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Trolldi : qu'est ce qui vous horripile le plus dans le monde des startups ?

Un développeur souligne des points qui l'ont le plus marqué

Le 2016-10-21 07:41:48, par Stéphane le calme, Chroniqueur Actualités
Dans une envolée frôlant les frontières de la dérision Shem Magnezi, un développeur Android et accessoirement propriétaire d’une startup, a dénoncé les maux qui sont le plus souvent rencontrés en startup. Ironiquement, il l’a fait sur la plateforme startup grind, qui est une communauté qui rassemble des startups dans le but d’éduquer, d’inspirer et de connecter les entrepreneurs. Voici les points qu’il a relevés :

Les horaires de dingue : tout le monde se fout qu’Elon Musk travaille 100 heures par semaine, et que Marissa Mayer ait une semaine de travail de 130 heures tout en allaitant son nouveau-né. Vous n'êtes pas Elon Musk, encore moins Marissa Mayer. Vous n’irez pas dans l’espace et vous ne concevrez pas le prochain Space X. Faites-moi une fleur, balancez-moi votre ordinateur et allez jouer avec vos enfants.

Les questionnaires d’entretien d’embauche : mais qui élabore ces stupides questions ? Je n’ai jamais eu à déplacer un octet dans un tableau en C de ma vie ! Et je n’ai jamais eu d’erreur de compilation sur un tableau blanc. Quand j’ai besoin d’un hash set en Java, je me sers juste de HashSet : je m’en fous de la complexité de ce bloc de code parce que je peux me permettre une autre instance EC2 !

Le jargon et les acronymes : le DAU, le WAU, le MAU, l’ARPU, le LTV, le CPM, le CPI, le CPC, le PPC, le CPA, le CTR, le SEO, l’ASO, l’YoY, le WoW, mais qui peut bien retenir tout ça ? Et les évènements de réseautage, ô seigneur !!! Tout le monde est le PDG de quelque chose et ils sont tous là à vouloir concevoir un MVP (Minimum viable product, terme anglo-saxon qui désigne la plus petite entité productible, utilisable et vendable dans le domaine informatique) pour faire des percées sur le marché.

La lubie de la productivité : vous essayez de me faire me sentir mal parce que je me suis réveillé « seulement » à 6 heures du matin. Bon sang ! Vous vous êtes réveillé à 4h30, avez passé 30 minutes de méditation, passé en revue vos « objectifs » du trimestre et de l’année pendant 30 minutes supplémentaires et siroté votre délicieux café tout en parcourant les tendances quotidiennes. Jetez au loin vos casques anti-bruit, vos to-do listes, vos notes, et Dieu sait quoi d’autre.


Shem Magnezi

Les entrepreneurs : aujourd’hui, tout le monde est devenu un entrepreneur. En particulier les entrepreneurs qui sortent tout droit de la fac. Juste pour que vous le sachiez, ça s’appelle le « chômage ». On s’en fout de votre « espace de travail » de 2,5 mètres carrés dans votre garage. Vous me direz « oui, mais au moins je peux emmener mon chien au travail ». Et alors ?

Les open-spaces : vous pensez vraiment que Zuckerberg a conçu la feuille de route de Facebook tandis qu’une guerre des nerfs faisait rage à l’extérieur ? Vos bureaux debout, vos bureaux tapis-roulant et autres ne vont pas atténuer la quantité de fromage que vous avez ingurgitée. Secouez-vous un peu et asseyez-vous sur des chaises normales comme des personnes normales.

La culture de la célébration : s’il vous plaît, arrêtez de célébrer chaque étape imaginaire avec du whisky, une bière, ou alors une pizza et une bière. Il paraît que toutes les entreprises « cool » ont un bar maintenant ? Ah d’accord. Alors je vais venir travailler pour vous uniquement parce que vous avez un Glenlivet 17 (scotch malt) et non le 15. C’est la raison pour laquelle je vais me pointer au travail tous les jours.

L'agilité poussée à l'extrême : à quoi ça sert d’avoir un design sprint dans TOUS les sprint, poussé en production 100 fois par jour, sans se servir des services de micro-architectures ni s’appuyer sur des environnements de cas d’utilisation ? À quoi servent vos indicateurs de fonctionnalité et les variantes sans fin de votre A / B testing ? Je veux obtenir la même version de votre site à chaque fois que je rafraichis la page, alors cessez de m’imposer votre changement.

Source : Startup Grind

Et vous ?

Qu'est-ce qui vous horripile le plus dans le monde des startups ?

