Developpez.com

Le Club des Développeurs et IT Pro

La Chine a construit un supercalculateur ayant un pic de performance de 124 petaflops

Sunway TaihuLight est le plus puissant superordinateur au monde

Le 2016-06-21 11:00:32, par Miary, Expert éminent
Sunway TaihuLight est le supercalculateur le plus puissant au monde, selon le TOP500. Pour rappel, un supercalculateur est, comme son nom l’indique, un ordinateur qui possède de grandes performances pour les calculs. Il est utilisé dans le domaine de la recherche, notamment en astrophysique et dans la recherche nucléaire.


Chaque semestre, le TOP500 dresse la liste des superordinateurs les plus puissants au monde. Pour ce faire, le superordinateur est soumis à un test de performance, le Linpack, qui consiste à résoudre un système linéaire dense de n équations à n inconnues. On mesure ainsi le temps qu’il a mis pour la résolution des équations. On calcule ensuite la performance en réalisant une division du nombre d’opérations par la durée du calcul.

Dans sa dernière liste, c’est un superordinateur chinois du nom de Tianhe-2, ayant une puissance maximale de 54 petaflops, qui est arrivé en tête de liste.
La Chine rempile encore avec un nouveau supercalculateur, encore plus puissant ayant un pic de performance de 124 petaflops. Installé à Wixu, il sera utilisé pour les recherches sur le climat, les sciences de la vie, la modélisation de la terre ainsi que l’analyse des données. Le supercalculateur Sunway TaihuLight a été conçu par le centre national chinois de recherche sur l’ingénierie des systèmes à hautes performances. Il possède 40 960 nœuds, utilisant chacun un processeur SW26010, pour un total de 10 649 600 cœurs de calcul. Il a une capacité de stockage de 1,3 PB. Il utilise des processeurs Sunway SW26010 260C 1.45GHz.

Ce nouveau superordinateur chinois consomme seulement 15,3 MW, soit 6,05 GFlops/Watt. Il fait ainsi partie du top 3 des supercalculateurs ayant une bonne performance énergétique. À la première place, on trouve le supercalculateur japonais Shoubu qui consomme 6,67 Flops/Watt.

Dans la précédente liste, c’est le superordinateur chinois Tianhe-2 qui a été considéré comme étant le supercalculateur le plus puissant au monde. Mais sa puissance est désormais en dessous de celle de Sunway TaihuLight. Ce dernier utilise, par ailleurs, des processeurs 100 % chinois. C’est une manière pour la Chine de montrer qu’elle peut se passer des technologies extérieures.

Pour l’histoire, les Chinois ont voulu améliorer la performance du supercalculateur Tianhe-2 qui utilise des processeurs Intel. Cependant, les autorités américaines n’ont pas donné à Intel l’autorisation d’exporter ses processeurs vers la Chine. Les États-Unis ont évoqué une menace à la sécurité nationale. Selon eux, les Chinois conçoivent des superordinateurs à des fins de développement d’armes nucléaires. Mais au-delà de ces raisons, on peut aussi expliquer cette décision par le fait que la Chine a beaucoup progressé dans ce domaine, dépassant même les États-Unis. Pour preuve, la première et la deuxième place des superordinateurs les plus puissants au monde reviennent à la Chine avec le Sunway TaihuLight et le Tianhe-2. Les États-Unis, eux, voient deux de leurs superordinateurs en 3e et 4e places, il s’agit du Titan, un système utilisant des processeurs NVDIA et ayant un pic de performance de 27 petaflops et de Sequoia, tournant avec des processeurs IBM et possédant un pic de performance de 20 petaflops. Par ailleurs, la Chine est le premier pays ayant plusieurs supercalculateurs puissants. Dans le TOP500, elle enregistre 167 superordinateurs, dépassant ainsi les États-Unis qui n’enregistrent plus que 165 supercalculateurs alors que dans la précédente liste, il y avait 199 systèmes américains. Face à cette situation et pour retrouver sa suprématie dans ce domaine, il s’avère actuellement que les États-Unis se penchent sur des pistes pour la conception d’un exaflops.

À part la Chine et les États-Unis, d’autres pays s’illustrent aussi dans ce classement. Il y a notamment le Japon avec son superordinateur K, tournant avec des processeurs Fujitsu, qui est placé à la 5e place. On retrouve aussi la Suisse avec son supercalculateur Piz Daint, en huitième position. Il est utilisé par le Swiss National Supercomputing Centre, à Lugano et est considéré comme le superordinateur le plus puissant d’Europe. La France arrive en 11e place avec son supercalculateur Pangea, utilisant des processeurs Xeon E5-2670/ E5-2680v3 12C 2.5GHz, ayant un pic de performance de 4 petaflops. Il est utilisé par Total Exploration Production.

Source : Top500

Et vous ?

Qu’en pensez-vous ?

Voir aussi :

[HPC] Quelles pistes pour les superordinateurs d'un exaflops ? Un ingénieur du DoE propose trois pistes pour limiter la consommation d'énergie
  Discussion forum
26 commentaires
  • dourouc05
    Responsable Qt & Livres
    Envoyé par KEKE93
    Enfin, quoiqu'il en soit il ne faut pas dévaloriser le travail réalisé par ces organismes qui ont réussi une belle prouesse!!
    En présentant une architecture très simplifiée (http://www.nextplatform.com/2016/06/...supercomputer/). Je ne sais pas ce qu'il faut en penser : soit ils ont choisi la simplicité parce que ça leur donne d'énormes avantages (plus de transistors disponibles pour du calcul), soit parce qu'ils n'ont pas assez d'expérience pour faire mieux (pas de cache, mémoire DDR3, par exemple). À mon avis, on est entre les deux : leur machine excelle pour l'algèbre linéaire pure (avec une efficacité énergétique de six gigaflops par watt, trois fois plus que les superordinateurs habituels), mais tombe des nues dès qu'on lui demande de déplacer des données en mémoire (voir la ligne HPCG). Elle ne sera donc pas forcément plus rapide que Tianhe-2, selon ce qu'on lui demande.


