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Tutoriel sur une introduction à Neo4j, une base de données orientée graphe

Partie 1 : Concept, installation, première prise en main et écosystème
Logo Neo4j

Cet article s'intéresse à la présentation du concept de graphe, à l'installation et à une première prise en main de Neo4j.

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I. Introduction à Neo4j

Cet article est le premier d'une série sur la base de données orientée graphe Neo4j. Il se veut introductif pour vous permettre de comprendre les concepts des bases de données orientées graphes et de Neo4j, et de vous donner quelques clefs lors de la première prise en main.

Voici la liste des articles consacrés à Neo4j (liste de propositions non figée) :

  • Partie 1 : Concept, installation, première prise en main
  • Partie 2 : La modélisation et import des données
  • Partie 3 : Les connecteurs et extensions
  • Partie 4 : Clustering, tuning et administration

I-A. Introduction

Dans cette section, nous allons parler de l'avènement des bases de données orientées graphes en expliquant pourquoi les bases préexistantes ne peuvent répondre aux problématiques des données fortement connectées.

I-A-1. Les données sont de plus en plus connectées

Nous n'avons jamais créé et stocké autant de données qu'à l'heure actuelle. Dès que nous naviguons sur Internet nous produisons des données, via les tracker pour les statistiques, les réseaux sociaux, nos achats en ligne, nos emails… 

Hier grâce aux ordinateurs, aujourd'hui via nos smartphones et demain avec l'Internet des objets, le volume de données ne va faire qu'augmenter. Bref, nous sommes en plein dans le BigData.

Mais que se passerait-il si nous arrivions à mettre en relation toutes ces données ? Simplement, nous ferions comme Facebook, Google, LinkedIn ou eBay.

Ces grands acteurs du Web ont bien compris que connecter ou lier les données permet d'accroître considérablement leur valeur. Ainsi, nous ne sommes plus uniquement dans le Bigdata mais également dans l'ère du LinkedData : les données deviennent de plus en plus complexes et connectées.

Il vient alors une question : comment modéliser, stocker et requêter ces relations entre les données ?

I-A-2. Les bases de données relationnelles

Dès qu'on doit stocker des données, on pense aux bases de données relationnelles. Mais sont-elles faites pour stocker des données connectées ?

Lorsqu'on veut créer une relation entre deux objets, il est fréquent de devoir créer une table n-tiers permettant de les lier.

Mise en relation de deux objets en SQL

Ceci implique que nous devons modifier le schéma de la base pour chaque nouvelle relation qu'on veut créer. Dans notre contexte, cette non-flexibilité allonge les temps de développement.

De plus, en SQL, la description d'une relation se traduit par l'ajout d'un « JOIN ». Or, avec des données connectées, on obtient rapidement des requêtes avec beaucoup de JOIN, ce qui les rend complexes et donc difficilement maintenables.

De surcroît, plus on a de données dans une table et moins bonnes sont les performances. Pour calculer le résultat, les moteurs SQL font (quasiment) le produit cartésien de chacune des tables.

Dans notre contexte, les bases relationnelles sont inappropriées, surtout si l'on veut faire du temps réel :

  • schéma non flexible ;
  • mauvaises performances ;
  • code complexe et difficilement maintenable.

I-A-3. NoSQL

Il existe trois familles de NoSQL :

  • document : MongoDB, CouchBase ;
  • colonne : HBase, Cassandra ;
  • clef-valeur : Redis, Riak.

Toutefois, aucune de ces familles ne convient puisqu'il n'existe aucun moyen de modéliser, stocker ou requêter les relations. La seule manière de lier des objets est de créer des relations implicites et de réaliser nos « jointures » dans le code de nos applications.

Mise en relation d'objet en NoSQL

De surcroît, ces bases ne sont pas transactionnelles (cf. ACID). En somme, elles ne sont pas faites pour y stocker des données connectées.

I-A-4. Les bases de données orientées Graphes

Les bases de données orientées graphes vous permettent de modéliser, stocker et requêter en temps réel vos données connectées. Ici, on ne parle plus de table ou de document, mais de nœud et de relation. Le principe est simple : ce que vous modélisez sur un tableau blanc est votre modèle physique !

whiteboard

I-B. Quand utiliser une base de données orientée graphe ?

