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Le gouvernement envisagerait d'utiliser le 49.3 pour faire passer la nouvelle loi sur le travail
En cas de visibilité insuffisante à l'Assemblée

Le , par Victor Vincent

30PARTAGES

7  0 
Le projet de loi de Myriam El Khomri prévoit que les Français puissent travailler plus,
il sera présenté en conseil des ministres le 9 mars

Mise à jour du 29 / 02 / 2016 :La présentation du projet de loi de Myriam El Khomri a été reportée de deux semaines

Suite à à la demande formulée dimanche dernier par le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, qui a appelé le gouvernement à « reporter » le projet de loi El Khomri pour « repartir sur une concertation », Manuel Valls a déclaré « qu'il faut lever un certain nombre d'incompréhensions, il faut expliquer, répondre à toute une série de fausses informations qui sont données sur ce texte. Donc, nous allons nous donner quelques jours supplémentaires avant le passage en Conseil des ministres, une quinzaine de jours sans doute, ce qui ne change pas grand-chose par rapport au calendrier parlementaire initial qui était prévu ». Le Premier ministre a par ailleurs indiqué qu'il va consulter séparément l'ensemble des partenaires sociaux, syndicats et organisations patronales.

En clair, le texte, qui devait initialement être présenté le 9 mars en Conseil des ministres, le sera au final le jeudi 24 mars, puis soumis à l’Assemblée nationale et au Sénat, « pour une adoption définitive, comme prévu, avant la suspension estivale des travaux parlementaires ».

Le cofondateur du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon a déclaré pour sa part « nous avons obtenu le report du projet de loi Travail, nous allons maintenant nous battre dans la concertation pour obtenir un rééquilibrage du texte, a réagi Laurent Berger sur son compte Twitter. Il faut retirer le plafonnement des indemnités prud'homales, le pouvoir unilatéral de l'employeur et revoir le cadre des licenciements économiques ».


Source : YouTube, Tweet Jean-Luc Mélenchon


Si pour l'instant il n'est encore qu'un document de travail sur « l’avenir de la négociation collective, du travail et de l’emploi », voici quelques axes du texte que Le Parisien est parvenu à se procurer.

Tout d'abord, la durée légale du travail reste de 35 heures, autrement dit, le texte prévoit que « toute heure accomplie au-delà de la durée légale hebdomadaire ou de la durée équivalente est une heure supplémentaire qui ouvre droit à une majoration salariale, ou le cas échéant, à un repos compensateur équivalent ». Dans les entreprises dont la durée collective hebdomadaire de travail est supérieure à la durée légale hebdomadaire, la rémunération mensuelle due au salarié peut être calculée en multipliant la rémunération horaire par les 52/12 de cette durée hebdomadaire de travail, en tenant compte des majorations de salaire correspondant aux heures supplémentaires accomplies.

Si la durée légale du travail n'a pas été modifiée, en revanche la durée maximale quant à elle passe à 46 heures par semaine (contre 44 heures auparavant) et ce pendant 16 semaines consécutives (contre 12 semaines auparavant) dans l'Art. L.3121-22. Le texte prévoit également « qu'en cas de circonstances exceptionnelles, une convention ou un accord d’entreprise ou d’établissement, ou, à défaut, un accord de branche peut prévoir le dépassement de la durée maximale hebdomadaire de travail de quarante-huit heures, à condition que ce dépassement n'ait pas pour effet de porter cette durée à plus de soixante heures ».

Une période d'astreinte s'entend comme une période pendant laquelle le salarié, sans être sur son lieu de travail et sans être à la disposition permanente et immédiate de l'employeur, doit être en mesure d'intervenir pour accomplir un travail au service de l'entreprise. Le texte estime que « la durée de cette intervention est considérée comme un temps de travail effectif » et par conséquent « la période d’astreinte fait l’objet d’une contrepartie, soit sous forme financière, soit sous forme de repos ». « Exception faite de la durée d’intervention, la période d’astreinte est prise en compte pour le calcul de la durée minimale de repos quotidien prévue à l'article L. 3131-1 et des durées de repos hebdomadaire prévues aux articles L. 3132-2 et L. 3164-2 ». En clair, si pendant cette période d'astreinte l'entreprise n'a pas fait appel aux services de son employé, il sera considéré comme temps de repos et ne sera donc pas pris en compte dans le calcul de la durée maximale de travail.

Le temps de travail des apprentis de moins de 18 ans passe de 8 heures maximum à 10 aujourd'hui : « à titre exceptionnel ou lorsque des raisons objectives le justifient, l’apprenti de moins de dix-huit ans peut effectuer une durée de travail quotidienne supérieure à huit heures, sans que cette durée puisse excéder dix heures ». L'article prévoit aussi « qu'il peut également effectuer une durée hebdomadaire de travail supérieure à trente-cinq heures, sans que cette durée puisse excéder quarante heures ». Pour ces deux cas de figure, l'employeur n'aura plus besoin de demander l’autorisation de l’Inspection du travail et du médecin du travail, il suffira qu'il les tienne informés.

