ExoMars : un bogue informatique serait à l'origine du crash de Schiaparelli sur Mars
Causant une chute libre de l'atterrisseur
Le 2016-10-31 18:32:03, par Coriolan, Expert éminent sénior
Les photos qui ont fait surface ne laissent aucun doute, l'atterrisseur Schiaparelli de l’Agence spatiale européenne (ESA) s’est bel et bien écrasé sur le sol de Mars et aurait explosé à cause du choc. Les chercheurs de l’ESA sont pour le moment en train de passer au peigne fin les évènements qui ont précédé cet accident pour décortiquer les causes réelles. Cet atterrisseur fait partie du programme ExoMars qui regroupe deux missions spatiales à destination de la planète rouge développées par l’ESA avec une participation importante de l’agence spatiale russe Roscosmos. Cette première mission constitue un prélude à une autre mission prévue en 2020, et dans laquelle les chercheurs cherchent à faire atterrir une station scientifique plus large et un rover sur Mars dans le but de forer le sol jusqu’à 2 mètres de profondeur pour déceler des signes de vie ancienne.
Les premiers éléments de réponse pour expliquer le crash commencent à surgir ; les chercheurs se sont rendu compte qu’un bogue informatique pourrait être à l’origine de l’accident de l’atterrisseur de la mission européenne ExoMars. Selon Andrea Accomazzo, directeur de la division des missions solaires et planétaires à l’Agence spatiale européenne (ESA), Schiaparelli a été confronté à un problème dans « l’agrégation des données provenant des différents capteurs ». En conséquence, l'ordinateur de l’atterrisseur a cru être dans une altitude plus basse qu’elle ne l’était. L’analyse préliminaire suggère que l’atterrisseur a commencé sa mission sans erreur, en ralentissant dans l’atmosphère de Mars et déployant le parachute. Mais après 4 minutes et 41 secondes du début de la descente, les soucis ont commencé, le parachute et le bouclier thermique se sont éjectés de façon prématurée.
En raison de la mauvaise estimation de l’ordinateur, les rétrofusées de l’atterrisseur n’ont fonctionné que pendant trois secondes avant de s’éteindre, soit dix fois moins que le temps prévu. Ils ont été conçus pour freiner l’engin durant l’atterrissage jusqu’à ce qu’il soit à quelques mètres du sol. En conséquence, Schiaparelli aurait effectué une chute libre de deux à quatre kilomètres avant de s’écraser à 300 km/h à la surface de Mars. L'atterrisseur a même déployé sa suite d’instruments pour commencer à collecter les données du sol, mais il n’a rien collecté en raison de la haute altitude. L’équipe d’ExoMars compte maintenant reproduire les erreurs en exploitant un système d’atterrissage virtuel conçu pour simuler le matériel et les logiciels abrités dans l’atterrisseur. Si l’hypothèse d’un bug informatique venait d’être vérifiée, il sera plus facile pour l’ESA d’éviter un scénario similaire dans le futur.
La mission n’est pas condamnée pour autant, puisque l’ESA compte surtout sur la sonde ExoMars Trace Gas Orbiter (TGO) lancée également avec Schiaparelli pour servir à l’analyse atmosphérique de Mars, en particulier la détermination de l'origine du méthane retrouvé à l'état de trace ainsi que la recherche d'indices d'une vie passée ou présente sur la planète. L’ESA devrait éventuellement corriger tout défaut avant 2020, date durant laquelle l’agence compte envoyer un autre module appelé Rover ExoMars. Ce programme s’est avéré fort complexe que ça soit sur le plan scientifique ou technique, une complexité qui se manifeste par son coût important (1,2 milliard € en 2012) et la nécessité de mettre sur la table des connaissances techniques pointues (atterrissage sur Mars) maitrisées jusque-là uniquement par la NASA.
Source : Nature
Et vous ?
