Censure de LinkedIn en Russie : Google et Apple sommés de supprimer la version mobile de LinkedIn
De leurs boutiques d'application en Russie
Le 2017-01-09 09:21:47, par Michael Guilloux, Chroniqueur Actualités
À la mi-novembre, la Russie a ordonné aux fournisseurs de services internet de bloquer l’accès à LinkedIn sur son territoire. Cette mesure fait suite à un verdict rendu par deux tribunaux russes après que LinkedIn a refusé de se conformer à une nouvelle loi qui oblige les entreprises de technologie à stocker les données des utilisateurs russes sur des serveurs locaux. Certaines entreprises comme Google, eBay et Uber se seraient déjà pliées à la loi qui est entrée en vigueur en 2015.
Dans les 24 heures suivant l’ordre des autorités russes, les opérateurs de télécommunications locaux ont coupé l’accès des utilisateurs en Russie au réseau social professionnel détenu par Microsoft. Si cette mesure est considérée comme de la censure, le gouvernement russe estime que les nouvelles exigences sont conçues pour veiller à ce que les données personnelles des utilisateurs russes soient correctement protégées, ce qui ne pourrait être possible que si elles sont hébergées sur des serveurs qui sont sous la juridiction russe.
La Russie ne s’est toutefois pas arrêtée là. D’après le quotidien The New York Times, le pays de Poutine a ordonné à Google et Apple de supprimer l’application mobile de LinkedIn de leurs boutiques d’applications respectives en Russie. Ce qui veut dire que les utilisateurs d’appareils mobiles situés en Russie, à moins d’avoir recours à des mesures techniques de contournement, ne pourront plus télécharger l’application LinkedIn sur les mobiles iOS ou Android.
Apple et Google se seraient déjà conformés à la demande des autorités russes. La firme à la pomme a même confirmé au New York Times qu’elle a reçu l’ordre de supprimer son application LinkedIn en Russie il y a environ un mois. Google, de son côté, ne s’est pas montré suffisamment clair sur la possibilité qu'il ait supprimé LinkedIn du Play Store russe, mais le géant de l’internet a déclaré être en conformité avec les lois locales dans les pays dans lesquels il opère.
Il est toutefois possible que cette nouvelle mesure n’empêche pas certains utilisateurs de LinkedIn en Russie d’avoir accès à leur contenu. C’est probablement le cas des utilisateurs qui ont installé la version mobile LinkedIn avant la censure, mais aussi les utilisateurs sur Windows Phone. Il semble en effet que Microsoft et Windows Phone/Windows 10 Mobile ne sont pas concernés, probablement à cause des parts de marché de l’OS mobile de Microsoft.
Cette mesure serait donc plus un signal de la Russie pour montrer qu’elle est capable de contraindre les géants de la technologie à se conformer à de telles mesures de censure, comme la Chine l’a récemment fait à l’égard du New York Times. Apple a en effet décidé de retirer l'application du New York Times de son App Store à la demande de Pékin.
LinkedIn a exprimé sa déception et confirmé le fait que les autorités russes ont étendu la censure du réseau social professionnel aux applications dans les boutiques russes App Store et Google Play. « Cela empêche l'accès à nos membres en Russie et aux entreprises qui utilisent LinkedIn pour développer leurs activités », a réitéré Nicole Leverich, une porte-parole de LinkedIn.
La censure de LinkedIn avait déjà suscité des réactions du côté de Washington en novembre dernier. Les Etats-Unis avaient en effet appelé les autorités russes à rétablir immédiatement l'accès à LinkedIn, estimant que ces restrictions vont nuire à la concurrence et au peuple russe. Mais l’heure n’est pas actuellement au dialogue entre les deux pays. Rappelons en effet que les États-Unis accusent la Russie d’être responsable du piratage du parti démocrate. Vladmir Poutine est également accusé d’avoir initié cette campagne de piratage pour tenter d'influencer l'élection présidentielle et aider Donald Trump à accéder à la Maison-Blanche.
Source : New York Times
Et vous ?
Qu’en pensez-vous ?
Voir aussi :
Censure en Chine : Apple a décidé de retirer l'application du NYT de son App Store parce que Beijing a évoqué une violation des règles locales
Les États-Unis s'insurgent contre le blocage de LinkedIn en Russie, d'autres entreprises de technologie pourraient également subir le même sort
Les USA déclassifient le rapport sur les cyberattaques imputées à la Russie, Poutine accusé d'avoir ordonné les attaques pour soutenir Trump
Dans les 24 heures suivant l’ordre des autorités russes, les opérateurs de télécommunications locaux ont coupé l’accès des utilisateurs en Russie au réseau social professionnel détenu par Microsoft. Si cette mesure est considérée comme de la censure, le gouvernement russe estime que les nouvelles exigences sont conçues pour veiller à ce que les données personnelles des utilisateurs russes soient correctement protégées, ce qui ne pourrait être possible que si elles sont hébergées sur des serveurs qui sont sous la juridiction russe.