Les indemnités de licenciement sont désormais plafonnées :
  • si l’ancienneté du salarié dans l’entreprise est inférieure à deux ans : trois mois de salaire ;
  • si l’ancienneté du salarié dans l’entreprise est d’au moins deux ans et de moins de cinq ans : six mois de salaire ;
  • si l’ancienneté du salarié dans l’entreprise est d’au moins cinq ans et de moins de dix ans : neuf mois de salaire ;
  • si l’ancienneté du salarié dans l’entreprise est d’au moins dix ans et de moins de vingt ans : douze mois de salaire ;
  • si l’ancienneté du salarié dans l’entreprise est d’au moins vingt ans : quinze mois de salaire.


« Que vous ayez travaillé 20 ans ou 30 ans pour une entreprise, si votre contrat de travail est rompu, ce sera 15 mois de salaire d’indemnités. Et pas un de plus », se désole Eric Rocheblave, avocat spécialiste du droit du travail, interrogé par Le Parisien.

Entrés en vigueur en 2013, les accords de maintien dans l'emploi permettent de diminuer le temps de travail d'un employé (et par conséquent son salaire), augmenter son temps de travail sans accroître son salaire ou encore de prévoir une nouvelle répartition de ses horaires de travail. Pour le moment, seules les entreprises rencontrant des difficultés peuvent y avoir recours et signer de tels accords avec les syndicats. Il faut préciser que de tels accords sont limités dans le temps (deux ans au maximum). La nouvelle disposition prévoit que l'entreprise puisse y faire recours dans la mesure où l'accord est conclu « en vue de la préservation ou du développement de l’emploi ». Si un ou plusieurs salariés refusent une modification de leur contrat de travail résultant de l’application de l’accord, l’employeur peut engager une procédure de licenciement. Le texte précise que « dans ce cas, leur licenciement ne constitue pas un licenciement pour motif économique et repose sur une cause réelle et sérieuse. Il est soumis aux dispositions relatives à la rupture du contrat de travail pour motif personnel ».

Il faut préciser qu'il ne s'agit pas là de la dernière version de l'avant-projet de loi El Khomri sur l'emploi : quelques ajustements pourront encore être apportés avant l'envoi du document définitif au Conseil d'État, d'ici à la fin de cette semaine.

Source : Le Parisien (document PDF)

Voir aussi : Le forum droit du travail
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https://www.developpez.com
Le 02/06/2016 à 14:44
Citation Envoyé par nathieb Voir le message
Je vous rappelle qu'on travaille (informaticiens) à remplacer, automatiser des taĉhes ou nos propres tâches,
A l'heure de IA, on nous lobotomise avec "travailler plus pour gagner plus", comme au début du siècle, alors
qu'on est en train de tout faire pour s'auto remplacer, y a pas un truc qui cloche ???
Je plussoie grandement. Dans les sujets sur l'automatisation, tout le monde (ou presque ?) s'accorde à dire qu'il y a de moins en moins de travail et que, sans tenir compte du modèle économique actuel, c'est une bonne chose en soi. Il n'est pas question de Renault qui externalise je ne sais où, des salariés de Nokia qui sont virés ou encore des patrons qui préféreraient entraver la croissance de leur propre boîte parce qu'ils auraient peur d'embaucher (hahaha). C'était annoncé au moins depuis la révolution industrielle. La loi travail et la baisse de la majoration des heures sup', je ne vois pas du tout en quoi ça va faire baisser le chômage. Pourtant j'ai étudié l'économie moi aussi (mon prof était arabe, ça a peut-être joué). S'il n'y a pas de travail, c'est qu'il n'y a pas de besoin, c'est tout.