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Photos prises par la sonde américaine MRO de l'impact de l'atterrisseur Schiaparelli (point noire) et de son parachute (point blanc)
Les premiers éléments de réponse pour expliquer le crash commencent à surgir ; les chercheurs se sont rendu compte qu’un bogue informatique pourrait être à l’origine de l’accident de l’atterrisseur de la mission européenne ExoMars. Selon Andrea Accomazzo, directeur de la division des missions solaires et planétaires à l’Agence spatiale européenne (ESA), Schiaparelli a été confronté à un problème dans « l’agrégation des données provenant des différents capteurs ». En conséquence, l'ordinateur de l’atterrisseur a cru être dans une altitude plus basse qu’elle ne l’était. L’analyse préliminaire suggère que l’atterrisseur a commencé sa mission sans erreur, en ralentissant dans l’atmosphère de Mars et déployant le parachute. Mais après 4 minutes et 41 secondes du début de la descente, les soucis ont commencé, le parachute et le bouclier thermique se sont éjectés de façon prématurée.
En raison de la mauvaise estimation de l’ordinateur, les rétrofusées de l’atterrisseur n’ont fonctionné que pendant trois secondes avant de s’éteindre, soit dix fois moins que le temps prévu. Ils ont été conçus pour freiner l’engin durant l’atterrissage jusqu’à ce qu’il soit à quelques mètres du sol. En conséquence, Schiaparelli aurait effectué une chute libre de deux à quatre kilomètres avant de s’écraser à 300 km/h à la surface de Mars. L'atterrisseur a même déployé sa suite d’instruments pour commencer à collecter les données du sol, mais il n’a rien collecté en raison de la haute altitude. L’équipe d’ExoMars compte maintenant reproduire les erreurs en exploitant un système d’atterrissage virtuel conçu pour simuler le matériel et les logiciels abrités dans l’atterrisseur. Si l’hypothèse d’un bug informatique venait d’être vérifiée, il sera plus facile pour l’ESA d’éviter un scénario similaire dans le futur.
La mission n’est pas condamnée pour autant, puisque l’ESA compte surtout sur la sonde ExoMars Trace Gas Orbiter (TGO) lancée également avec Schiaparelli pour servir à l’analyse atmosphérique de Mars, en particulier la détermination de l'origine du méthane retrouvé à l'état de trace ainsi que la recherche d'indices d'une vie passée ou présente sur la planète. L’ESA devrait éventuellement corriger tout défaut avant 2020, date durant laquelle l’agence compte envoyer un autre module appelé Rover ExoMars. Ce programme s’est avéré fort complexe que ça soit sur le plan scientifique ou technique, une complexité qui se manifeste par son coût important (1,2 milliard € en 2012) et la nécessité de mettre sur la table des connaissances techniques pointues (atterrissage sur Mars) maitrisées jusque-là uniquement par la NASA.
Source : Nature
Et vous ?
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BenoitMExpert confirméMouais avec une telle philosophie on serait toujours rester à l'age de pierre.
Parce que le pognon qu'on a dépenser pour traverser l'eau...
Le pognon qu'on a dépenser pour construire le première avion...le 02/11/2016 à 11:15 -
UtherExpert éminent séniorS'il s'agit d'un bug informatique, je ne vois pas ce que le fait que les machines soient redondantes (ce dont je ne suis pas sur) aurait changé : les deux système ayant le même programme, ils auraient fait la même erreur.le 01/11/2016 à 18:24
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UtherExpert éminent séniorRien n'est moins sur que le le logiciel soit en dur en ROM. Il arrive que l'on fasse des mises à jour a distance sur des engins spatiaux, ça a permis d'en sauver plusieurs qui auraient été perdus autrement. Mais un logiciel est soumis au risque d'erreur de programmation, qu'il soit en dur ou non.
La redondance peut éventuellement servir en cas de perturbations ou de panne matérielle, mais s'il y a une erreur de programmation, ça ne change rien vu que les systèmes redondants vont faire la même erreur.
Ou alors il faudrait deux codes développés par des équipes indépendantes, mais il resterait le problème de la gestion des divergences qui poserait certainement plus de problème qu'il n'en résoudrait.