Les bases de données orientées graphes ne sont pas la réponse à tout, il faut utiliser le bon outil pour le bon besoin. Voici une liste de questions à vous poser avant de partir sur une base de données orientée graphe :

  • Vos données sont-elles dynamiques ?
  • Vos données sont-elles connectées ?
  • Avez-vous besoin d'un schéma flexible ?
  • Devez-vous faire du temps réel ?

Si vous répondez oui à au moins deux questions, c'est que vous avez probablement besoin d'une base orientée graphe.

Les cas d'utilisation les plus courants sont :

  • la recommandation ;
  • la détection de fraude ;
  • le Master Data Management ;
  • l'analyse de réseaux ;
  • l'analyse d'impacts ;
  • la gestion des profils et des droits d'accès.

I-C. Présentation Neo4j

I-C-1. Introduction

Neo4j est une base de données orientée graphe, libre (sous licence GPLv3) et écrite en Java. Développée par Neo Technology (une société suédoise dont le siège est aux US), les premières lignes de codes datent de l'année 2000 et la version 1.0 est sortie en 2010.

Ceci en fait l'une des premières bases de données orientées graphes, mais aussi l'une des plus évoluées et robustes.

Ses principales caractéristiques sont les suivantes :

  • transaction : c'est une base de données transactionnelle, respectueuse des principes ACID ;
  • haute disponibilité : via la mise en place d'un cluster ;
  • volumétrie : stocker et requêter des milliards de nœuds et de relations ;
  • Cypher : un langage de requête graphe déclaratif, simple et efficace ;
  • schemaless : pas de schéma préétabli.

I-C-2. Les concepts de Neo4j

Les bases de données orientées graphes tournent autour de trois concepts : les nœuds, les relations et leurs propriétés. Quoi de mieux qu'un graphe pour expliquer ces concepts !

diag 9eb8331cbf1d8be2cba63333b7e047d4

I-C-3. Les nœuds

L'unité fondamentale qui forme un graphe est le nœud. Les nœuds sont des enregistrements composés de propriétés de type clef/valeur, sans schéma préétabli. Généralement, ils représentent une entité du modèle.

Pour différencier les nœuds, Neo4j apporte la notion de label. Ceux-ci permettent de donner un rôle ou un type à un nœud (un nœud peut avoir plusieurs labels).

diag c604b0fabaeb8e8d7c713a14e35a9392

Ainsi, ceci nous permet de créer des nœuds de ce genre :

diag 60ecc781be349b63a62037abe8e00092
I-C-3-a. Les relations

Les relations entre les nœuds sont la clef de voûte des graphes, c'est ce qui permet de lier des données et de créer des structures comme des listes, des arbres, des maps… 

Neo4j les définit comme étant constituées d'un nœud de départ, d'arrivée (donc une relation avec un sens) et d'un type. De plus, tout comme les nœuds, elles sont également un enregistrement, et donc peuvent avoir des propriétés de type clef/valeur.

diag 1c012cd38c8cd7ad6199422fcc991407

Si l'on reprend notre précédent exemple, voici ce qu'on peut réaliser :

diag d0ee5fef9a6eed93a55a498926c969e9
I-C-3-b. Les propriétés

Dans les sections précédentes, nous avons vu que les nœuds et les relations peuvent avoir des propriétés. Leurs types possibles correspondent aux types primitifs de Java, ou à un tableau de type primitif.

diag 5816dd9b005aa069ec74c30aef34bda4

I-D. Cypher

Cypher est un langage déclaratif permettant de requêter et mettre à jour le graphe. Inspiré du SQL, on y retrouve beaucoup de concepts familiers, comme les clauses WHERE, ORDER BY, SKYP, LIMIT… 

Son objectif est de permettre à l'utilisateur de définir des motifs, qui seront par la suite recherchés dans tout le graphe. Ainsi, si je veux les amis de mes amis, il faut décrire le motif suivant :

diag 93405818cf4df2efab8c8e2c00e51c8b

Mais comment faire pour décrire ce genre de motif dans un langage textuel ? Tout simplement en faisant de L'ASCII art :

 
Sélectionnez
1.
(moi) -[:AMI]-> (mesAmis) -[:AMI]-> (amisDeMesAmis)

I-D-1. Les nœuds

Les nœuds sont représentés avec des parenthèses, ce qui ressemble à des cercles : ()

Si vous avez besoin d'identifier le nœud dans votre requête (dans une clause WHERE par exemple), il suffit de lui donner un nom : (monNoeud)

Pour spécifier un label, il suffit de l'ajouter comme ceci : (monNoeud:monLabel)

Voici quelques exemples :

  • () : n'importe quel nœud ;
  • (:Personne) : un nœud avec le label Personne ;
  • (n:Personne) : un nœud identifié dans la variable n avec le label Personne ;
  • (n:Personne:Acteur) : un nœud identifié dans la variable n avec le label Personne et Acteur.