Comme disait Coluche, le travail, y'en a pas beaucoup, faut le laisser à ceux qui aiment ça. Moi, j'aime bien. Contrairement à ce qu'en disent les mauvaises langues, je ne crois pas être la seule. Par contre, mes 37 h et demi, je trouvais déjà ça beaucoup. C'est pas que je sois faignasse, c'est pas trop fatigant d'agiter mes doigts au-dessus d'un clavier, c'est juste qu'avec 37 h et demi, on reste dans le métro boulot dodo (et peu importe que les Suisses et les Allemands fassent pire). Je fais un bisou à mes filles le matin, un bisou le soir, et le w-e je speede tout le monde pour faire tout ce que je n'ai pas pu faire dans la semaine (courses, papiers, coups de fil, appareils en panne, ménage, etc). Je laisserais bien un peu de mon travail aux autres, si on me permettait de vivre correctement en bossant moins. Sans déconner, pour le salaire je m'en fous un peu (je vis en province heureusement), mais si le temps de travail augmente encore, c'est bien simple, je n'aurai plus de vie de famille ! Pour ceux qui me demanderont "bah les autres ils font comment ?", je répondrai "bonne question, merci de l'avoir posée"
17  0 
Avatar de coolspot
Membre éprouvé https://www.developpez.com
Le 02/06/2016 à 11:32
Citation Envoyé par MobyKDIK Voir le message
Ca ne gène personne que ces syndicats qui ne représentent plus personne se permettent de bloquer le pays entier ?? On est pas dans un pays totalitaire, dictatorial, en guerre ! Cette loi de travail n'a rien à voir avec les années tatcher ou les lois HARTZ IV de Schröder ! Pourtant, certains se permettent d'imposer à toute la population leur colère, paralysant tous les transports, mettant à mal plein de PME, dégradant encore plus un dialogue politique et social qui, j'y crois encore, pourrait être réstauré. Quoi qu'on pense de cette loi (qui est surement néfaste et improvisée par un gouvernement trop conserné par sa réélection, paradoxal hein ^^ ?), je trouve intôlérable que certains créent tant de désordre et punissent tous les citoyens par leur anarchisme d'une autre époque... Certains (comme les ouvriers) ont tout à fait le droit d'être révoltés, eux vivent réellement des métiers des plus pénibles et ingrats : cela explique leur réaction, ça ne les excuse pas. Nous sommes en démocratie !!
Mais svp arrêtez avec ce discours copié collé du bureau de com du MEDEF. Ces syndicats ne représente pas personne, ils représentent les salariés qui les ont élus (à contrario d'un premier ministre élu par personne qui fait du 49-3). Et je rappelle que le but d'un syndicat c'est de défendre les intérêts de ses adhérents et pas redresser la France ou l'économie française (qui ca est du ressort du politicien).
Et je rappelle qu'il y a plus de syndiqués en France qu'il n'y a d'affilié à un parti politique. Pourtant on entend personne venir gueuler que les partis politiques ne représente personne

Et pour les pas content c'est simple montez votre syndicat, faites vous élire et bosser un peu. Car oui bizarrement ca gueule que les syndicats sont des branleurs/planqués/vendu/représente personne mais en tant que militant syndical dès qu'on veut proposer des postes de militants aux salariés là ya plus personne et la c'est la foire aux excuses :
"ah mais non tu comprend je vais être mal vu", "ca va etre mauvais pour ma carrière", etc...

Bref je ne suis pas affilié à la CGT mais je comprend leurs actions car cette loi est une bombe à retardement . Car l'inversion de la hiérarchie des normes vont tuer les branches car cette article est uniquement destiné à sabré les avantages et conditions de travail des salariés. Les accord d'entreprise ainsi négocié seront toujours défavorable et pour obtenir la signature il y aura le traditionnel chantage à l'emploi.
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Avatar de psykokarl
Membre confirmé https://www.developpez.com
Le 11/07/2016 à 5:55
Citation Envoyé par ddoumeche Voir le message
Ce n'est pas du chantage de la part des entreprises, c'est de la réalité économique.
Un concept que les partisans de l'état fort ne comprennent pas visiblement
Oui bien sur !
De même qu'un gamin qui en menace un autre plus jeune pour avoir son argent de poche, ce n'est pas du racket mais "de la réalité sociale en ZEP".
Choses que les parents d'élèves indignés tendent à ne pas comprendre d'avantage...

Le souci est que la libéralisation qui nous a été vendu comme un moyen d'accéder à la prospérité n'est dans les fait que la diminution du pouvoir étatique sur les acteurs économiques.
Si on considère que ce pouvoir étatique est (théoriquement) de nature démocratique cela qui revient à se priver d'un levier démocratique majeur pour ce qui est de la gestion de notre économie.
Ce que l'on nomme intérêt général n'est pas la somme des intérêts privés. Ce que vous appelez réalité économique n'est que l'état de rapports de force a un instant t et ne constitue en rien une morale ou une loi absolue : chose que certains ne comprennent visiblement pas...

L'histoire est toujours en marche ...
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Avatar de nikau6
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 03/05/2016 à 0:41
Citation Envoyé par Victor Vincent  Voir le message
[B][SIZE=4]Certains députés pensent même que l’option du 49.3 est mieux pour eux, car cela les dédouane de toute responsabilité vis-à-vis de leurs électeurs lors des prochaines élections législatives.

Les députés raisonnant comme cela sont indignes de la fonction qu'ils occupent. Dehors les parasites..!
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Avatar de Glutinus
Inactif https://www.developpez.com
Le 03/05/2016 à 9:54
C'est quand même intéressant de voir l'actualité politique vue par les informaticiens. Il y a des sections divers et ce n'est pas pour rien qu'on retrouve des centres d'intérêts de la plupart des informaticiens et ce qu'il y a d'extérieur.

