Il y a quelques semaines, dans une tentative visant à limiter l’utilisation des logiciels et services des entreprises étrangères, le président russe Vladimir Poutine a exhorté les entités étatiques ainsi que les entreprises locales à adopter des alternatives domestiques. Pour accompagner les entreprises dans ce mouvement, le ministre des Communications de Poutine, Nikolay Nikiforov, a produit une liste de près de 2000 produits logiciels russes que les entreprises d'État devraient utiliser en lieu et place des produits provenant de fournisseurs étrangers.
Donnant suite à cet appel, la ville de Moscou a indiqué qu’elle va remplacer les programmes de Microsoft par des logiciels domestiques sur des milliers d'ordinateurs. Cette transition va commencer par 6000 ordinateurs sur lesquels Outlook et Exchange Server seront remplacés par un système de courrier électronique fourni par l’entreprise d’État Rostelecom PJSC, premier fournisseur d’accès internet en Russie. D’après le chef de la technologie de l’information de Moscou, ce plan pourrait s’étendre sur jusqu’à 600 000 ordinateurs et serveurs, alors qu’ils pourraient également remplacer Windows et Microsoft Office.
Cette fois-ci, la Russie veut prendre une autre mesure pour réduire cette dépendance aux technologies étrangères en passant par la législation. La Douma (chambre basse du Parlement de Russie) prépare un projet de loi visant à accorder une préférence aux logiciels libres au sein des agences gouvernementales et à restreindre par la même occasion l'achat de licences pour des logiciels propriétaires.
Selon Andrey Chernogorov, secrétaire exécutif de la commission de la Douma chargée de la stratégie sur les systèmes d’information, « de nombreux éditeurs logiciels nationaux commercialisent des produits basés sur des frameworks étrangers comme WebSphere d'IBM ou ASP.net de Microsoft. Nous cherchons à combler cette lacune pour les achats de l'État car elle entraîne des risques de sécurité ».
La fin d’un partenariat entre IBM et le fournisseur russe Lannit en 2015 a été érigée en exemple par le projet de loi pour parler d’une vulnérabilité potentielle sur le site gouvernemental zakupki.gov.ru basé sur la plateforme IBM. De plus, les élus ont fait valoir que les frais de licences d’utilisation payés par les éditeurs de logiciels russes aux partenaires étrangers contribuent à accroître le coût de leurs produits.
« Le projet de loi a pour objectif de combler des vides législatifs dans le domaine de la propriété intellectuelle, de renforcer les positions russes des entreprises travaillant dans le domaine des logiciels open source et de procéder à une expansion qualitative du marché de l'informatique en contrôlant le middleware et les logiciels open source dans les secteurs public et privé », affirme le texte proposé par les élus.
Source : Bloomberg, projet de loi (au format PDF et en Russe)
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Le , par Stéphane le calme
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