Dans la course aux véhicules pilotés automatiquement, avoir un système de pilotage fiable est plus que nécessaire. Il y a quelques mois de cela, un véhicule de Tesla et plus précisément son modèle S était impliqué dans un accident mortel. Pendant que le véhicule roulait avec le système de pilotage automatique activé un poids lourd a brusquement coupé la trajectoire de la Tesla en tournant à gauche. La première analyse faite par les dirigeants de Tesla fut d’admettre que la technologie Autopilot soutenant le pilotage automatique ne serait pas totalement efficace.
En examinant le fonctionnement du pilotage automatique, il se trouve qu’Autopilot utilise un ensemble de capteurs pour détecter les objets présents dans son environnement. Ces capteurs qui sont capables de voir aisément des objets comme des véhicules montrent des faiblesses lorsqu’il s’agit de détecter des objets très fins. De même, il est bon de savoir que ces capteurs n’ont pas la capacité de détecter les objets au-dessus du toit ou en dessous du tableau de bord.
Et pour ce qui concerne le précédent accident, il se pourrait que les capteurs de la Tesla n’aient pas détecté le côté blanc de la semi-remorque. Au regard de tous ces éléments, il paraît évident même pour des personnes non averties qu’il faille apporter des améliorations à ce système en développement.
Tesla n’a pas attendu longtemps et vient d’annoncer un ensemble de changements qui composeront la version 8 de son système de pilotage automatique. Plusieurs nouvelles fonctionnalités d’assistance automatique ont été intégrées dans cette nouvelle version d’Autopilot. Mais la plus significative reste celle du radar qui sera utilisé comme capteur de contrôle primaire sans attendre que la caméra embarquée confirme la reconnaissance de l’image visuelle.
Il faut préciser que dans les versions antérieures, Autopilot utilisait un capteur qui prenait des images avec une caméra et traitait ces images avant de déclencher une réaction. Le radar qui avait été intégré sur les modèles de Tesla depuis 2014 ne venait qu’en tant que capteur additionnel aux autres capteurs déjà présents sur le véhicule. C’est dire qu’il ne jouait qu’un second rôle et non décisif dans la prise de décision du pilote automatique.
Mais avec cette nouvelle version, c’est le radar embarqué qui fournira en priorité à Autopilot les informations de son environnement afin de prendre des décisions idoines. Pour Tesla, c’est un choix difficile que d’utiliser le radar comme outil essentiel dans la prise de décision du système de pilotage automatique, car le radar ne perçoit pas les choses comme l’homme les perçoit.
Pour le radar, les objets comme le bois, les hommes ou le plastique peint paraissent comme translucides. Par contre, les objets métalliques comme les canettes de soda amplifient le signal du radar et donc donnent une impression d’un gros objet. Tous ces paramètres doivent donc être pris en compte lors de l’utilisation du radar au risque de donner de nombreux faux positifs qui déclencheront de mauvaises réactions du système telles que des freinages ou des arrêts inutiles.
Pour régler ces problèmes, la nouvelle version d’Autopilot permettra d’avoir accès à beaucoup plus d’objets avec le radar et aussi beaucoup plus d’informations par objet en connectant ces véhicules au cloud. Le radar enverra des informations au système chaque dixième de seconde afin de construire une image 3D de l’environnement dans lequel il évolue. En comparant les successions d’images par rapport à la vitesse du véhicule, le système sera en mesure de savoir quel objet est statique et quel objet est susceptible d’entrer en collision avec le véhicule.
Par ailleurs, Tesla compte utiliser une base de données des informations collectées par les radars de l’ensemble de sa flotte de véhicules pour améliorer la conduite de son système. Pour ce faire, la flotte de véhicules collectera des informations telles que les panneaux routiers, les objets statiques… avec le radar et les enverra à la base de données de Tesla avec les données retraçant la réaction des conducteurs en temps réel dans telle ou telle situation.
Ces données serviront à créer une liste blanche d’objets qui seront utilisés par Autopilot afin d’éviter les faux positifs. Aussi, elles serviront de base de conduite au système. Lorsque les données montreront que dans un endroit donné les conducteurs ont eu à freiner, quand un véhicule piloté automatiquement arrivera à cet endroit, le système enclenchera progressivement le freinage même si la caméra ne perçoit rien. Et au fur et à mesure que le besoin de freiner grandira, le freinage sera beaucoup plus prononcé jusqu’à immobiliser le véhicule. Tesla souligne que cela peut ne pas toujours éviter des collisions, mais peut atténuer l’impact afin de réduire les blessures des occupants du véhicule. L’avantage d’un tel système de caméra combiné avec le radar est selon Tesla efficace en ce sens qu’il permet d’éviter des collisions même si la visibilité est nulle.
Source : Blog Tesla
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Le , par Olivier Famien
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