Après quelques années de bataille entre Google et Oracle sur la copie des API Java dans Android, l’industrie du logiciel a accueilli hier la victoire du géant du Mountain View. Mais encore une fois, Oracle n’entend pas abandonner et envisage de faire appel pour remettre en cause cette décision.
Nombreux sont les observateurs qui ont estimé qu’une victoire d’Oracle aurait tué le monde du logiciel. S’exprimant à propos de la décision du tribunal, un porte-parole de la communauté des développeurs a déclaré que le verdict « représente une victoire pour l'écosystème Android, pour la communauté des développeurs Java, ainsi que pour tous les développeurs de logiciels qui se servent de langages de programmation ouverts et libres afin de développer des produits de consommation innovants ».
Mais Annette Hurst, avocate d’Oracle, ne le voit pas de cette manière. Pour cette dernière, c’est tout à fait le contraire. Après la défaite de son client, elle s’est exprimée sur LinkedIn à travers un article intitulé « La mort du logiciel libre … ou comment Google a tué la GPL ».
« Développeurs méfiez-vous. Vous pouvez penser que vous avez obtenu une victoire hier. Mais il est temps de penser à plus que vos désirs de copier librement quand vous vous asseyez devant un clavier », a-t-elle averti. Hurst poursuit en affirmant que le libre selon Google n’a pas le même sens que le libre qu’a toujours défendu Richard Stallman.
Annette Hurst estime en effet qu’avant de célébrer cette victoire, les développeurs devraient d’abord analyser la portée de la décision de justice. « Non seulement les créateurs de partout vont souffrir de cette décision si elle reste inchangée, mais le mouvement du logiciel libre lui-même fait face maintenant à une menace réelle, » dit-elle.
Remettant en cause la pertinence des arguments de Google, l’avocate d’Oracle estime que le récit de Google se résumait au fait que « parce que les API Java ont été ouvertes, toute utilisation était justifiée et les restrictions de licence devaient être ignorées ». Pour généraliser, elle conclut que si vous offrez un logiciel libre et ouvert, alors toute utilisation relève du fair use. Selon elle, la décision du jury suggère donc que l’on peut tout simplement faire fi des restrictions de licence. Et sur cette base, Annette Hurst estime que la GPL ne peut survivre et qu’on pourrait donc lui dire adieu.
Au-delà de la GPL et du libre, l’avocate d’Oracle croit également que ce sont les entreprises qui dépendent des licences de logiciels traditionnels qui sont en danger. Pour elle, ces entreprises seront donc obligées d’accélérer leur mouvement vers le cloud « où tout peut être contrôlé en tant que service », plutôt que de vendre des logiciels.
Source : Annette Hurst (LinkedIn)
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Procès API Java : la victoire de Google signifie la mort du logiciel libre et de la GPL
Estime Annette Hurst, avocate d'Oracle
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Estime Annette Hurst, avocate d'Oracle
Le , par Michael Guilloux
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