Scandale Volkswagen : un ingénieur derrière le logiciel pour fausser les résultats des tests antipollution plaide coupable
Et décide de coopérer
Le 2016-09-12 21:27:09, par Stéphane le calme, Chroniqueur Actualités
Vendredi dernier, un nouvel élément dans l’affaire de la fraude du test d’émission de gaz qui a frappé le constructeur automobile Volkswagen a fait surface : un ingénieur de l’entreprise a plaidé coupable dans son rôle pour tromper le gouvernement américain ainsi que les consommateurs pendant près d’une décennie sur la quantité réelle d’émission de gaz de certains modèles. James Robert Liang, l’homme de 62 ans qui a admis avoir développé un logiciel qui a permis de fausser les résultats des tests, a décidé de coopérer avec la justice.
Pour rappel, pour obtenir le droit de commercialiser un véhicule, tout constructeur doit se soumettre à une batterie de tests, destinés à mesurer le niveau d’émission de composants polluants. Pour cela, le véhicule est utilisé selon des critères précis, qui permettent d’établir les niveaux exacts d’émission de particules : si ces derniers sont trop élevés, l’autorisation de commercialisation n’est pas délivrée.
Selon ses déclarations, de 1983 à mai 2008, Liang travaillait dans le département de développement diesel à Wolfsburg (Allemagne). Il a reconnu qu’au début de 2006, lui et ses co-conspirateurs ont commencé à travailler sur un nouveau moteur « EA 189 » pour les ventes aux États-unis. Lorsque lui et ses co-conspirateurs ont découvert qu’ils ne pourraient pas concevoir un moteur diesel qui respecterait la norme d’émission américaine, pour contourner le problème, ils ont décidé de développer un logiciel qui reconnaîtrait lorsqu’il est en situation de test ou tout simplement en route afin de frauder le test d’émission de gaz.
Pour fausser les résultats des normes antipollution, un algorithme était installé dans l’unité de commande électronique des Volkswagen dont le but était de détecter automatiquement, et donc sans intervention humaine, à quel moment le véhicule était soumis à un test de mesures d’émission de gaz par les autorités compétentes. Pour ce faire, il analysait certains paramètres qui étaient identiques à la procédure des tests en laboratoire : position du volant, pression barométrique, capot ouvert, vitesse du véhicule, etc. Ces différentes phases étant normalisées, il était aisé de concevoir un logiciel qui saurait les reconnaître.
Par la suite, en mai 2008, Liang s’est déplacé aux États-Unis pour participer au lancement des moteurs Volkswagen « clean diesel » sur le marché américain. Des employés de Volkswagen et de sa succursale américaine ont rencontré les membres de l’EPA et de la California Air Ressources Board (CARB) pour chercher les certifications requises pour vendre sur le marché américain. Liang a admis que, durant certaines de ces réunions auxquelles il a assisté personnellement, ses co-conspirateurs ont menti sur le fait que les véhicules diesel de Volkswagen étaient conformes aux normes américaines et ont caché la présence du dispositif visant à frauder les tests aux régulateurs américains.
Dans le cadre du processus de certification pour chaque nouveau modèle année après année, notamment des modèles sur les années 2009 à 2016, les co-conspirateurs ont continué à certifier frauduleusement à l’EPA et au CARB que les véhicules diesel Volkswagen étaient conformes aux normes américaines sur les émissions de gaz et aussi conformes à la loi sur l'assainissement de l'air. Liang a admis que pendant ce temps, lui et ses co-conspirateurs savaient que Volkswagen commercialisait ses véhicules diesel au public américain comme étant « diesel clean » et respectueux de l'environnement tout en faisant la promotion d’une économie de carburant accrue que les consommateurs allaient réaliser s’ils se décidaient à acheter. Liang et ses co-conspirateurs savaient que ces affirmations étaient fausses et que les véhicules diesel de Volkswagen n’étaient pas « clean diesel ».
Il a également admis qu’après la découverte du pot aux roses par une étude indépendante fin 2015 qui a montré que le taux d’émission d’oxydes d’azote pouvait être 10, voire 40 fois plus élevée que les niveaux de conformité de l’EPA, il a continué d’aider ses co-conspirateurs à mentir à l’EPA, au CARB et aux clients Volkswagen.
Liang risque jusqu’à cinq ans d’emprisonnement pour son rôle dans cette affaire où il est accusé de « complot en vue de frauder les États-Unis ». Cependant, en coopérant avec les forces de l’ordre, sa peine peut être réduite.
