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Kosovo : les mineurs de cryptomonnaies se dépêchent de vendre leurs équipements
Après une suspension temporaire du minage de cryptomonnaie sur le territoire visant à faire face à la crise énergétique

Le , par Stéphane le calme

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Face à la crise d’électricité, le Kosovo a décidé début janvier d’interdire temporairement le minage de cryptomonnaie pour réduire la consommation énergétique. Une mesure qui a suscité la panique chez les mineurs et a eu pour effet des ventes en cascade du matériel nécessaire au minage dans le pays : sur les réseaux sociaux, certains Kosovars tentaient de vendre à prix cassés leur équipement informatique dédié à l'activité. La minorité serbe du Kosovo, qui ne paye pas l'électricité depuis la fin de la guerre de 1998 - 1999, est particulièrement visée par le gouvernement.

Une panne d'une des deux centrales électriques a conduit le Kosovo à devoir s'approvisionner, pour près de 40 % de son énergie, sur les marchés internationaux particulièrement tendus. Pour faire baisser la facture d'électricité de son pays, le gouvernement a opté pour une interdiction de 60 jours de toute activité de minage de cryptomonnaie. Une injonction qui a été le déclencheur d'un vent de panique et provoqués les ventes en cascade des équipements de minage, souvent à des prix cassés, sur les plateformes de réseaux sociaux comme Facebook et Telegram.

« Il y a beaucoup de panique et ils le vendent ou essaient de le déplacer vers les pays voisins », a déclaré cryptoKapo, un investisseur en crypto et administrateur de certaines des plus grandes communautés de crypto en ligne de la région.

L'action frénétique des médias sociaux fait suite à l'annonce de fin d'année par le gouvernement du Kosovo d'une interdiction immédiate, bien que temporaire, de toute activité de minage de cryptomonnaie dans le cadre de mesures d'urgence pour atténuer une crise énergétique paralysante.

Pour miner des cryptomonnaies comme le Bitcoin, il faut faire résoudre des équations complexes à des ordinateurs puissants. Un processus très énergivore qui récompense les gens en fonction de la quantité de puissance de calcul qu'ils fournissent.

L'incitation à se lancer dans le jeu du minage de cryptomonnaie au Kosovo est évidente. Le bitcoin se négocie actuellement autour de 36 888 € , tandis que le Kosovo a des prix d'énergie figurant parmi les moins chers d'Europe, en partie à cause du fait que plus de 90 % de la production d'énergie nationale provient de la combustion des riches réserves de lignite du pays, une roche sédimentaire proche du charbon, qui lui évite d'être contraint à subir les fluctuations internationales du marché. Il faut également compter sur les subventions du gouvernement.

Selon des médias, le plus gros du minage de cryptomonnaie du pays se déroule dans le nord du pays où la population à majorité serbe refuse de reconnaître le Kosovo comme un État indépendant et n'a par conséquent pas payé l'électricité qu'elle consomme depuis plus de deux décennies. Les quelque 120 000 Serbes restés au Kosovo après la fin de la guerre de 1998 - 1999 restent fidèles à Belgrade et ne reconnaissent pas l'autorité de Pristina. Selon les médias locaux, la consommation énergétique de cette minorité serbe installée dans le nord du Kosovo coûte environ 12 millions d'euros par an.

La crise énergétique du pays s'est aggravée après la panne d'une unité de production de l'une des deux centrales du pays. Cet arrêt a obligé le pays à importer de l’international environ 40 % de son énergie. Le gouvernement kosovar a également été contraint de fournir une subvention d'urgence de 20 millions d’euros pour aider à supporter les coûts.

À une époque où l'approvisionnement en énergie n'était pas victime de crise aussi prononcée, les aventuriers dans le domaine semblent s'être fait de l'argent ; selon les médias, le nombre de personnes qui exploitent des cryptomonnaies au Kosovo a explosé ces dernières années. Des groupes tels que Albanan Crypto Amateurs sur Facebook et Crypto Eagles sur Telegram ont connu une croissance exponentielle grâce à l'arrivée de milliers de nouveaux membres, bien que les médias ne précisent pas combien exploitent la crypto-monnaie, ni à quelle échelle.

