Fausses actualités : des politiciens en Allemagne voudraient durcir un projet de loi controversé autour des botnets
Pour endiguer leur propagation
Le 2017-01-25 11:36:34, par Stéphane le calme, Chroniqueur Actualités
Après le résultat des élections présidentielles américaines, un doigt accusateur a été pointé vers les réseaux sociaux qui ont été utilisés pour diffuser largement de « fausses actualités ». Selon les plaignants, lesdites fausses actualités ont contribué à mener Donald Trump à la victoire. Une conclusion qui a soulevé une polémique. Toutefois, pour Mark Zuckerberg, « l’idée que Facebook ait influencé l’élection de la moindre manière à cause de ses faux articles d’actualité, qui représentent une partie infime de notre contenu, me paraît ridicule ».
Pour le New York Times, le problème de l'influence de Facebook sur le discours politique ne se limite pas à la diffusion de fausses actualités, mais aussi à l’utilisation de cette plateforme comme chambre à écho. L'algorithme de l'entreprise choisit les publications qui apparaissent plus haut dans les flux d'actualité des utilisateurs, de même pour celles qui sont plus bas. « Les humains ont déjà tendance à se regrouper parmi les personnes partageant les mêmes idées et à chercher des actualités qui confirment leurs préjugés », avance le New York Times qui continue en disant que « les recherches de Facebook montrent que l'algorithme de l'entreprise encourage cet aspect en priorisant un peu les publications que les utilisateurs trouvent réconfortantes ».
Si les différentes plateformes ont déjà amorcé le combat pour endiguer le problème des fausses actualités, les entreprises ont tout de même reconnu qu’y parvenir ne sera pas aisé. Facebook a choisi de solliciter des organisations spécialisées dans le fact-checking. Le mois dernier, le réseau social a commencé à tester sa solution aux États-Unis, en promettant un déploiement dans d’autres pays. Le choix du réseau social pour la prochaine destination pour tester son outil s’est porté sur l’Allemagne.
L’Allemagne fait partie des pays qui prennent très au sérieux le problème de la désinformation et son éventuelle influence sur ses élections. Alors que les élections générales approchent à grands pas, Berlin a accusé Moscou de vouloir s’y inviter, comme la Russie l’aurait fait pour les États-Unis. D’ailleurs, la semaine dernière, un rapport du Bureau d’évaluation de la technologie du gouvernement fédéral allemand a prévenu que les « bots sociaux » pourraient miner la confiance dans la démocratie allemande. Notons que Facebook assure que sa plateforme ne compte aucun bot social grâce à sa politique qui invite à lui présenter son identité réelle ainsi que l'interdiction de créer de faux profils.
Selon le Berliner Morgenpost, plusieurs commissions parlementaires vont discuter du rapport cette semaine. Der Spiegel a rapporté que les ministres de la Justice des gouvernements régionaux de Hesse, de Saxe-Anhalt et de Bavière veulent s’appuyer sur le droit pénal pour contrer cette situation : ils voudraient modifier un projet de loi déjà controversé qui vise à criminaliser « de façon tentaculaire » le fonctionnement des botnets. Ce projet de loi a été jugé inadapté par certains médias allemands spécialisés qui estiment que des victimes pourront en faire les frais.
Pour Simon Hegelich, professeur de sciences politiques à l'Université technique de Munich, l'initiative qui en résulte est incohérente, mais pas sans « quelques bonnes idées ». Il estime que l'objectif principal ici est d'aider à forcer les grands réseaux sociaux à réprimer le problème eux-mêmes.
« Nous devons penser stratégiquement à ces propositions », a-t-il déclaré. « Je ne pense pas qu'elles aient été élaborées pour être mises en œuvre exactement comme elles le sont maintenant. C'est un geste stratégique pour montrer très clairement que nos politiciens se soucient de ces sujets et que les plateformes de médias sociaux doivent réagir, vous devrez faire face à des décisions politiques inconfortables ».
Les réseaux sociaux ont déjà eu des difficultés en Allemagne au cours des dernières années, principalement en ce qui concerne le traitement des propos haineux illégaux. Sous la pression du gouvernement, il n'était pas surprenant que Facebook ce mois-ci ait fait de l'Allemagne le deuxième pays après les États-Unis à bénéficier de son nouveau programme de fact-checking. Actuellement en phase de test, le système fait appel à des organismes de fast checking, partenaires bénévoles, tel que le service de journalisme d'investigation Correctiv dans le cas de l'Allemagne, pour faire le suivi des préoccupations des utilisateurs concernant la promotion de fausses actualités.
