sur le site. Il a perdu quelques bons employés à cause de cela », dit-il. Et de poursuivre : « Le plus stupide est qu’ils ont dit à mon père que c'était bien s'il allait à un bureau local où il n’y avait personne d'autre de son projet qui y travaillait. Son manager lui a donc dit d'y aller une fois par mois pour apaiser la haute direction ».
Il semble toutefois qu’il ne s’agit pas seulement d’une mesure ciblant les employés travaillant à distance, mais de manière générale, d’une relocalisation vers certains sites spécifiques de l’entreprise. Un développeur affirme en effet avoir été mis à pied l'été dernier. La raison ? « Ils m'ont demandé de rejoindre l'un des deux sites de développement cloud », affirme-t-il ; ce qu’il n’aurait pas accepté. « Le site local n'était pas une option », dit-il. D’autres développeurs disent avoir vécu le même cas chez IBM.
Une politique de licenciement déguisée ?
En 2013, Marissa Mayer s'est érigé contre le travail à domicile. Dans une note envoyée à ses employés, la PDG de Yahoo a annoncé qu'il ne sera plus possible pour ces derniers de travailler à distance. Expliquant sa décision, la patronne de Yahoo soutient que « certaines des meilleures décisions et idées viennent de discussions de couloir et de cafétéria, en rencontrant de nouvelles personnes et dans des réunions d'équipe improvisées ». Marissa Mayer expliquait que « la rapidité et la qualité sont souvent sacrifiées lorsque nous travaillons à la maison » et qu'avoir un Yahoo! uni « commence par être physiquement ensemble ». Les arguments d’IBM pour mettre fin au télétravail vont dans le même sens. L’objectif serait de stimuler la productivité et améliorer le travail d’équipe. Mais nombreux sont ceux qui y voient une mesure de licenciement déguisée. Certains pensent en effet qu’IBM essaie de mettre fin à 19 trimestres consécutifs de baisse de chiffres d'affaires par des licenciements massifs cachés derrière des relocalisations et l’interdiction de travailler à distance. En effet, beaucoup d’employés sont susceptibles de partir volontairement, s’ils ne veulent pas être relocalisés ; ce qui sera moins coûteux pour l’entreprise.
Sources : CSM Wire, Triangle Business Journal
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Cette politique de relocalisation et d’interdiction du télétravail serait-elle une mesure de licenciement déguisée ?
Voir aussi :
Télétravail : cinq raisons pour lesquelles les entreprises lui disent non
Trolldi : quelles sont les réalités du travail à domicile ? Partagez vos expériences