Source : décision de justice
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Pour rappel, pour obtenir le droit de commercialiser un véhicule, tout constructeur doit se soumettre à une batterie de tests, destinés à mesurer le niveau d’émission de composants polluants. Pour cela, le véhicule est utilisé selon des critères précis, qui permettent d’établir les niveaux exacts d’émission de particules : si ces derniers sont trop élevés, l’autorisation de commercialisation n’est pas délivrée.
Selon ses déclarations, de 1983 à mai 2008, Liang travaillait dans le département de développement diesel à Wolfsburg (Allemagne). Il a reconnu qu’au début de 2006, lui et ses co-conspirateurs ont commencé à travailler sur un nouveau moteur « EA 189 » pour les ventes aux États-unis. Lorsque lui et ses co-conspirateurs ont découvert qu’ils ne pourraient pas concevoir un moteur diesel qui respecterait la norme d’émission américaine, pour contourner le problème, ils ont décidé de développer un logiciel qui reconnaîtrait lorsqu’il est en situation de test ou tout simplement en route afin de frauder le test d’émission de gaz.
Pour fausser les résultats des normes antipollution, un algorithme était installé dans l’unité de commande électronique des Volkswagen dont le but était de détecter automatiquement, et donc sans intervention humaine, à quel moment le véhicule était soumis à un test de mesures d’émission de gaz par les autorités compétentes. Pour ce faire, il analysait certains paramètres qui étaient identiques à la procédure des tests en laboratoire : position du volant, pression barométrique, capot ouvert, vitesse du véhicule, etc. Ces différentes phases étant normalisées, il était aisé de concevoir un logiciel qui saurait les reconnaître.
Par la suite, en mai 2008, Liang s’est déplacé aux États-Unis pour participer au lancement des moteurs Volkswagen « clean diesel » sur le marché américain. Des employés de Volkswagen et de sa succursale américaine ont rencontré les membres de l’EPA et de la California Air Ressources Board (CARB) pour chercher les certifications requises pour vendre sur le marché américain. Liang a admis que, durant certaines de ces réunions auxquelles il a assisté personnellement, ses co-conspirateurs ont menti sur le fait que les véhicules diesel de Volkswagen étaient conformes aux normes américaines et ont caché la présence du dispositif visant à frauder les tests aux régulateurs américains.
Dans le cadre du processus de certification pour chaque nouveau modèle année après année, notamment des modèles sur les années 2009 à 2016, les co-conspirateurs ont continué à certifier frauduleusement à l’EPA et au CARB que les véhicules diesel Volkswagen étaient conformes aux normes américaines sur les émissions de gaz et aussi conformes à la loi sur l'assainissement de l'air. Liang a admis que pendant ce temps, lui et ses co-conspirateurs savaient que Volkswagen commercialisait ses véhicules diesel au public américain comme étant « diesel clean » et respectueux de l'environnement tout en faisant la promotion d’une économie de carburant accrue que les consommateurs allaient réaliser s’ils se décidaient à acheter. Liang et ses co-conspirateurs savaient que ces affirmations étaient fausses et que les véhicules diesel de Volkswagen n’étaient pas « clean diesel ».
Il a également admis qu’après la découverte du pot aux roses par une étude indépendante fin 2015 qui a montré que le taux d’émission d’oxydes d’azote pouvait être 10, voire 40 fois plus élevée que les niveaux de conformité de l’EPA, il a continué d’aider ses co-conspirateurs à mentir à l’EPA, au CARB et aux clients Volkswagen.
Liang risque jusqu’à cinq ans d’emprisonnement pour son rôle dans cette affaire où il est accusé de « complot en vue de frauder les États-Unis ». Cependant, en coopérant avec les forces de l’ordre, sa peine peut être réduite.
Source : décision de justice
Voir aussi :
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AndMaxMembre éprouvéOpenSSL: Grâce au côté libre de ce logiciel, le correctif était dispo quelques heures après la révélation de la faille (ce qui a été plus long par contre, c'est que des admins se réveillent pour mettre à jour leurs serveurs). Mais on est loin du "zero-day" que Microsoft ou Apple laisse trainer pendant des semaines ou des mois, et c'est encore pire chez d'autres éditeurs fermés.
Des gens compétents ont examiné OpenSSL, et ont créé LibreSSL... ça, tu ne peux le faire sur du privateur.le 29/08/2017 à 9:31 -
AndMaxMembre éprouvéC'est le cas: les plans des portes, cadenas et verrouillages sont disponibles (parfois dans des manuels d'installation, parfois même dans des publicités). Pose la question à un serrurier, et tu verras à quel point il est facile d'obtenir le plan ou la référence de n'importe quelle pièce de porte.