Un porte-parole du gouvernement fédéral allemand a déclaré que la question de la législation sur les bots sociaux fait actuellement l'objet d'une analyse. Cependant, il s’est abstenu de commenter cette initiative au niveau de l'État.
De nouvelles lois sont-elles nécessaires, voire pratiques ? Hegelich a noté qu'il est déjà illégal de diffuser des canulars dangereux en Allemagne et a souligné que la question des « fausses actualités » est entravée par de mauvaises définitions. « Même en tant que scientifiques, nous n'avons pas les bonnes catégories. Nous sommes tous presque aveugles dans ce sujet », a-t-il reconnu.
Cependant, il a suggéré que ce genre de désinformation pourrait ne pas être aussi efficace en Allemagne de toute façon : « je ne pense pas que la situation en Allemagne soit comparable à celle des États-Unis parce que la société allemande est beaucoup moins polarisée (...). Il est très difficile de changer les opinions des gens sur la politique via les médias sociaux ou n'importe quel type de média, donc l'effet sera probablement moins ressenti ici ».
Source : rapport du Bureau d’évaluation de la technologie (au format PDF), Der Spiegel, Berliner Morgenpost, détails sur quelques points de ce projet de loi
Et vous ?
Qu'en pensez-vous ?
Pour le New York Times, le problème de l'influence de Facebook sur le discours politique ne se limite pas à la diffusion de fausses actualités, mais aussi à l’utilisation de cette plateforme comme chambre à écho. L'algorithme de l'entreprise choisit les publications qui apparaissent plus haut dans les flux d'actualité des utilisateurs, de même pour celles qui sont plus bas. « Les humains ont déjà tendance à se regrouper parmi les personnes partageant les mêmes idées et à chercher des actualités qui confirment leurs préjugés », avance le New York Times qui continue en disant que « les recherches de Facebook montrent que l'algorithme de l'entreprise encourage cet aspect en priorisant un peu les publications que les utilisateurs trouvent réconfortantes ».
Si les différentes plateformes ont déjà amorcé le combat pour endiguer le problème des fausses actualités, les entreprises ont tout de même reconnu qu’y parvenir ne sera pas aisé. Facebook a choisi de solliciter des organisations spécialisées dans le fact-checking. Le mois dernier, le réseau social a commencé à tester sa solution aux États-Unis, en promettant un déploiement dans d’autres pays. Le choix du réseau social pour la prochaine destination pour tester son outil s’est porté sur l’Allemagne.
L’Allemagne fait partie des pays qui prennent très au sérieux le problème de la désinformation et son éventuelle influence sur ses élections. Alors que les élections générales approchent à grands pas, Berlin a accusé Moscou de vouloir s’y inviter, comme la Russie l’aurait fait pour les États-Unis. D’ailleurs, la semaine dernière, un rapport du Bureau d’évaluation de la technologie du gouvernement fédéral allemand a prévenu que les « bots sociaux » pourraient miner la confiance dans la démocratie allemande. Notons que Facebook assure que sa plateforme ne compte aucun bot social grâce à sa politique qui invite à lui présenter son identité réelle ainsi que l'interdiction de créer de faux profils.
Selon le Berliner Morgenpost, plusieurs commissions parlementaires vont discuter du rapport cette semaine. Der Spiegel a rapporté que les ministres de la Justice des gouvernements régionaux de Hesse, de Saxe-Anhalt et de Bavière veulent s’appuyer sur le droit pénal pour contrer cette situation : ils voudraient modifier un projet de loi déjà controversé qui vise à criminaliser « de façon tentaculaire » le fonctionnement des botnets. Ce projet de loi a été jugé inadapté par certains médias allemands spécialisés qui estiment que des victimes pourront en faire les frais.
Pour Simon Hegelich, professeur de sciences politiques à l'Université technique de Munich, l'initiative qui en résulte est incohérente, mais pas sans « quelques bonnes idées ». Il estime que l'objectif principal ici est d'aider à forcer les grands réseaux sociaux à réprimer le problème eux-mêmes.
« Nous devons penser stratégiquement à ces propositions », a-t-il déclaré. « Je ne pense pas qu'elles aient été élaborées pour être mises en œuvre exactement comme elles le sont maintenant. C'est un geste stratégique pour montrer très clairement que nos politiciens se soucient de ces sujets et que les plateformes de médias sociaux doivent réagir, vous devrez faire face à des décisions politiques inconfortables ».