Quoiqu'il en soit, les bons moments semblent révolus, du moins pour le moment, et les développements au Kosovo mettent en lumière l'une des grandes questions concernant l'avenir du bitcoin et d'autres monnaies numériques de ce type.

Le dernier calcul de l'indice de consommation d'électricité en bitcoins de l'Université de Cambridge suggère que l'exploitation mondiale de minage de bitcoins consomme 135,11 térawattheures d'électricité par an, ce qui place sa consommation au-dessus de la Norvège (122,2 TWh), de l'Argentine (121 TWh), des Pays-Bas (108,8 TWh) et des Émirats Arabes Unis (113,20 TWh).


Le ministre kosovar de l'économie, le Dr Artane Rizvanolli, a déclaré que l'interdiction était une « évidence ».

« Nous avons alloué 20 millions d'euros pour subventionner l'énergie, ce qui ne sera probablement pas suffisant, et c'est l'argent des contribuables qui va subventionner la consommation d'électricité », a-t-elle déclaré. « D'autre part, nous avons le minage de cryptomonnaie, qui est une activité très énergivore et qui n'est pas réglementée ».

« Il est temps de comprendre et de traiter les impacts énergétiques et environnementaux considérables qu'il a sur nos communautés et notre planète », ont déclaré le président du comité Frank Pallone et Diana DeGette, qui dirige son comité de surveillance.

Dès la foulée de l’interdiction temporaire, la police du Kosovo avait saisi des centaines d'ordinateurs servant à miner des cryptomonnaies et arrêté un membre de la minorité serbe. Selon le ministère des Finances, l'équipement confisqué utilisait en électricité l'équivalent de la consommation mensuelle de 500 maisons, soit entre 60 000 et 120 000 euros. « Nous ne pouvons pas permettre que certains s'enrichissent illégalement sur le dos des contribuables », avaient déclaré les forces de l'ordre.

Alors qu'un état d'urgence énergétique de 60 jours reste en place, la perspective d'une réglementation à venir et d'une augmentation des prix de la facture énergétique laisse l'avenir tout sauf certain.

« Il y a beaucoup de gens qui ont investi dans des équipements de crypto-minage et ce n'est pas un petit investissement », a déclaré cryptoKapo. « Les gens ont même contracté des prêts pour investir et l'impact est maintenant très mauvais sur leur vie ».

Alex de Vries, un économiste basé à Paris, a déclaré que ses premières estimations dans un article qui sera publié plus tard cette année suggèrent qu'un quart seulement de l'énergie utilisée par les mineurs est renouvelable : « La question est vraiment : qu'est-ce que vous obtenez en retour pour cela ? »

Le Kosovo n'est pas le seul pays à se dresser contre les activités de minage de cryptomonnaies.

L'année dernière, la Chine a affiché sa volonté d'interdire le minage de cryptomonnaie. Fin septembre 2021, la Chine a intensifié la répression du commerce des cryptomonnaies, promettant d'éradiquer les activités « illégales » tant pour le bitcoin que pour les autres monnaies virtuelles et d'interdire dans tout le pays le minage de cryptomonnaies. Dix agences gouvernementales chinoises, dont la banque centrale ainsi que les régulateurs des banques, de la Bourse et des changes, ont déclaré dans un communiqué conjoint qu'elles travailleraient en étroite collaboration pour maintenir une répression « à haute pression » contre les activités spéculatives des cryptomonnaies.


En Islande, la compagnie d'électricité nationale du pays, Landsvirkjun, a déclaré qu'elle refuserait les mineurs potentiels de crypto-monnaie car le pays connaît des pénuries d'électricité. Il y a quelques jours, un puissant comité du Congrès américain a annoncé qu'il convoquerait une audience sur la question. Les mineurs de crypto-monnaie américains seraient les plus gros consommateurs d'énergie.

La Fédération de Russie a décidé également d'entrer dans le bain.

L'opérateur de réseau national du Kazakhstan a commencé à rationner l'électricité distribuée aux fermes de minage de cryptomonnaies suite à une pénurie d'énergie. Selon le ministère de l'Énergie, les fermes de minage consomment environ 1 GW d'électricité. Cela correspond à la capacité installée de l'une des plus grandes centrales électriques du Kazakhstan (Ekibastuz GRES-2). Sans compter que tout le pays en hiver (qui représente la période où le niveau de consommation est le plus élevé) nécessite environ 15 GW d'électricité avec une capacité totale disponible dans le système électrique de 20 GW.

