En 2015, selon une étude de la Business Software Alliance (BSA), qui rassemble plusieurs éditeurs de logiciels propriétaires décidés à combattre le piratage de leurs produits, 39 % des logiciels installés sur les ordinateurs en entreprise ne disposaient pas d’une licence conforme, ce qui représente tout de même une certaine évolution dans la mesure où le baromètre de la société indiquait qu’en 2013 43 % des logiciels étaient dans ce cas de figure. Concernant la valeur commerciale des logiciels sans licence conforme, la BSA les évalue à 51 443 millions de dollars.
La France quant à elle se situe un peu en dessous de la moyenne mondiale : 34 % des logiciels installés ne disposent pas d’une licence conforme (soit un manque à gagner de 2101 millions de dollars), contre 36 % en 2013, soit une baisse de 2 % en l’espace de deux ans, mais bien loin des 63 % enregistrés en Grèce en 2015 (soit un manque à gagner de 189 millions de dollars).
S’il est important pour une entreprise d’être au courant des logiciels qui sont installés sur son réseau, l’étude de la BSA tend à montrer que les entreprises ne sont pas réellement au fait des logiciels « non validés et inconnus » que les collaborateurs installent. La BSA avance que plusieurs directeurs technologiques n’ont pas idée du nombre de logiciels installés par leurs collaborateurs sur le réseau de l’entreprise. Ils ont estimé à 15 % la proportion de leurs collaborateurs qui installent des logiciels sur le réseau de l’entreprise à l’insu de l’entreprise « mais, en réalité, près du double en pourcentage des employés ont affirmé qu’ils le font ».
Il faut aussi noter que 36 % des employés ont admis avoir installé des logiciels pris à l’extérieur sur les ordinateurs dont ils se servent en entreprise et 84 % d’entre eux ont admis installer plusieurs programmes (deux et plus) non autorisés.
L’étude va plus loin en disant que « même dans certaines industries critiques, où un contrôle plus pointu de l’environnement numérique serait escompté, les logiciels ne disposaient pas d’une licence conforme. L’étude a montré que ce taux avoisine les 25% dans les industries bancaires, d’assurance, mais aussi de sécurité ».
Mais où veut en venir la BSA ? L’organisme indique « qu’il est établi que l’utilisation de logiciels illicites favorise les cyberattaques et augmente fortement la probabilité d’être infecté par des logiciels malveillants ». Et d’indiquer que ses résultats sur la corrélation entre les logiciels malveillants et les logiciels ne disposant pas de licence valide sont corroborés par une étude menée par le cabinet IDC : « ces résultats confirment les conclusions d’une étude menée par IDC début 2015 qui a également trouvé que l’utilisation de logiciels illicites “est un annonciateur fort d’une rencontre avec un logiciel malveillant” et qu’il y a “une évidence empirique d’une relation de cause à effet” ». Reste à savoir si le fait de brandir la menace des logiciels malveillants fonctionnera mieux que de menacer de représailles financières afin d’inciter les entreprises à acquérir des licences d’utilisation de logiciel.
Avant d’en arriver là, la BSA estime que l’une des raisons qui pourraient expliquer le recul du « piratage » est la vulgarisation du cloud computing. « Le cloud computing offre aux entreprises la perspective d’immenses avantages. Il permet à quiconque — une start-up, un consommateur privé, une entité du secteur public ou une petite entreprise — d’avoir accès à la technologie rapidement, efficacement et proportionnellement à ses besoins. Ces services en retour ont ouvert la porte à une connectivité, une productivité ainsi qu’une compétitivité sans précédent ».
Cependant, l’étude met en garde sur le partage des identifiants de connexion, qui peut s’avérer être une menace pour les entreprises faisant appel à des services cloud. Elle note que cette pratique est plutôt répandue : « l'enquête a révélé que 58 % des utilisateurs ont partagé leurs informations d'identification pour faire usage de services logiciels cloud commerciaux. Plus alarmant encore, plus d'un utilisateur sur 10 a partagé ses informations d'identification avec des personnes se trouvant en dehors de l’entreprise. Parmi ceux qui ont partagé les informations d'identification avec les autres, 72 % ont indiqué qu'ils l’ont fait de manière occasionnelle ou fréquemment ».
Source : BSA
France : en 2015, 34 % des logiciels installés en entreprise ne disposaient pas d'une licence conforme,
D'après une étude de la BSA
France : en 2015, 34 % des logiciels installés en entreprise ne disposaient pas d'une licence conforme,
D'après une étude de la BSA
Le , par Stéphane le calme
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