La Russie ne s’est toutefois pas arrêtée là. D’après le quotidien The New York Times, le pays de Poutine a ordonné à Google et Apple de supprimer l’application mobile de LinkedIn de leurs boutiques d’applications respectives en Russie. Ce qui veut dire que les utilisateurs d’appareils mobiles situés en Russie, à moins d’avoir recours à des mesures techniques de contournement, ne pourront plus télécharger l’application LinkedIn sur les mobiles iOS ou Android.
Apple et Google se seraient déjà conformés à la demande des autorités russes. La firme à la pomme a même confirmé au New York Times qu’elle a reçu l’ordre de supprimer son application LinkedIn en Russie il y a environ un mois. Google, de son côté, ne s’est pas montré suffisamment clair sur la possibilité qu'il ait supprimé LinkedIn du Play Store russe, mais le géant de l’internet a déclaré être en conformité avec les lois locales dans les pays dans lesquels il opère.
Il est toutefois possible que cette nouvelle mesure n’empêche pas certains utilisateurs de LinkedIn en Russie d’avoir accès à leur contenu. C’est probablement le cas des utilisateurs qui ont installé la version mobile LinkedIn avant la censure, mais aussi les utilisateurs sur Windows Phone. Il semble en effet que Microsoft et Windows Phone/Windows 10 Mobile ne sont pas concernés, probablement à cause des parts de marché de l’OS mobile de Microsoft.
Cette mesure serait donc plus un signal de la Russie pour montrer qu’elle est capable de contraindre les géants de la technologie à se conformer à de telles mesures de censure, comme la Chine l’a récemment fait à l’égard du New York Times. Apple a en effet décidé de retirer l'application du New York Times de son App Store à la demande de Pékin.
LinkedIn a exprimé sa déception et confirmé le fait que les autorités russes ont étendu la censure du réseau social professionnel aux applications dans les boutiques russes App Store et Google Play. « Cela empêche l'accès à nos membres en Russie et aux entreprises qui utilisent LinkedIn pour développer leurs activités », a réitéré Nicole Leverich, une porte-parole de LinkedIn.
La censure de LinkedIn avait déjà suscité des réactions du côté de Washington en novembre dernier. Les Etats-Unis avaient en effet appelé les autorités russes à rétablir immédiatement l'accès à LinkedIn, estimant que ces restrictions vont nuire à la concurrence et au peuple russe. Mais l’heure n’est pas actuellement au dialogue entre les deux pays. Rappelons en effet que les États-Unis accusent la Russie d’être responsable du piratage du parti démocrate. Vladmir Poutine est également accusé d’avoir initié cette campagne de piratage pour tenter d'influencer l'élection présidentielle et aider Donald Trump à accéder à la Maison-Blanche.
Source : New York Times
Et vous ?
Voir aussi :
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Tartare2240Membre avertiA bien y réfléchir, et encore plus quand je vois l'article sur la CIA, je pense que la Russie a raison sur un point : le fait de contraindre les sociétés à stocker les données des russes sur le territoire russe. Certes pas pour les bonnes raisons, mais avec l'Union Européenne, on devrait peut-être prendre une décision simmilaire. Travaillant actuellement dans un domaine où les données récoltés sont (très) sensibles et en voyant que les USA essayent déjà de s'implanter chez nous en proposant une "uberisation" de notre domaine, j'ai peur de ce qui peut arriver...le 08/03/2017 à 11:04
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Pierre GIRARDExpert éminentIl est clair que l'Europe passe pour l'univers des bisounours. Les Européens sont prêts à supporter tout et n'importe quoi de la part des USA, des Chinois, des Russes ... au nom du "Libre échange" que seuls les Européens respectent (et encore, pas tous). Il serait temps que les Européens se réveillent et comprennent enfin qu'ils n'ont aucun allié économique, ni la Chine, ni la Russie (ni même certains Européens ... comme feu les Englishs qui depuis le début ont shootés contre leur camp ... bon débarras).le 08/03/2017 à 12:42
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el_slapperExpert éminent séniorEt ???
Le fort bouffe le faible. Les pays n'ont pas d'amis, ils n'ont que des intérêts(je crois que la formule est de De Gaulle, mais peu importe). Si les palestiniens avaient en plus de moyens, ils ne se seraient pas fait bouffer. Voir même, ils auraient grignoté les Israéliens.