Aussi, le ministre a proposé au gouvernement de limiter l'approvisionnement en électricité à 1 MW par ferme de minage et à 100 MW pour l'ensemble du secteur.

Quel genre de travail les mineurs effectuent-ils ?

De nouveaux ensembles de transactions (blocs) sont ajoutés à la blockchain de Bitcoin environ toutes les 10 minutes par des soi-disant mineurs. Lorsqu'ils travaillent sur la blockchain, ces mineurs ne sont pas obligés de se faire confiance. La seule chose à laquelle les mineurs doivent faire confiance est le code qui exécute Bitcoin. Le code comprend plusieurs règles pour valider les nouvelles transactions. Par exemple, une transaction ne peut être valide que si l'expéditeur possède réellement le montant envoyé. Chaque mineur confirme individuellement si les transactions respectent ces règles, éliminant ainsi le besoin de faire confiance aux autres mineurs.

L'astuce consiste à faire en sorte que tous les mineurs se mettent d'accord sur le même historique de transactions. Chaque mineur du réseau est constamment chargé de préparer le prochain lot de transactions pour la blockchain. Un seul de ces blocs sera sélectionné au hasard pour devenir le dernier bloc de la chaîne. La sélection aléatoire dans un réseau distribué n'est pas facile, c'est donc là qu'intervient la preuve de travail. Dans la preuve de travail, le bloc suivant provient du premier mineur qui en produit un valide. C'est plus facile à dire qu'à faire, car le protocole Bitcoin rend très difficile pour les mineurs de le faire. En fait, la difficulté est régulièrement ajustée par le protocole pour garantir que tous les mineurs du réseau ne produiront qu'un seul bloc valide toutes les 10 minutes en moyenne. Une fois qu'un des mineurs parvient enfin à produire un bloc valide, il en informera le reste du réseau. Les autres mineurs accepteront ce bloc une fois qu'ils auront confirmé qu'il respecte toutes les règles, puis rejetteront le bloc sur lequel ils avaient travaillé eux-mêmes. Le mineur chanceux est récompensé par un montant fixe de jetons, ainsi que les frais de transaction appartenant aux transactions traitées dans le nouveau bloc. Le cycle recommence alors.

Le processus de production d'un bloc valide est en grande partie basé sur des essais et des erreurs, où les mineurs font de nombreuses tentatives chaque seconde pour essayer de trouver la bonne valeur pour un composant de bloc appelé « nonce », et en espérant que le bloc terminé résultant correspondra aux exigences ( car il n'y a aucun moyen de prédire le résultat). Pour cette raison, l'exploitation de minage est parfois comparée à une loterie où vous pouvez choisir vos propres numéros. Le nombre de tentatives (hachages) par seconde est donné par le taux de hachage de votre équipement de minage. Cela sera généralement exprimé en Gigahash par seconde (1 milliard de hachages par seconde).

Sources : Université de Cambridge, cryptoKapo

Et vous ?

Cela vous semble-t-il surprenant ? Dans quelle mesure ?
Ce phénomène est-il susceptible de se reproduire dans d'autres pays qui ont légalisé le minage de cryptomonnaies ?
Que pensez-vous du fait de rationaliser l'électricité distribuée aux fermes de minage, même si elles paient des impôts ?
Que pensez-vous du fait d'interdire le minage de cryptomonnaie ?

Voir aussi :

Le bitcoin a consommé plus de 134 TWh en 2021, ce qui est comparable à l'énergie électrique consommée par un pays comme l'Argentine
Christine Lagarde préoccupée par le rôle du Bitcoin dans la facilitation des activités criminelles. La présidente de la Banque centrale européenne voudrait une régulation mondiale de la cryptomonnaie
Bitcoin : les mineurs de la région nordique bénéficient d'une énergie bon marché, offrant des alternatives aux endroits traditionnels comme la Chine et le Kazakhstan
Les États-Unis dépassent désormais la Chine en tant que premier centre d'extraction de bitcoins, avec plus de 35 % de la part mondiale de l'extraction de bitcoins
Le bitcoin et d'autres cryptomonnaies basés sur l'algorithme Proof of Work sont un cauchemar suivant les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance, selon Timothy Swanson

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Avatar de
https://www.developpez.com
Le 18/01/2022 à 10:22
Citation Envoyé par ChemOuRoussOuJadot Voir le message
Ils ont qu'à mettre 3 trois centrales au lieu de deux comme ça quand une tombe la troisième prend le relais
on parle de gérer l'urgence, là. je sais pas où tu as vu qu'une centrale ça se construisait en trois jours.
surtout une centrale non polluante (nucléaire, éolienne, etc...). on va pas non plus créer une enième centrale au charbon pour alimenter des fermes de minages...