Voir aussi :

Un ingénieur raconte comment s'est passé son entretien technique au téléphone chez Google, pour le poste de directeur de l'ingénierie

Blocage de publicités : que feriez-vous si un site vous demande de désactiver votre adblocker ou payer pour accéder à son contenu ?

Quels sont selon vous les pires désastres technologiques ? Des logiciels au matériel, quelles sont les erreurs qui vous ont le plus marqués ?
  Discussion forum
47 commentaires
  • atb
    Membre éprouvé
    l'URSSAF & CIPAV
  • Aurelien.Regat-Barrel
    Expert éminent sénior
    En ce qui me concerne, le reproche que je fais aux startup c'est de chercher à embaucher des personnes capables d'assurer 2 ou 3 postes, bosser 10 à 12h par jour (+certains weekend), tout ça aux 35h sans RTT et avec un salaire 10 à 30% inférieur à la moyenne (sans compter les heures sup bien sûr) quand ce salaire est versé dans les temps et en totalité!

    Typiquement ils veulent des mecs "qui se défoncent" pour un salaire ridicule, au motif que eux mêmes se versent des petits salaires voire ne se paient pas. Sauf que si la boite décolle, c'est jackpot pour eux ! Alors que le dev qui s'est saigné... il finit en burnout, et se fait remplacer par un nouvel employé qui lui sera embauché avec des conditions décentes.

    Bon, c'est un peu carricatural mais pas tant que ça malheureusement

    Cela dit, je pense que c'est une très bonne expérience à faire quand on sort de l'école : on découvre plein de choses avec beaucoup de liberté / autonomie, et on acquiert vite une bonne expérience.

    Envoyé par atb
    l'URSSAF & CIPAV
    Envoyé par orygynz
    Pourquoi exclure le RSI ?
    Si tu es en SAS, tu n'as pas affaire aux RSI/CIPAV
  • Garvelienn
    Membre éprouvé
    • Le premier à partir le soir passe pour un feignant qui ne se tue pas à la tâche pour "notre" projet.
    • "Ce n'est pas pour nous que vous travaillez mais pour le projet". Et quand il y a des récoltes d'éloges et de fonds, les petits soldats bien gentils n'ont rien.
    • "On augmente tout le monde tous les 6 mois". Les soldats attendent toujours.
    • "Je ne peux pas vous donner ce salaire. Vous comprenez, vis-à-vis des autres, c'est trop différent" Et mon expérience et mon savoir-faire, il ne vaut rien ?


    Ah c'est beau le capitalisme poussé à l’extrême.. Mais chut.

    Après, les startup c'est vraiment bien pour apprendre plein de choses et se former sur plein de technologies et méthodes. Idem sur la gestion de projet, clients, etc.
  • wolinn
    Membre éprouvé
    Je ne dirais pas que ça m'agace, mais ce qui me fait un peu sourire est cette manie des noms anglo-saxons pour des nouvelles entreprises françaises.
    Ca doit faire plus sérieux et international d'avoir un nom qui sonne "américain".
    Et ça finit par produire l'effet inverse : les grandes sociétés françaises d'envergure internationale s'appellent Carrefour, Dassault, Renault, etc., des noms un peu franchouillards. En voyant un nom anglo-saxon, je me représente spontanément la société qui développe un quelconque gadget connecté ou un eco-truc bidon, et aura probablement disparu dans 3-4 ans sans laisser de traces après avoir brûlé quelques millions, ce qui n'est pas forcément très rassurant aussi bien pour les clients que les fournisseurs.
  • Moltroon
    Membre du Club
    Très bon article.
    Moi personnellement, ce qui m'horripile dans les start-up c'est leur nombre. Le principe même de start up devrait être le suivi d'un produit créer AVANT la start up et non le projet imaginaire et utopique voulu. De plus, je trouve incroyable le nombre de start up gachés et recyclées chaque jour, elles pullules et sont partout ! Elles exploites en se vendant comme "les entreprises de demain" juste parce que leur cadre de travail est amical. Je pense qu'il y a un entre deux à avoir et qu'il faudrait arrêter d'être aussi extrêmes dans les méthodes.

    PS : Le rapprochement des salariés peut cependant être un point excellent s'il est bien exploité. Peut-être que l'évolution est à effectuer dans cette direction plutôt que vers le monde des bisounours.
  • Daïmanu
    Membre émérite
    En ce qui me concerne j'ai eu l'opportunité de faire parti d'une startup peu après sa création, et ce qui m'a le plus frappé c'est l'impression d'être complètement submergé par les tâches et le travail à effectuer.