Ce que je veux dire, c'est que là, comme souvent, tu pars de faits réels(pas toujours, mais oublions), et tu en conclus "il y a les gentils et les méchants". enfin, là, tu ne conclus même pas, tu présentes juste de manière à sous-entendre.....
Le fond de l'affaire est le même qu'ailleurs. Trop de demande, pas assez de ressources. Et les gens se mettent en factions avec des prétextes nobles, juste pour éviter d'être seul et d'être le premier à se faire exterminer. Mais seuls les prétextes sont nobles. La France n'est pas mieux que ses voisins, d'ailleurs. Et on a les nobles israèliens, défenseurs de la démocratie en orient, contre les nobles palestiniens, courageux symbole de la résistance à l'oppression. Tout ceci est symbole. La réalité, c'est que la région n'a pas assez n'eau potable et de terres arables pour tout le monde, et que ça ne peut pas bien se passer. Tout le reste n'est qu'habillage. Pour se donner du courage, et croire que les horreurs que l'on commet pour survivre sont en fait morales. Tout le monde le fait.le 11/01/2017 à 11:34 -
GrogroMembre extrêmement actifSi Snowden était resté aux USA, il aurait fini crucifié. Soit condamné à mort au bout d'un procès interminable, soit torturé pendant des années comme Bradley Manning, soit enfermé dans une prison supermax pour le restant de ses jours.
C'est aussi simple que ça.le 18/01/2017 à 12:05 -
ddoumecheMembre extrêmement actifOpenBSD.
Pourquoi s'offusquer, les communications électroniques mondiales sont déjà surveillées au niveau mondial par le réseau FrenchElon, que ce soit au niveau satellitaire ou des câbles sous marins (Penmarc'h, Saint-Valéry, Marseilles), depuis plus de 20 ans.
La Russie sécurise son espace cybernétique, nous aussi même si elle s'y prend mieux. C'est dans des ses prérogatives d'état.
Si vous ne voulez pas être espionné, ne mettez rien de confidentiel sur le net. Donc en ce qui concerne LinkedIn, c'est pour moi une controverse sans intérêt.le 18/01/2017 à 20:56 -
Pierre GIRARDExpert éminentQuel rapport avec la Russie et LinkedIn ?le 19/01/2017 à 11:19
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GrogroMembre extrêmement actifC'est un message politique très fort envoyé par le pouvoir russe aux géants du web : "vous stockez les données de nos utilisateurs chez nous ou vous décarrez la queue entre les jambes". C'est à mettre en parallèle avec les problématiques récentes des transferts de données personnelles entre l'Union Européenne et les USA (révocation de l'accord "Safe Harbor" et nouvelles négociations : http://business-analytics-info.fr/88...pe-etats-unis/ ). Pour la Russie, c'est aussi une façon d'inciter à la création d'emplois locaux (puisqu'il faut stocker les données russes en Russie), voire de favoriser un concurrent local à LinkedIn. Donc une forme de protectionnisme. Troisièmement, en forçant le stockage des données personnelles sur le territoire, le pouvoir y accède plus facilement, voire impose carrément des backdoors comme veut le faire le Royaume-Uni.
Ce n'est pas forcément un gage de sécurité pour l'utilisateur final. Il vaut mieux, à moins de voyager outre-Atlantique, être espionné par une puissance étrangère que par le pouvoir local, quel qu'il soit.le 09/01/2017 à 11:23 -
Pierre GIRARDExpert éminentJe suis assez d'accord sur le principe, mais la situation est différente :
- Aux USA, il était dans le système et savait ce que faisait la NSA en interne.
- En Russie, il est "réfugié". Il n'est pas dans les services secrets russes et ne peut absolument pas savoir ce qui s'y passe.
Quand bien même il le ferait, il faudrait qu'il se rende d'abord dans un nouveau pays d'accueil. Je suis donc d'accord avec ton argumentaire ... mais en y supprimant la partie Snowden. On ne scie pas la branche sur laquelle on est assis. En revanche, si un agent secret Russe dénonçait ce qu'il connaît concernant les services pour lesquels il travaille et aille se réfugier en Europe ou aux USA (ou ailleurs), ça serait autrement plus intéressant.le 11/01/2017 à 19:25 -
GrogroMembre extrêmement actifDonc un défenseur des valeurs américaines les plus fondamentales contre un état totalitaire pré-fasciste est un "traitre à son pays" ? Intéressant...
On a des champions du monde ici décidément, des vrais de vrais. Même en 2017 les médias de masse conservent une capacité de lavage de cerveau impressionnante.le 17/01/2017 à 14:24 -
ZirakInactifEt oui que veux-tu, faire passer ses compatriotes avant les exactions de son gouvernement, apparemment, c'est mal vu chez certains :ple 17/01/2017 à 14:35