
Les procureurs fédéraux à Baltimore comptent dresser le réquisitoire contre l’ancien employé de la NSA au plus tard cette semaine. Harold T. Martin III devrait être accusé d’avoir violé l’Espionage Act. En effet, il a conservé volontairement des informations liées à la défense américaine et incluant des données secrètes comme les outils de piratage de la NSA et les plans opérationnels contre “un ennemi connu” des États-Unis, selon une source familière de l’affaire.
Martin, 52 ans, a été arrêté le 29 aout dernier à son domicile à Glen Burnie dans l’État du Maryland. Durant le mois d’octobre, le gouvernement américain a accusé Martin de vol d’une propriété du gouvernement et de la suppression et sauvegarde de documents secrets sans autorisation, un délit mineur. Les procureurs avaient fait savoir à l’époque qu’ils voulaient ajouter aux charges contre l'accusé des violations de l’Espionage Act, des infractions passibles d’une peine d’emprisonnement de 10 ans pour chaque crime. Avec de telles accusations, Martin risque une sentence pouvant aller de 30 ans à la prison à vie.
Lors des audiences du tribunal, les procureurs ont indiqué que les actions de Martin ont fortement compromis la sécurité nationale américaine. Durant les 20 dernières années de son travail dans de nombreuses agences fédérales, Martin a pris des documents secrets irremplaçables dans des proportions à couper le souffle, a dit Zachary A. Myers, Procureur adjoint dans le District de Maryland.
Les avocats représentant Harold T. Martin avaient auparavant décrit l’ancien employé de la NSA comme étant un patriote qui a pris les documents de la NSA afin de devenir plus efficient au travail et non pas pour aider des agences d’espionnage étrangères et trahir son pays. Ce vol a été révélé après qu’un groupe dénommé Shadow Brokers a publié en ligne une série d’exploits développés par la NSA.
Pour expliquer comment s’est déroulée la fuite des données, les enquêteurs ont avancé jusque-là plusieurs théories. Certains pensent que Martin a directement fourni les outils à une personne ou un groupe responsable de la fuite. Une autre théorie stipule que l’ancien employé a été lui-même victime d’un piratage. Un responsable américain a indiqué que Martin aurait rassemblé plus de 75 % des outils de piratage la TAO. Il est difficile d’imaginer un scénario dans lequel un vol de cette envergure aurait pu être mené par un seul individu.
Lorsque les Shadow Brokers sont apparus durant le mois d’octobre, ils ont publié des centaines d’exploits développés par TAO, parmi lesquels figure une faille critique dans un pare-feu vendu par Cisco et largement utilisé. Que Martin ait été impliqué avec les Shadow Brokers ou qu’il ait agi seul, cet incident a révélé des défaillances de sécurité sérieuses au sein de la NSA.
Source : The Washington Post
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