Les réseaux sociaux ont déjà eu des difficultés en Allemagne au cours des dernières années, principalement en ce qui concerne le traitement des propos haineux illégaux. Sous la pression du gouvernement, il n'était pas surprenant que Facebook ce mois-ci ait fait de l'Allemagne le deuxième pays après les États-Unis à bénéficier de son nouveau programme de fact-checking. Actuellement en phase de test, le système fait appel à des organismes de fast checking, partenaires bénévoles, tel que le service de journalisme d'investigation Correctiv dans le cas de l'Allemagne, pour faire le suivi des préoccupations des utilisateurs concernant la promotion de fausses actualités.
Un porte-parole du gouvernement fédéral allemand a déclaré que la question de la législation sur les bots sociaux fait actuellement l'objet d'une analyse. Cependant, il s’est abstenu de commenter cette initiative au niveau de l'État.
De nouvelles lois sont-elles nécessaires, voire pratiques ? Hegelich a noté qu'il est déjà illégal de diffuser des canulars dangereux en Allemagne et a souligné que la question des « fausses actualités » est entravée par de mauvaises définitions. « Même en tant que scientifiques, nous n'avons pas les bonnes catégories. Nous sommes tous presque aveugles dans ce sujet », a-t-il reconnu.
Cependant, il a suggéré que ce genre de désinformation pourrait ne pas être aussi efficace en Allemagne de toute façon : « je ne pense pas que la situation en Allemagne soit comparable à celle des États-Unis parce que la société allemande est beaucoup moins polarisée (...). Il est très difficile de changer les opinions des gens sur la politique via les médias sociaux ou n'importe quel type de média, donc l'effet sera probablement moins ressenti ici ».
Source : rapport du Bureau d’évaluation de la technologie (au format PDF), Der Spiegel, Berliner Morgenpost, détails sur quelques points de ce projet de loi
Et vous ?
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Aurelien PlazzottaMembre extrêmement actifLes méchants russes nous ont piraté et nous on est les gentils américains victimisés. Voilà la propagande de Reuters et Google, ou comment faire et défaire les opinions publiques...le 31/10/2017 à 12:48
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ZirakInactifEt si tu commençais par te l'appliquer à toi-même pour montrer l'exemple ?
Non parce que dans le genre "binaire" et "manichéen", tu te pose là quand même, il suffit de voir ta position sur les différents sujets (rien que niveau USA / Russie, ou Trump / Hillary, ou Assad / rebelles / terroristes, ou je ne sais quoi d'autre xD), pas une once de nuance, un avis tranché qui ne bouge pas d'un pouce même quand on te mets les faits devant les yeux, etc. etc.
La seule différence avec les autres, comme le rappelle cdusart, c'est que tu es dans la contradiction, juste pour le plaisir d'être dans la contradiction, même si ce que tu soutiens est faux. Moi j'appelle pas ça avoir du recul, ou être nuancé, ou faire entendre "l'avis inverse", j'appelle cela de la bêtise pure.
Que tu soutienne un avis contradictoire quand il y a effectivement de quoi se poser des questions et que tu as des éléments probants dans ce sens, c'est très bien, mais avoir un avis contradictoire juste en fonction de la source ou du sujet traité, basé sur un simple "j'ai le droit d'affirmer ça même si j'ai aucune preuve, juste car j'ai envie", c'est idiot.
T'as vraiment aucune honte...le 20/02/2018 à 11:37 -
JawDroolNouveau membre du ClubDonc les manipulations russes ont empêché les médias américains de manipuler tranquillement l'electorat pour faire élire leur candidat manipulé par les lobbies? C'est plutôt positif, non? Je commence à avoir du mal à suivre... Et dans tout cela on oublie les manipulations illuminati et reptiliennes
#OnTeManipule le 31/10/2017 à 13:46 -
nchalMembre expérimentétroll \tʁɔl\ (masculin) : (Internet) (Péjoratif) Internaute postant sur des forums et autres espaces de discussion des messages provocateurs ayant généralement trait à des sujets prompts à susciter des débats houleux.
mauvaise foi (féminin) : (Au singulier) Hypocrisie dans les paroles, dans les propos.
Grâce à ces deux définitions, @Nekara, tu peux arrêter de répondre à Ryu, tu gagneras du temps...le 28/11/2017 à 14:25 -
NeckaraInactifCela me fait doucement rire.
On en parle des théories du complots d'extrême-gauche avec le patriarcat et consorts ?
