À l’approche de l’élection présidentielle en France, Facebook et Google ont annoncé de nouvelles mesures pour faire face aux “fake news”. Les deux géants du web vont collaborer avec des médias français pour lutter contre la désinformation, causée par la prolifération de faux articles et les informations non vérifiées. Elle est considérée par beaucoup comme un élément marquant de la dernière campagne électorale aux États-Unis.
Sous la pression, Facebook et Google font le choix de la coopération. Le géant de la recherche à travers Google News Lab (sa division pour les médias) et First Draft (un réseau de médias) va lancer CrossCheck, un outil de vérification collaboratif pour limiter la diffusion d'informations trompeuses ou fallacieuses. Il s'agit d'une plateforme collaborative pour aider les internautes à vérifier la véracité d'un article, d'une photo, d'une vidéo ou d'un commentaire en ligne. CrossCheck permettra au public de soumettre des questions et rassemblera les informations fournies par les seize médias français partenaires, dont l’AFP, Le Monde, Libération, France Télévisions et France Médias Monde. Les internautes sont invités à faire remonter les informations (news, photos, vidéos, mèmes et commentaires) dont ils doutent afin qu’elles soient contrôlées. La plateforme sera lancée le 27 février et sera soutenue par Facebook, en effet, les membres du réseau social auront accès à un outil dédié au suivi en temps réel des contenus à forte viralité, CrowdTangle.
Facebook fait appel aux médias français
Accusé de ne pas avoir fourni d’efforts pour empêcher la prolifération de fausses informations, Facebook a annoncé son propre outil de vérification et de fact-checking. Lancé auparavant aux États-Unis et en Allemagne, les utilisateurs français pourront signaler à leur tour les informations dont ils doutent la véracité. Les liens signalés seront ensuite rassemblés dans un portail afin que des médias partenaires puissent les analyser. Si au moins deux d’entre eux estiment que l’information signalée est contestable et fournissent un lien qui en approuve, alors le contenu sera marqué comme étant problématique avec un pictogramme. Les utilisateurs seront ensuite invités à se rendre sur un site partenaire pour plus d’informations et seront alertés que le contenu est peu fiable s’ils décident de partager le lien contesté.
Facebbok a affirmé qu’il veut non seulement lutter contre la désinformation, mais aussi la manne financière qui en découle. « Leurs auteurs gagnent de l'argent en se faisant passer pour des médias et en redirigeant les internautes vers leur site via la promotion de fausses informations », estime Facebook dans un communiqué. « C'est pourquoi une information labellisée contestée ne pourra pas être convertie en publicité ni faire l'objet d'un post sponsorisé.» Quant à l’algorithme qui programme la distribution des contenus aux utilisateurs, il « pourra » réduire la circulation de l’information contestée sur le fil d’actualités. Tout comme pour Google, le projet de Facebook sera déployé avec le concours de médias français qui sont Le Monde, l’Agence France-Presse (AFP), BFM-TV, France Télévisions, France Médias Monde, L’Express, Libération et 20 Minutes. Le réseau social compte lancer le dispositif dans d’autres pays.
À l’occasion du News Impact à Paris ce lundi, des intervenants ont exprimé leur incertitude sur le fait que les internautes apprécieront cette initiative de fact-checking du contenu en ligne. Et pour cause, il existe plusieurs définitions de ce qu’est une “fake news”. Il est difficile de se mettre d’accord sur des faits basiques, même s’ils sont constitués de données seulement, a expliqué Amy Mitchell, directrice du journalisme au Pew Research Center.
Cela n’a pas empêché les médias français à faire part de cette expérimentation qui s’étalera sur deux mois et certains pensent déjà à leur rémunération si le dispositif allait perdurer. Les médias ont invoqué la possibilité d'influer sur les algorithmes de Facebook qui dépasse le fait de s'associer à une opération de relations publiques. Il s’agit en effet d'une large opération de communication, concentrée sur le soutien logistique, la formation des médias et l'éducation des internautes. Du côté des géants du web, il s’agit de faciliter la communication dans une période où le filtre des actualités par les services en ligne est une question de plus en plus sensible.
Source : Reuters
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Le , par Coriolan
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