Ce qui n'est pas publié c'est la forme de la clé et de la serrure. Tout comme le mot de passe pour ton application. La fermeture des sources d'une application ne garantit en rien la sécurité d'une application. As-tu déjà entendu parler de déssaseamblage, décompilation ou ingénierie-inverse ?
En effet, les véhicules américains sont réputés pour rejeter des quantités énormes de CO2 (et donc avoir une consommation de carburant très très élevée). Par contre, aux USA ils sont plus strictes en ce qui concerne les rejets de NOx et particules fines. C'est toujours mieux de préciser de quelle pollution on parle. Les rejets d'un véhicule à combustion sont multiples et variés.le 29/08/2017 à 8:59 -
RyzenOCInactifLes patrons sont épargnés, le pauvre ingénieur qui (doit) faire ce qu'on lui demande sans poser de question on l’arrête..
elle est belle la justice.le 12/09/2016 à 21:33 -
cdubetMembre confirméVW ont ete pris la main dans le sac et sont contraint de faire amende honorable.
Il est par contre douteux qu ils regrettent vraiment d avoir truandé. Ils regrettent surement de s etre fait prendre ca c est sur !
Par contre, il faut quand meme bien savoir que chaque constructeur achete les mdoeles de ces concurrents pour les analyser et savoir s ils font mieux qu eux et pourquoi
Autrement dit, iul est quand meme plus que probable que renault, PSA, Fiat, Opel, BMW ... aient achete les fameux diesels et aient detecte qu ils etaient hors norme
La question est alors de savoir pourquoi ils n ont rien dit ...
Si on a l esprit mal tourne, on se dit que c est parce qu ils font eux aussi la meme chose et qu ils ne respectent pas les normesle 17/03/2017 à 12:20 -
kedareMembre chevronné
Désolé c'était trop tentant.
Par contre les dirigeant qui ont participés juste pour se faire plus de benefices eux ne risquent rien.le 28/08/2017 à 14:13 -
byrautorMembre éclairéEt oui, c'est en obligeant les contrôleurs à suivre une stricte procédure que la fraude n'a pas été détectée.
Et d'écrire un cahier des charges en trois mots : les émissions de CO2 ne doivent jamais dépasser X % du volume des gaz d'échappement : c'était trop difficile !
Le cahier des charges ne doit jamais indiquer les méthodes de contrôle.
Les méthodes de contrôle appartiennent aux spécialistes des vérifications (comme en aviation il y a 40 ans !)
Pour moi le Contrôle est aussi responsable que le contrôlé, c'est bien ce qui définit sa responsabilité par rapport au cahier des charges.
Il n'y a pas que dans l'automobile que l'on a mélangé le contenant et le contenu !
C'est une dérive de nos sociétés actuelles.
le 30/08/2017 à 19:59 -
marsupialExpert éminentParalellement, je relisais l'historique sur le hack de Yahoo. Dans les deux cas, il y a incompétence et volonté de la hiérarchie. Dans un cas, parachute doré. Dans l'autre, 22 milliards de prune et peine de prison.le 14/06/2018 à 17:22
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TiranusKBXExpert confirmé@sazearte étant donné que de nos jours la répartition des richesses est dans la même proportion qu'au temps de l'ancien régime
forcément quand tu à un gros chéquier tu peut t'acheter une virginité le 13/09/2016 à 3:59 -
AoCannailleExpert confirméIl vaut mieux une vieille voiture qui roule encore et qui pollue comme une voiture de son époque qu'une voiture à la poubelle parce qu'elle pollue "trop".
Aujourd'hui, la pollution induite par la création de la voiture (minage des matériaux, production des alliages, fonctionnement de l'usine, acheminement des éléments etc.) pollue autant que la consommation de la voiture durant toute sa durée de vie.
C'est là dessus qu'il faudrait travailler : avoir des pièces détachées pendant 20 ans, et réapprendre à réparer plus qu'a remplacer. Là, on pourra parler d'amélioration de la pollution des véhicules.
Sans commentaire
Et monter sur ses grands chevaux en accusant VW d'empoisonnement massif, alors que je suis sûr que chacun de vous deux pour prenez majoritairement votre voiture SEUL, et que cette voiture ne fait rien 90% du temps (perte d’amortissement de la pollution de la création), ça me fait bien marrer.le 04/04/2017 à 10:17 -
JaroddMembre expérimentéPourquoi ces sanctions viennent uniquement des Etats-Unis ? C'est un jugement de la cour de Détroit, et ce sont les autorités américaines qui décident le montant du programme vert. Les américains sont-ils les seules victimes de la fraude au diesel ? Les allemands, l'UE ne disent rien, ne font pas de procès ?le 28/08/2017 à 14:05