IdentifiantMot de passe
Loading...
Mot de passe oublié ?Je m'inscris ! (gratuit)

Vous êtes nouveau sur Developpez.com ? Créez votre compte ou connectez-vous afin de pouvoir participer !

Vous devez avoir un compte Developpez.com et être connecté pour pouvoir participer aux discussions.

Vous n'avez pas encore de compte Developpez.com ? Créez-en un en quelques instants, c'est entièrement gratuit !

Si vous disposez déjà d'un compte et qu'il est bien activé, connectez-vous à l'aide du formulaire ci-dessous.

Identifiez-vous
Identifiant
Mot de passe
Mot de passe oublié ?
Créer un compte

L'inscription est gratuite et ne vous prendra que quelques instants !

Je m'inscris !

Affaire San Bernardino : la NSA explique pourquoi elle n'a pas été en mesure d'aider le FBI
à déverrouiller l'iPhone de l'auteur de l'attentat

Le , par Stéphane le calme

56PARTAGES

12  0 
Une décision de justice contraint Apple à aider le FBI
qui souhaite avoir accès au contenu de l'iPhone de l'auteur d'un attentat

Le 2 décembre dernier, des attaques ont lieu à San Bernardino (Californie) et font 14 morts. Dans le cadre de l'enquête sur l'attentat, la police fédérale (FBI) a mis la main sur le téléphone d'un des deux terroristes, mais est incapable d'accéder à son contenu. Non seulement le téléphone est protégé par le chiffrement intégré au dernier système d'exploitation d'Apple (chiffrement de bout en bout conçu de telle manière que la clé n’est connue que du propriétaire du téléphone), mais en plus un mécanisme de sécurité optionnel prévoit qu’après dix tentatives infructueuses pour déverrouiller le contenu du téléphone, ce dernier s’efface automatiquement.

Aussi, le juge Sheri Pym a estimé que l'assistance technique d'Apple devrait accomplir les trois fonctions importantes suivantes :

  • contourner ou désactiver la fonction d'effacement automatique qu'elle soit activée ou non ;
  • permettre au FBI d'entrer des mots de passe sur le dispositif en question pour des tests électroniques via le port physique du dispositif, le Bluetooth, le Wi-Fi, ou d'autres protocoles disponibles sur le dispositif en question ;
  • s'assurer que lorsque le FBI entre des mots de passe sur le dispositif en question, le logiciel tournant sur le dispositif ne rallonge pas à dessein le délai d'attente entre les tentatives au-delà de ce qui est exigé pour le matériel d'Apple.


En gros, il est demandé à Apple de désactiver le système de protection de son iPhone qui efface les données de l'appareil lorsque plusieurs tentatives infructueuses de déverrouillage ont été utilisées. Un petit « coup de pouce » qui serait salué par le FBI dans la mesure où les forces de l'ordre pourront utiliser la force brute pour déverrouiller le dispositif et avoir accès au contenu qui devrait les aider à progresser dans l'enquête.

Les documents de la décision de justice font savoir qu'il s'agit d'un iPhone 5C tournant sur iOS 9 qui a été saisi durant l'exécution d'un mandat de perquisition sur un véhicule il y a déjà deux mois. Le FBI a fait savoir qu'il n'a pas fait de tentative pour pirater le dispositif et s'est tourné vers la Cour pour obliger Apple à l'aider étant donné que l'entreprise avait déjà refusé d'assister le gouvernement dans ses tentatives d'accès aux données des iPhone : « nous avons encore l'un des téléphones de ces tueurs, mais nous n'avons pas été en mesure d'y avoir accès. Cela fait déjà deux mois et nous continuons de travailler dessus », a indiqué James Comey, le directeur du FBI.

Selon Errata Security, étant donné que la limite matérielle entre les essais de mots de passe est de 80 millisecondes, si Apple fournit effectivement le logiciel, il faudra :
  • 13,3 minutes pour le déverrouiller si le code mis en place est un code PIN à 4 chiffres
  • 22,2 heures pour le déverrouiller si le code mis en place est un code PIN à 6 chiffres
  • plus de 300 ans pour le déverrouiller si le code mis en place est une chaîne de 6 caractères


A la question de savoir s'il est possible qu'Apple puisse le faire, l'expert en sécurité a répondu « si le iPhone avait été un iPhone 5S ou une version plus récente, la réponse aurait été « non ». Mais il s'agissait d'un iPhone 5C. Pour ce modèle et pour les plus anciens c'est possible ». Pourquoi ? Parce que « contrairement au 5S, le 5C n'a pas d'enclave matérielle ».