I-D-2. Les relations

Les relations sont représentées par deux tirets avec un '>', ce qui ressemble à une flèche : -->

Si vous avez besoin d'identifier la relation dans votre requête, vous pouvez lui donner un nom comme ceci : -[maRelation]->

Pour spécifier le type de la relation, il suffit de l'ajouter comme ceci : -[maRelation:MON_TYPE]->

Voici quelques exemples :

  • (a)--(b) : n'importe quelle relation entre le nœud a et b (peu importe la direction) ;
  • (a)-[:AMI]->(b) : relation de type AMI depuis le nœud a vers le nœud ;
  • (a)-[r:AMI|CONNAIT]->(b) : relation identifiée dans la variable r de type AMI ou CONNAIT depuis le nœud a vers le nœud b.

Maintenant que vous savez décrire vos motifs, nous allons voir comment réaliser vos requêtes avec le tutoriel de la section suivante.

I-E. Prise en main

I-E-1. Installation

I-E-1-a. Prérequis

Si vous utilisez un autre OS que Windows, veuillez vous assurer que vous disposez d'une machine virtuelle Java en version 7 ou supérieure.

De plus, vous devez aussi avoir configuré les variables d'environnement suivantes :

  • JAVA_HOME : pointant vers le répertoire de votre JDK ;
  • PATH : contient le répertoire BIN de votre JDK.
I-E-1-b. Téléchargement

Vous pouvez télécharger la dernière version de Neo4j à l'adresse suivante : http://neo4j.com/download/

Sur cette page, vous y trouverez la version entreprise et la communautaire pour votre OS (Linux, Mac ou Windows).

Pour les besoins de ce tutoriel de démonstration, nous prendrons la version communautaire.

I-E-1-c. Installation

Si vous êtes sur Windows ou Mac, une fois le téléchargement terminé, il vous suffit d'exécuter le fichier. Ceci lancera l'utilitaire d'installation qui vous guidera pas à pas.

Quant aux utilisateurs de Linux, il suffit de décompresser l'archive téléchargée dans le répertoire de votre choix.

À présent, votre serveur est installé et prêt à être utilisé !

I-E-2. Le navigateur

Une fois votre serveur démarré, vous pouvez prendre votre navigateur préféré et vous rendre à L'URL suivante : http://localhost:7474/browser

Neo4j est livré avec un client web, vous permettant de requêter et naviguer dans votre graphe. C'est l'outil du quotidien des développeurs.

On y trouve :

  • en rouge : l'espace de saisie de la requête ;
  • en vert : l'espace d'affichage du résultat de la requête qu'on peut afficher sous forme de graphe ou de tableau (cf. zone bleue).
browser

I-E-3. Travaux pratiques

L'objectif de cet exercice est de vous permettre de manipuler le langage Cypher.

I-E-4. Création d'un nœud : vous

  • Tout d'abord, vous allez créer un nœud grâce à la clause CREATE :
 
Sélectionnez
1.
2.
CREATE (vous:Personne { nom:"Vous" })
RETURN vous

Vous pouvez ajouter d'autres attributs à votre nœud comme ceci CREATE (vous:Personne { nom:"Benoit", twitter:'logisima', …? })

  • Vous aimez Neo4j, non ? Alors créez un nœud « Neo4j » et positionnez-y une relation de type AIME avec votre nœud.
 
Sélectionnez
1.
2.
3.
MATCH  (vous:Personne { nom:"Vous"})
CREATE (vous)-[aime:AIME]->(neo:Database:NoSql:Graph {nom:"Neo4j" })
RETURN vous,aime,neo

(vous:Personne { nom:  "benoit"  }) permet de récupérer un nœud avec le label Personne et ayant benoit comme valeur pour la propriété nom.

I-E-5. Créer vos amis

À présent, nous allons ajouter vos amis dans le graphe :

 
Sélectionnez
1.
2.
3.
4.
MATCH (vous:Personne { nom:"Vous" })
FOREACH (nom in ["Thibaut","Anne","Fabien","Charlotte","Elise"] |
  CREATE (vous)-[:AMI]->(:Personne { nom: nom })
)

Foreach permet d'exécuter une opération pour chaque élément de la liste.