Citation Envoyé par ChemOuRoussOuJadot Voir le message
Mais mieux vaut taper sur des gens qui veulent s'en sortir.
c'est justement pour ça qu'ils coupent l'accès aux cryptos.
ils préfèrent rediriger l'électricité disponible vers les gens qui essaient de vivre (chauffage en plein hivers, lumière, électronique, bref, le minimum vital actuel), qu'alimenter les mineurs qui se font de l'argent virtuel (et qui, de plus, volent l'électricité) sur le dos de ceux qui essaient de survivre pendant une crise en payant leur électricité (quand elle est dispo).
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Avatar de rbolan
Membre actif https://www.developpez.com
Le 18/01/2022 à 12:51
Oh non ! Un troll s'est encore glissé dans cette série de commentaires , sauras-tu le retrouver ?
12  0 
Avatar de archqt
Membre émérite https://www.developpez.com
Le 18/01/2022 à 11:41
C'est étonnant que certains ne payent pas électricité et qu'ils laissent faire...
5  0 
Avatar de archqt
Membre émérite https://www.developpez.com
Le 18/01/2022 à 14:56
Citation Envoyé par rbolan Voir le message
Oh non ! Un troll s'est encore glissé dans cette série de commentaires , sauras-tu le retrouver ?
Houla y en a pas qu'un
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Avatar de escartefigue
Modérateur https://www.developpez.com
Le 19/01/2022 à 11:40
Citation Envoyé par rbolan Voir le message
Oh non ! Un troll s'est encore glissé dans cette série de commentaires , sauras-tu le retrouver ?
Pas très compliqué



Le mec se prend des râteaux à chacune de ses réponses, mais il y croit encore
1  0 
Avatar de
https://www.developpez.com
Le 17/01/2022 à 22:58
Ils ont qu'à mettre 3 trois centrales au lieu de deux comme ça quand une tombe la troisième prend le relais.

Mais mieux vaut taper sur des gens qui veulent s'en sortir.
1  15 
Avatar de
https://www.developpez.com
Le 18/01/2022 à 11:53
Citation Envoyé par vaild Voir le message
on parle de gérer l'urgence, là. je sais pas où tu as vu qu'une centrale ça se construisait en trois jours.
surtout une centrale non polluante (nucléaire, éolienne, etc...). on va pas non plus créer une enième centrale au charbon pour alimenter des fermes de minages...

c'est justement pour ça qu'ils coupent l'accès aux cryptos.
ils préfèrent rediriger l'électricité disponible vers les gens qui essaient de vivre (chauffage en plein hivers, lumière, électronique, bref, le minimum vital actuel), qu'alimenter les mineurs qui se font de l'argent virtuel (et qui, de plus, volent l'électricité) sur le dos de ceux qui essaient de survivre pendant une crise en payant leur électricité (quand elle est dispo).
N'importe quoi. Le problème c'est que des gens ne paient pas leur électricité pas qu'ils minent des cryptos avec.

Ces gens créent des richesses.

Ce pays est assez pauvre comme ça ils se tirent une balle dans le pied.

Oui on ne construit pas une centrale en 3 jours, c'est pour ça que normalement on prévoit des choses.

La gestion de l'énergie devrait être planifiée, c'est le minimum.

Dire d'interdire de faire telle pratique car une centrale tombe et qu'on a rien d'autre c'est juste une mauvaise gestion.

Qu'il y ait des mauvais paieurs ou pas.

C'est encore du crypto bashing c'est facile la majorité des gens n'y comprennent rien c'est le bouc émissaire idéal.

Si ça n'avait pas été les cryptos ça aurait été les jeux vidéos ou le canabis.
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