
Pour assurer le respect des temps de repos et de congé ainsi que l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle et familiale, la loi Travail, adoptée en juillet dernier par l’Assemblée nationale puis validée par le Conseil constitutionnel, a introduit le droit à la déconnexion. Concrètement, le droit à la déconnexion, entré en vigueur le 1er janvier 2017, devrait permettre par exemple aux salariés d’une entreprise de ne pas répondre aux emails en dehors des horaires de bureau. Il faut toutefois noter que ne sont concernés que les travailleurs dans les entreprises de plus de 50 salariés.
Le Code du travail prévoit désormais que la négociation annuelle sur l’égalité professionnelle et la qualité de vie au travail porte également sur « les modalités du plein exercice par le salarié de son droit à la déconnexion et la mise en place par l'entreprise de dispositifs de régulation de l'utilisation des outils numériques, en vue d'assurer le respect des temps de repos et de congé ainsi que de la vie personnelle et familiale ». D’après le législateur, « à défaut d'accord, l'employeur élabore une charte, après avis du comité d'entreprise ou, à défaut, des délégués du personnel. Cette charte définit ces modalités de l'exercice du droit à la déconnexion et prévoit en outre la mise en œuvre, à destination des salariés et du personnel d'encadrement et de direction, d'actions de formation et de sensibilisation à un usage raisonnable des outils numériques. »
Si l’idée derrière le droit à la déconnexion est louable, dans la pratique, les employés pourront-ils vraiment l’exercer même si leurs entreprises le leur accordent ? Cette question se pose particulièrement, mais pas seulement, pour les métiers de l’IT. Les ingénieurs d’un support technique en France, qui assistent les utilisateurs dans plusieurs pays différents dans le monde, vont-ils se déconnecter sachant qu’une urgence pourrait survenir dans un pays qui n’est pas sur le même fuseau horaire ? D’ailleurs, comme le souligne Patrick Thiébart, avocat associé au cabinet Jeantet, le droit à la déconnexion « n'exige pas d'éteindre son smartphone professionnel en rentrant chez soi ni pour l'entreprise de couper les serveurs à 18 heures. Ce ne serait pas adapté à une entreprise qui travaille à l'international », dit-il.
Dans certains cas, la responsabilité – parfois morale – peut donc contraindre les salariés à ne pas se déconnecter du travail quand ils sont à la maison ou en congé.
Sources : Droit à la déconnexion (Code du travail), Ministère du Travail, Le Figaro
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