La redondance entraîne aussi beaucoup de complexité qui est elle même un risque a partir du moment ou il faut traiter des données contradictoires.
Dans Apollo, il y avait justement un astronaute et un centre de contrôle, pour prendre la bonne décision. Ce n'est pas le cas dans une sonde et vu que la latence des communications est de plusieurs minutes, le pilotage a distance n'est pas possible : le temps de recevoir les données, les interpréter et d'envoyer la correction, la sonde s'est écrasée depuis bien longtemps.
Question! Dans ta vie de tous les jours, tu ne fais pas des trucs dispensables, alors qu'il y a tellement de misère ici et que ça pourrait être employé a autre chose ?
Au moins ces missions on l’intérêt de nous faire mieux connaître notre place dans l'univers, ce qui est quand même un objectif bien plus noble que les milliard dépensés dans beaucoup d'autres domaines généralement autrement plus pollueurs et qui ne font certainement pas avancer l'humanité.
T'inquiète pas c'est pas une dizaine d'objets posés sur une seule planète qui va la polluer. D’ailleurs c'est quoi la pollution pour toi? Est-ce que les astéroïdes et comètes qui tombent à la surface d'une planète la polluent?
Si tu considère que toute trace humaine est de la pollution et alors il ne te reste plus qu'a génocider l'humanité.
A la limite certaines orbites terrestres sont encombrées, mais c'est surtout un problème pour les utilisations de satellites, ce n'est pas une pollution qui menace qui que ce soit.
La vraie pollution elle est sur la terre ferme et dans les océans.le 02/11/2016 à 9:13 -
Pierre GIRARDExpert éminentCela étant, l'ESA, comme les Russes n'ont pas autant d'expérience des alunissages que les Américains. Alors, se poser sur Mars pour les Américains, c'est plus facile que pour les Européens ou les Russes (ils savent mettre sur orbite, c'est déjà pas si mal). Mais, en la matière, ce sont les échecs qui font progresser.
Les débuts de l'aviation ??? c'était vraiment pas terrible non plus. Idem pour la plongée sous-marine avant qu'on maîtrise les mélanges gazeux dans les bouteilles ... et les problèmes de décompression.
Bref, le jour où l'ESA aura l'expérience de l'alunissage ou de "l'amarsisage" en plus de l'atterrissage, ils pourront envisager de poser n'importe quoi, n'importe où, y compris sur une comète de passage. D'ailleurs, l'ESA a échoué dans cette tâche, mais les Américains n'ont jamais prouvés qu'ils étaient capables de se poser sans problème sur une comète.
Pour ce qui est de l'exploration du système solaire, c'est le seul domaine (à ma connaissance) qui intéresse toute la planète (et fait rêver des millions de gens). C'est aussi un des rares domaines où l'on vois coopérer des Européens avec des Russes, des Américains, des Japonnais ... et d'autres. Si plus de monde se passionnait pour cette conquête du système solaire, il y aurait peut-être moins de conflits sur cette terre (grâce à un but commun). D'ailleurs, ça reviendrait moins cher à tous les acteurs.le 02/11/2016 à 19:53 -
NSKisEn attente de confirmation mailVous vous tromper de cible... L'ESA n'est en rien responsable de la réalisation technique des engins!!!
L'ESA n'est que le client final qui commande la réalisation de l'engin à un maitre d'oeuvre principale (prime contractor) qui lui-même sous-traite des morceaux à une multitude de sous-traitants installés dans les différents pays membres de l'ESA en fonction de leur participations au budget général de l'ESA et aux programmes proprement dit...
Et je peux vous dire que les projets deviennent une sacré usine à gaz (j'ai encore en souvenir une réunion avec autour de la table les mecs de l'ESA en provenant de Noordwijk, les mecs du maitre d'oeuvre italien du satellite, les mecs du sous-traitant anglais responsable du developpement de la "payload" (partie fonctionnelle embarquée du satellite) ayant eux-mêmes sous-traité une partie à notre société...)