Source : document de justice (au format PDF), blog Errata Security

Voir aussi :

Justice : le défendeur peut-il examiner le code source d'un logiciel propriétaire qui l'incrimine ? Partagez votre point de vue

Skype poursuivi en justice, après avoir refusé de fournir les données de conversations entre 2 suspects dans une enquête criminelle

USA : le département de la justice compte obliger Microsoft à fournir les données stockées en Irlande, malgré le changement à la tête de la justice
Vous avez lu gratuitement 624 articles depuis plus d'un an.
Soutenez le club developpez.com en souscrivant un abonnement pour que nous puissions continuer à vous proposer des publications.

Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !

Avatar de pascaldm
Membre actif https://www.developpez.com
Le 22/09/2016 à 17:46
Pour répondre à plusieurs interrogations, le travail réalisé par Sergei Skorobogatov a pris plusieurs mois et mobilisé des compétences rares et des ressources humaines et matérielles non accessibles au premier venu.

Le reverse engineering de la mémoire flash de l'iPhone 5c a consisté à :
- obtenir le diagramme et la schématique du circuit du SoC A6 de l'iphone 5c qui n'est pas disponible publiquement. Le composant de mémoire flash utilisé dans le package LGA60 n'est pas documenté par les fabricants (Toshiba, SK hynix, Samsung et SanDisk).
- Sergei a mis en évidence qu'Apple utilise un contrôleur mémoire dédié avec un brochage de la puce NAND modifié pour qu'une tentative de reverse endommage la puce (permutation des broches VCC et GND).Le protocole a du être reversé par écoute du bus et acquisition des commandes.

L'analyse montre que l'accès aux composant NAND sur la carte est protégé par des écrans métalliques soudés, par une résine epoxy et enfin par une proximité de 0,05 mm avec le PCB. Cela rend le déssoudage de la NAND délicat à cause du risque d'endommager la puce mémoire. Là il faut des compétences et du savoir-faire. Le processus a été complexe.

Ensuite, il a fallu connecter les broches de la NAND avec des straps au PCB. L'iPhone plantait car une distorsion des signaux de communication provenait du parasitage de la capacitance et de l'inductance à cause du déport des broches avec des fils. Les problèmes à ce stade ont été nombreux. La source d'horloge du SoC a aussi requis l'insertion de résistance sur les lignes du signal.

Un circuit imprimé spécifique a été construit pour connecter un oscilloscope et un analyseur logique aux broches de la NAND pour l'écoute du bus.

Une rétro-ingénierie du protocole a permis d'implémenter les commandes pour la lecture, l'effacement et l'écriture de la mémoire flash. Ce reverse a requis la construction d'un programmateur de circuit intégré pour débuguer les commandes avec la puce NAND et comprendre l'agencement des blocs et unités d'informations.

Le backup de la puce NAND a été effectué sur une autre puce NAND identique provenant d'un autre iPhone grâce à une carte de test spécialement conçue à base de microcontroleur PIC PIC24EP512GP806. Le backup de 8 Go a duré 1h20...

Après le backup, la puce NAND a été reconnectée à l'iPhone. Après le boot (35 sec), 6 mots de passe sont entrés puis l'iPhone est éteint car à partir du 7ème mots de passe infructueux, le délai d'attente s'incrémente trop. Il faut encore attendre 10 sec avant de retirer la NAND et la brancher sur la carte de test. Un balayage de la NAND comparé au backup permet de trouver les blocs à effacer puis à réécrire. La mémoire NAND est éteinte puis reconnectée à l'iPhone et on continue à tester les mots de passe par 6. Il faut environs 40 heures pour un passcode de 4 digits (cela devient prohibitif pour 6 à 8 digits). Comme la méthode ne tient pas compte du wear levelling, une usure prématurée de la mémoire flash peut la rendre inutilisable, il a donc fallu pouvoir la cloner.

Le clonage a eu aussi son lot de surprise, le processus a permis de créer un clone de la NAND (y compris pour des pages mémoires fantômes supérieures à 16 Go!). L'iPhone a réussi à démarrer depuis le clone de la NAND.

En conclusion, il sfaut comprendre qu'il s'agit d'un PoC dans un cadre académique. La méthode n'est donc pas automatisée et requiert des interventions manuelles (beaucoup de branchement/débranchement de la puce NAND). Avec un passcode >= 6 digits, les tests deviennent trés long.

Le coût "réduit" ne concerne que la quincaillerie électronique nécessaire pour reproduire le PoC. Le coût réelle du reverse et de l'analyse est très différent. L'étude nécessite un oscilloscope, un analyseur logique, une station de soudage de précision, un PC, des iPhones, un microscope électronique, sans parler des 4 mois de jours/hommes de plusieurs experts. La facture réelle se chiffre en centaines de K€. Pour que la méthode soit industrielle, il faudrait monter un banc de test automatisé évitant les interventions manuelles. Ce n'est pas l'objet de ce très bon travail académique, il s'agissait de démontrer la faisabilité ce qui a été fait, dont acte !