    Ça reste quand même une sacrée performance.
  • marsupial
    Expert éminent
    Il faut intégrer comme paramètre les ressources énergétique constituant un frein au gain de puissance de calcul.
  • KEKE93
    Membre éclairé
    Je salue la performance des ingénieurs chinois.
    En effet, la chine a depuis longtemps défini quelques Moon Shots nationaux réalisés au cours de plans quinquénaux tels la réalisation de supercomputers ou bien la conception de réacteurs d'avions ( de chasse ou civils) afin de ne pas dépendre des occidentaux.

    Mais ce qui me chiffonne un petit peu c'est lorsque l'on cherche sur Internet sur ces processeurs chinois, il y a des sources qui disent que le coeur et le jeu d'instructions proviendrait de l'architecture RISC Alpha conçue à l'origine en 1992 par Digital Equipment...Qu'en est-il en réalité de ce point de vue là?

    Je sais que MIPS avait vendu une ou plusieurs licences à la Chine pour qu'elle réalise des processeurs compatibles avec l'architecture MIPS mais est-ce que Digital Equipment ( racheté par Compaq lui-même racheté par Hewlett-Packard) avait vendu une licence à des organismes chinois?

    Enfin, quoiqu'il en soit il ne faut pas dévaloriser le travail réalisé par ces organismes qui ont réussi une belle prouesse!!
  • Carhiboux
    Expert éminent sénior
    ET pour les traitements de masse de la NSA, ils font comment? ils sont dans le classement, les supercalculateurs de toutes ces agences qui veulent notre bien?
  • DelphiManiac
    Membre émérite
    Tout ça pour avoir comme réponse : 0010 1010 !!
  • RyzenOC
    Inactif
    Cependant, les autorités américaines n’ont pas donné à Intel l’autorisation d’exporter ses processeurs vers la Chine. Les États-Unis ont évoqué une menace à la sécurité nationale.
    Les processeurs sont made in taiwan ou china alors...

    Impressionnant en tous cas, quand on sait que y'a a peine 20ans les chinois n'avait que 28 super calculateur, qui n'était même pas dans le top 30.
  • LSMetag
    Expert confirmé
    Les services secrets Américains devraient consulter la Chine si ils ont des trucs à pirater
  • dourouc05
    Responsable Qt & Livres
    Envoyé par Carhiboux
    ET pour les traitements de masse de la NSA, ils font comment? ils sont dans le classement, les supercalculateurs de toutes ces agences qui veulent notre bien?
    Le classement se fait à partir des déclarations des propriétaires de ces supercalculateurs… Sans aller jusque la NSA, ce classement ne contient pas forcément tous les supercalculateurs de l'industrie (le monde académique me semble plus ouvert à ce niveau-là) ou de toute organisation qui préfère ne pas donner ce genre d'infos.
  • CoderInTheDark
    Membre émérite
    J'en pense qu'ils jouent surtout à qui à la plus grosse (puissance).
    La course aux armements numériques.
    Tant qu'ils se balancent pas de bombes H ou A sur la tête, ça peut aller.
    Mais en attendant ils perfectionnent leurs bombes sur leurs bidules.

    Si ils peuvent trouver une utilité pour la science et le bien commun à leurs machins.
    Je suis pas certains, que se soit forcément que pour des trucs pacifiques.

    Les USA ont peur que les chinois utilisent leurs supers calculateurs à des fins militaires.
    Ce que eux font avec les leurs, en somme, contre leurs ennemis et alliés.
  • marsupial
    Expert éminent
    Il existe un classement semestriel où les chinois ont pris les premières places en étant loin devant. Le premier avec le Thiane 3 est à plus de 93 petaflops, la second dépasse à peine les 30 petaflops.

    Ensuite arrive les américains qui mouline à moins de 20 peta. Atos avec Bull dépasse juste les 10 petaflops mais il faut savoir que, 5 ans auparavant, nous étions second après les américains à relever le défi avec le concours du CEA et INRIA à créer un cluster de calcul à 1 peta pour modéliser les armes atomiques de demain... défi lancé sous l'impulsion de Chirac en 1997 suite à l'arrêt des essais nucléaires dans le Pacifique. Non seulement, les puces doivent être parfaitement coordonnées et optimisées, mais l'OS, en l'occurence GNU/linux dans 498 cas sur les 498 premiers doit tourner comme une horloge suisse.

    Pourquoi cette course à la puissance démesurée ? L'IA dans le domaine scientifique mais aussi les immenses entrepôts de données à traiter. Et pas seulement par la NSA.
    Le marché est à venir dans les 10 prochaines années. Donc tous les pays disposant de ressources dans le domaine se lancent à l'assaut non pas pour le conquérir, mais pour conserver son indépendance.
    Car les données certes il faut les protéger et en prendre grand soin. Mais la vitesse de leur traitement sera cruciale.