Inutile de dire que ce n'est pas l'ESA qui va mettre le nez dans les tonnes de documents fournis par les différents intervenants...
Histoire drôle en vogue dans le millieu: Il y a 2 solutions pour mettre un satellite en orbite: La mise en orbite à l'aide d'un lanceur style Ariane et la 2ème consistant en une table et 2 intervenants: Le premier intervenant empile la documentation sous le satellite pendant que le 2ème intervenant soulève le satellite de la table... Une fois que toute la documentation a été placée sous le satellite, ce dernier est en orbitele 03/11/2016 à 10:59 -
foetusExpert éminent sénior
Donc j'ai plus de chances avec la grosse Monique de la compta que la petite Sophie de l’accueil
[spoiler][/spoiler] le 03/11/2016 à 17:04 -
UtherExpert éminent sénior
Envoyé par Jipété
Le vrai problème sur terre n'est certainement pas le manque de pognon mais sa répartition. Le coût d'un programme spatial est négligeable face aux dépenses faites pour entretenir une économie productiviste, qui elle est destructrice d’environnement et crée de l'inégalité.Envoyé par Jipété Envoyé par Jipété
Mais justement ça n'a rien de comparable avec ce que l'on fait sur Mars. On a juste quelques robots physiques, qui ne dispersent rien et qui vont effectuer quelques analyses pour justement mieux connaitre l’environnement. C'est comme si tu accusais les biologistes qui étudient l'écosystème de la méditerranée d'être les pollueurs.
Ce que l'homme a apporté sur Mars n'est rien du tout en comparaison de ce qu'elle reçoit quotidiennement du reste de l'espace.Envoyé par Jipété Envoyé par Jipété
Bien que ça soit actuellement négligeable à l'échelle de notre planète, la quantité de matière de l'on reçoit et perd de l'espace (astéroides, vent solaires, ...) est énormément supérieure à ce que l'on peut sortir dans l'espace. Et notre orbite se modifie déjà très lentement mais surement à cause de pleins d'autres facteurs bien plus impactant que cette minime perte de masse (lune, effet de marée, ...).Envoyé par Jipété
Commence par te tirer une balle tout de suite car à chaque mouvement que tu fais, ne serait ce qu'en respirant, tu provoques un effet papillon.le 02/11/2016 à 13:24 -
Pierre GIRARDExpert éminentDonc, quand les Américains ont posés le LEM sur la lune, ils ont changés la gravité de la lune par rapport à la terre et ce d'autant plus que la masse du LEM ajouté à la lune a été enlevée à la terre ??? Arrêtez de délirer pour des quantités infinitésimales. Le jour ou les hommes, dans un moment de folie, propulseront la lune pour l'envoyer s'écraser sur mars ... alors, là, je ne dis pas.
Mais en attendant, arrêtons de nous battre pour une micro-poussière ici ou là, surtout que ça n'a aucun rapport avec le fait qu'une sonde se soit écrasée sur mars au lieu de s'y poser.le 03/11/2016 à 19:44 -
ddoumecheMembre extrêmement actifAHAH t'es drôle.
Ce n'est pas entièrement faux d'autant que l'avenir des hommes est dans les océans et la sauvegarde des espèces marines, pas dans l'espace.
Le débat a déjà eu lieu depuis le début de la conquête spatiale et comparé aux budget militaires, les dépenses pour la conquête spatiale sont ridicules.
De plus, cela ne crée pas des tanks qui rouillent 50 ans (dans le meilleurs des cas) mais beaucoup de dépenses de R&D, même si c'est visiblement insuffisant.
En ce qui concerne les déchets, nous attendons toujours une plainte officielle du royaume martien pour décider de la conduite à adopter.
Sans compter que chaque once d'air qu'il respire n'est pas respiré par une huitre du bord de mer, et que chaque pour chaque steack qu'il mange, c'est un veau qui nous quitte.le 02/11/2016 à 13:36 -
Pierre GIRARDExpert éminentle 02/11/2016 à 14:04