    Dans mon cas nous étions pas plus de 3 ou 4 au tout début et il fallait tout faire : fiscalité, papiers administratifs, négociation de contrats, recherche d'investisseurs, recherche de stagiaires, site web et j'en passe.
    Toutes ces tâches, réparties dans plusieurs services d'une entreprise moyenne, étaient concentrées entre nous.

    Je vous laisse imaginer la charge de travail.

    Fort heureusement, l'ambiance était vraiment bonne et nous avions un élan de motivation très agréable, mais cela ne change rien aux heures passées et aux travaux titanesques qui nous ont attendu.
  • mister3957
    Membre expérimenté
    J'ai créé une "startup" (bref, une tpe dans l'it), et on a rien de tout ça :
    - On ne fait pas nous même des horaires de dingue et on s'organise pour respecter les contraintes de chacun
    - Il n'y a aucun jugement sur l'heure à laquelle arrive ou repart un tel ou un tel
    - On a des locaux plutôt sympa mais on les avait avant ça et ils sont en zone franche
    - On a pas de tune pour embaucher, mais si on en avait, on jugerait sur la cohésion et pas si le gars "tape vite à l'ordinateur"
    - On a jamais célébré quoi que ce soit, pas même notre premier client, même si on aime bien être content, parfois

    Peut-être que la différence réside dans le fait qu'on a pas d'investisseurs à satisfaire au plus vite, on a pas fait de levée de fond, on ne souhaite pas s'acheter la dernière bagnole sortie au salon de l'automobile avant notre puberté, pas plus qu'une rolex ou une île dans le pacifique.

    On a fait ça parce qu'on a détecté un besoin, une demande, on a compris que ça ne datait pas d'aujourd'hui, qu'il y avait des acteurs tentant d'y répondre mais sans succès, qu'on pouvait le faire et c'est ce qu'on fait, et surtout parce que ça nous permettait d'avoir une activité plaisante et guidée par nous même, à notre rythme. Ça reste tout de même une tpe tout comme la coiffeuse qui ouvre son salon à côté, l'italien sa pizzeria etc.

    Mais on ne me fera pas croire qu'un taf "normal" n'a pas cette lubie de productivité, des questions débiles en entretien, des jargons à l'américaine, des open spaces, des méthodes poussées à fond (car ils font ça les américains, donc faut le faire à fond), de la pression, des journées de célébrations pour juste avoir fait notre taf et où personne ne se soucis de quand arrivent les mecs et quand ils repartent.
  • Mat.M
    Expert éminent sénior
    bonsoir chers forumistes voilà ma vision de la société actuelle et du monde vers lequel on évolue, le phénomène des start-ups, de l'exaltation de l'esprit d'entreprise ( et donc du Macronisme ) n'étant qu'une partie émergée de l'Iceberg....

    -vous commettez un délit,un acte violent, vous finissez en prison ( la plupart du temps surpeuplée ) .
    C'est être assigné à résidence

    -vous perdez votre emploi dans le pire des cas vous finissez aux minimas sociaux ; vous ne pouvez pas partir en voyage vous changer les idées parce que ça finit par coûter trop cher.
    C'est la logique de déclassement
    C'est être assigné à résidence.

    -vous créez une start-up, mais sous la pression des investisseurs, vous devez y passer d'innombrables heures de travail donc en définitif ,ne pas voir la lumière du jour et ne faire que le trajet dodo boulot.
    Là aussi c'est être assigné à résidence.

    Pire que ça avec les nouvelles formes d'organisation du travail on va fusionner la vie professionnelle et la vie personnelle hors travail avec le co-living


    Avec le «co-living», vous pourrez bientôt vivre sur votre lieu de travail (ou l'inverse)
    Il fallait bien que ça arrive un jour. Le dernier avatar de l’idéologie californienne, selon laquelle chacun doit se réaliser par son engagement monacal dans le travail, tout en évoluant dans des environnements sociaux à cheval entre le camp de vacances scout et l’open space, se nomme le co-living, et il est malheureusement déjà plus qu’une tendance abstraite ou qu’un hashtag creux.
    Bref c'est une forme nouvelle de totalitarisme très sournois et discret qui commence à s'installer dans l'organisation de la société..
    au moins avec Hitler, lorsqu'il avait envahi la Pologne, on l'avait vu arriver..

    Maintenant avec cette "dictature du cool" on ne sait pas de quoi sera faite la société demain
  • Pourquoi exclure le RSI ?
  • Garvelienn
    Membre éprouvé
    Cela serait super d'avoir ce même type de trolldi mais sur les grosses boites. Pour voir les différences et que l'herbe n'est pas toujours plus verte ailleurs.

    La semaine prochaine ?