La video de démo par Sergei sur Youtube:
10  0 
Avatar de Traroth2
Membre émérite https://www.developpez.com
Le 13/06/2016 à 12:22
Difficile à croire...
7  0 
Avatar de Saverok
Expert éminent https://www.developpez.com
Le 13/06/2016 à 18:32
je crois bien plus à la guéguerre entre services.
Un truc du genre : la NSA ne veut pas transmettre ses secrets au FBI car elle n'a aucune confiance en eux et veut éviter les fuites.
7  0 
Avatar de Médinoc
Expert éminent sénior https://www.developpez.com
Le 17/06/2016 à 10:26
Citation Envoyé par eomer212 Voir le message
un iphone, c'est un dispositif physique, donc, le casser, le tromper, le ralentir avec de l'azote liquide, lui faire croire tout ce qu'on veut, c'est l'enfance de l'art pour un bon electronicien
Et en quoi cela t'aide-t-il à appliquer un algorithme de décryptage sans la clé?
7  0 
Avatar de Voyvode
Membre émérite https://www.developpez.com
Le 19/09/2016 à 10:42
Citation Envoyé par el_slapper Voir le message
Tant pis, je vais me faire remoinsser, mais la technique sort aujourd'hui. Sinon, on peut dire que les gens qui disaient au 19ème siècle qu'il fallait 6 mois de bateau pour aller en Australie pipotaient aussi : après tout, en A380, ça prend à peine 24 heures.....
Dire qu’on ne pouvait aller en Australie qu’en 6 mois était une information concrète et vérifiable. Ici, on s’en tient uniquement à ce que le FBI veut bien nous dire. Comme le dit Zirak, comment être sûr qu’ils ont tiré quelque chose de cet iPhone ? Qui te dit qu’ils ont même simplement réussi à vraiment le déverrouiller ? Ça communique dans tous les sens, puis plus rien…

C’est eux qui ont décidé d’aller sur le terrain de la communication contre Apple, qu’ils assument de passer pour des buses après.

D’une manière générale, l’argent virevolte dès qu’on parle de sécurité et de gouvernement. L’opacité et les copains ont tendance à gonfler la facture finale.
7  0 
Avatar de nchal
Membre expérimenté https://www.developpez.com
Le 19/09/2016 à 11:40
Pourquoi débattre sur de la politique ? Ouvrez les yeux et posez vous des questions très simple : si le FBI n'arrive pas à cracker des iPhones, pourquoi irait-il le gueuler sur les toits ? Leur magouille permet de faire mousser Apple (belle pub d'une boite américaine par une agence américaine) et permet au FBI de faire pression sur le Congrès.
C'est tout.. Ça va pas plus loin...

Non parce que sinon, si un mec tout seul qui connait même pas le Nand mirroiring, arrive à faire en 4 mois ce que le FBI a payé 1M$, il est impossible que les US soit la première puissance mondiale
7  0 
Avatar de Claude40
Membre actif https://www.developpez.com
Le 22/09/2016 à 12:50
"il a passé quatre mois pour maîtriser la technique du NAND mirroring pour réaliser des copies conformes de la mémoire du smartphone."
Ensuite seulement, il a pu décoder en s'affranchissant du mécanisme de sécurité.
Certes, on est loin des 1.3 millions de dollars, mais on est loin aussi des 100 dollars. Si on lui demande de débloquer un nouvel Iphone, cela lui prendra peut-être seulement 20 minutes, mais pour la première fois, il a fallu investir !
7  0 
Avatar de Grogro
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 02/10/2017 à 9:53
Citation Envoyé par Battant Voir le message
Que pensez-vous ?
Après avoir vainement essayé de déchiffrer ta tentative de communication, j'en pense une chose :

Kamoulox !
7  0 
Avatar de Zirak
Inactif https://www.developpez.com
Le 13/06/2016 à 12:35
Citation Envoyé par Traroth2 Voir le message
Difficile à croire...
Surtout que à part pour ceux qu'ils ont attrapé, comment peuvent-ils savoir quels sont les téléphones utilisés par les "méchants" () ?
7  1 
Avatar de Zirak
Inactif https://www.developpez.com
Le 14/06/2016 à 9:03
Citation Envoyé par Saverok Voir le message
je crois bien plus à la guéguerre entre services.
Un truc du genre : la NSA ne veut pas transmettre ses secrets au FBI car elle n'a aucune confiance en eux et veut éviter les fuites.
Ou un vieux coup de com' :

"Au FBI on ne sait pas craquer ces téléphones".

"Nous, à la NSA, on ne sait pas non plus."

"Oh bah mince alors, vous avez vu, nous sommes obligés de passer par une entreprise tierce, que nous avons dû payer des millions, pour pouvoir en savoir plus sur ces "méchants" qui ont tué de gentils américains."

"Dormez tranquille gentils Américains, nous ne pouvons pas espionner le contenu de vos téléphones... (rires machiavéliques)"

7  1