I-E-6. Retrouver vos amis

 
Sélectionnez
1.
2.
MATCH (vous { nom:"Vous" })-[:ami]->(vosAmis)
RETURN vous, vosAmis

I-E-7. Créer les amis de vos amis avec leurs compétences

  • De Thibaut :
 
Sélectionnez
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2.
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4.
MATCH
    (neo:Database { nom:"Neo4j" }),
    (thibaut:Personne { nom:"Thibaut" })
CREATE (thibaut)-[:AMI]->(:Personne:Expert { nom:"Linda" })-[:COMPETENCE]->(neo)
  • Puis d'Anne :
 
Sélectionnez
1.
2.
3.
MATCH (neo:Database { nom:"Neo4j" })
MATCH (anne:Person { nom:"Johan" })
CREATE (anne)-[:AMI]->(:Personne:Expert { nom:"Maxime"})-[:COMPETENCE]->(neo)

I-E-8. Trouver qui peut vous aider à apprendre Neo4j parmi vos connaissances

 
Sélectionnez
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4.
5.
MATCH
    (vous:Personne { nom: "Vous" }),
    (expert:Personne)-[:COMPETENCE]->(db:Database { nom: "Neo4j" }),
    p = shortestPath( (vous)-[:AMI*..5]-(expert) )
RETURN p,db

(vous)-[:AMI*..5]-(expert) permet de décrire un chemin dans le graphe, ici un chemin entre vous et un expert qui est une connaissance de niveau 5 au maximum. En y ajoutant la fonction shortestpath, on cherche uniquement le chemin le plus court.

I-E-9. Pour aller plus loin

Si vous voulez tout savoir sur Cypher, il existe une fiche qui référence toutes ses fonctionnalités : http://neo4j.com/docs/stable/cypher-refcard/

Vous pouvez également regarder les exemples qui sont livrés avec Neo4j. Ceux-ci sont disponibles directement dans le browser comme le montre l'image ci-dessous. Une fois que vous avez cliqué sur l'un d'entre eux, il ne vous reste plus qu'à suivre les instructions affichées dans l'encadré.

Les examples embarqués dans Neo4j

I-F. L'écosystème

Neo4j dispose d'un grand écosystème ainsi que d'une communauté fortement active.

I-F-1. La console Neo4j

Si vous connaissez les outils tels que JSfiddle, plunker ou codePen pour le développement web, eh bien la console Neo4j (http://console.neo4j.org) fait la même chose, mais pour Neo4j.

Cet outil vous permet de créer en ligne une base Neo4j, de la requêter, mais surtout de la partager. C'est idéal pour commencer à s'amuser avec Neo4j puisque cela ne nécessite aucune installation.

C'est également pratique pour partager avec la communauté son modèle de données lorsqu'on a un problème de modélisation ou de requête.

Console Neo4j

I-F-2. Graphe gist

Graphe gist (http://graphgist.neo4j.com) vous permet de réaliser une documentation « vivante » de votre projet. Au lieu d'avoir des extraits de code figés, ici vos requêtes Cypher sont exécutées dans une console Neo4j, ce qui rend vos exemples dynamiques.

Cet outil est beaucoup utilisé pour rédiger des cas d'utilisation : on y définit une problématique et l'on y démontre comment Neo4j peut répondre via une série de requêtes Cypher.

Ainsi, je suis certain que vous trouverez sur cette page http://graphgist.neo4j.com/#!/gists/all, un gist se rapprochant de votre cas d'utilisation.

I-F-3. Liste des drivers

Peu importe votre langage de programmation préféré, vous y trouverez un driver fait pour vous : http://neo4j.com/developer/language-guides/

I-F-4. Où trouver de l'aide ?

N'oubliez pas, vous n'êtes pas seul, la communauté peut vous aider.

Voici la liste des endroits où vous pouvez trouver de l'aide :

N'hésitez pas à y poser vos questions !

I-G. Conclusion et remerciement

Cet article permet d'avoir un premier contact avec Neo4j et les bases de données orientées graphes. Bien qu'introductif, j'espère qu'il démontre la puissance des bases de données orientées graphes et à quoi elles peuvent servir.

Mais attention, une fois qu'on rentre la matrice des graphes, on ne peut plus s'en passer et on en voit partout : (graphs)-[:ARE]?(everywhere) !

Nous tenons à remercier f-leb pour la relecture orthographique attentive de cet article et Mickaël Baron pour la mise au gabarit.

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