On en parle des appels à la haine effectués par ces mêmes personnes ?
On en parle des mensonges et de la diffamation en qualifiant tout ce qui ne nous plaît pas de "nazi"/"extrême-droite"/"fasciste" ?
On en parle des mensonges par omission en ne mettant en avant que ce qui nous plaît, et en cachant ce qui dérange ?
On en parle des documentaires/reportages un peu ésotériques ?
Cela ne gêne personne qu'on retrouve de telles choses sur CNN, la BBC, Arté, etc. ?
Qu'ils balayent déjà devant leur porte avant de s'occuper de celle des autres.
Je ne regarde pas InfoWars, in-empêche, lors des manifestations américaines, ils fournissaient des rushs complets, ce qui couplé avec d'autres rushs, permettait d'avoir une idée claire de la situation. Et pendant ce temps là, les autres médias se contentait de sélectionner très habilement les passages qui les intéressent pour avancer leur histoire.
À leur place je me ferais tout petit, car c'est bien à cause de leur incapacité à produire du journalisme de qualité que des personnes s'éloignent des médias mainstream et se redirigent vers des médias "alternatifs", et de "réinformation", dont la qualité n'est malheureusement pas meilleure.le 15/07/2018 à 10:51 -
goomazioMembre chevronnéCe qu'ils font est pareil, ils bloquent des comptes, ils en ferment, ils censurent. Ils interdisent aussi.Oui, que la Terre est plate, que l'Evolution c'est de la *biip*, etc. Ca n'en fait pas pour autant des vérités, ni n'autorise les gens à vouloir imposer ces pensées. Le monde n'est pas une gigantesque secte !En fait dans l'absolu tu as raison: les gens, qui sont doués de discernement, savent en général trier le vrai du faux, surtout quand ce qu'on leur annonce entre tant en contradiction avec les faits ou avec l'histoire.Le problème, c'est le début de la phrase: "les gens, qui sont doués de discernement..." 40 ans de Culture Télé et 10 ans de Culture Réseaux Sociaux ont largement fait disparaitre ce qui pouvait vaguement exister auparavant dans ce domaine et ce que les progrès des siècles passés avaient commencé à faire émerger.Et donc oui, ces avis nocifs qui mettent en danger le fonctionnement de pays entiers et dont il parait qu'ils reposent sur pas grand chose de factuel ou de réel, devraient peut-être être un peu plus filtrés... ou discernés
le 07/09/2018 à 10:10 -
solstyce39Membre confirméSous couvert de bonnes intentions, ils sont, mine de rien, en train de mettre en place un magnifique outils de censurele 06/02/2017 à 21:15
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ddoumecheMembre extrêmement actifVu que le sire Zuckerberg est pressenti pour devenir candidat démocrate, et que le soucis semble uniquement être les articles qui ont soutenu Donald Trump (et ce pour suivre le leitmotiv de la candidate démocrate après sa défaite humiliante), on peut considérer que la neutralité politique de cette plateforme est fortement compromise.le 28/08/2017 à 23:10
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GrogroMembre extrêmement actifC'est lundi, c'est trolldi :
Oups...
Facebook va priver de publicité la presstituée subventionnée officielle ?le 18/09/2017 à 13:48 -
Cpt AndersonMembre émériteCe qui est ridicule, c'est de montrer du doigt les Russes alors que les Etats-Unis sont allés foutre la merde en Russie lorsque l'URSS s'est désintégrée. Ca n'a pas fait la Une des journaux à cette époque, mais là, on vient te sortir une histoire qui, je ne dis pas que ça n'a pas existé, est amplifiée 10000 fois. C'est ridicule.
Qu'on nous parle des documents de snowden, qu'on nous parle de l'affaire du Panama, qu'on nous parle de la blanchisseuse au Luxembourg, qu'on nous parle de l'affaire Karachi, de l'affaire Sarko-Lybie, qu'on nous parle du coup d'etat en Cote d'Ivoire, qu'on nous parle des révolutions colorées, qu'on nous parle de la main mise des US sur l'Ukraine et du coup d'etat... non, on te parle de la Russie qui est intervenue dans les éléctions US.Sans déconner.
Ah j'oubliais la guerre au Pakistan, en Irak avec les fausses fioles à l'ONU et les bébés jetés des couveuses, la guerre en Syrie, en Yougoslavie ou les US ont fait appel aux moudjahidines d'Afghanistan . Non, viens me parler de la Russie. le 31/10/2017 à 17:19