De plus l'emploi nous touche beaucoup, c'est un forum professionnel. Il y a beaucoup de personnes qui passent dans la section emploi pour poser des questions sur les recrutements, les SSII, le droit du travail, la convention Syntec.

De plus ça peut être intéressant de parler Emploi et Loi du travail, vu qu'il y a une forme spéciale d'emploi dans l'IT qu'est la prestation de service via ESN/SSII, qui plus est semble majoritaire. Souvent cette ambivalence pose problème (où est mon lieu de travail habituel ? le siège de ma SSII ou mon client chez qui je suis depuis deux ans ?).
Cette ambivalence est source de l'évolution telle que voulue par le monde du travail français => le consulting permet aux clients de ne pas recruter et de bénéficier d'une ressource dont elle peut se débarasser à tout moment... et cette tendance continue à évoluer avec les employeurs qui demandent aux candidats de passer auto-entrepreneurs.

De plus on trouve des prestataires dans tous les domaines aujourd'hui : juridique, marketing, laboratoire...

Tout ce qui a attrait au travail est donc pertinent sur ce forum, qui plus est dans la section Emploi.
13  1 
Avatar de _Thomas
Membre confirmé https://www.developpez.com
Le 03/06/2016 à 0:33
Merci à tous ceux qui participent à cette discussion, je viens de lire les 4-5 dernières pages, j'ai trouvé les échanges assez intéressants et dans l'ensemble assez courtois.

Au départ, je pensais me contenter de lire les contributions des uns et des autres, mais finalement je n'ai pas réussi à me retenir de réagir. Je m'excuse d'avance pour le pavé, mais j'ai essayé d'être le plus précis et sincère possible, et comme vous pouvez le voir, j'ai alors beaucoup de mal à ne pas être verbeux.


À propos du projet de loi :
Si comme certains le disent, le projet de loi a été "vidé de sa substance", la première question qui me vient à l'esprit est : pourquoi alors certaines personnes souhaitent à tout prix qu'il soit adopté en l'état ?
Avec un niveau suffisant en français et une connexion Internet, presque n'importe peut se faire une idée de ce qu'il en est, par exemple en lisant le projet de loi directement à la source (disponible ICI), au lieu de se contenter de répéter ce que d'autres personnes en disent ou en pensent. Pour ceux qui n'ont pas le temps de lire les 131 pages et/ou qui n'apprécient pas le style léché des rédacteurs, vous pouvez toujours lire ICI une synthèse des articles critiqués (par soucis d'équilibre intellectuel, il serait très souhaitable que les défenseurs de ce projet de loi fassent eux aussi une synthèse des articles qui d'après eux, fondent la légitimité et la crédibilité du projet de loi face aux objectifs qu'il prétend atteindre ; jusqu'ici je n'ai pas trouvé mieux que ÇA).

Une fois cet effort personnel effectué, je vois quatre grandes possibilités :
  1. Le texte était initialement très positif et il le reste malgré les concessions faîtes à droite à gauche entre-temps. La grande question serait alors de comprendre pourquoi visiblement une majorité de personne est contre ? Faut-il déduire de ce constat que la CGT et ses amis ("camp" souvent présenté comme minoritaire voire ultra-minoritaire) a plus d'influence sur l'opinion public que le gouvernement, les médias de masse publics ou privés et les syndicats de salariés et patronaux (ex: MEDEF, CFDT) tous réunis ? Pourquoi et comment autant de gens se font "berner" par les arguments des uns en refusant catégoriquement les arguments des autres ? D'où vient ce déficit soudain de bon sens soudainement généralisé ?
  2. Le texte ne contient vraiment plus rien, ni de positif ni de négatif, suite aux "négociations" et aux "discussions" pre-49.3 comme l'affirmaient certains il y a peu (ex: M. Gattaz). La question initiale se repose alors : Pour quelles raisons certaines personnes veulent qu'un texte vide d'intérêt et d'utilité soit absolument adopté en l'état ? Est-ce que cela ne serait pas un indice démontrant qu'effectivement le texte n'est pas totalement vide et que par conséquent le débat sur son contenu est encore légitime ? Et si la réponse à la question initiale se trouvait dans un simple et puérile jeu de postures des uns et des autres (en étant en un peu caricatural : CGT & Co Vs Gouvernement + MEDEF & Co), devons-nous (encore?) accepter que l'issue et le contenu d'une loi concernant un élément central de nos vies actuelles soit fondée uniquement sur un jeu de pouvoir qui pour l'immense majorité d'entre nous, nous est complètement étranger ? (la plupart d'entre nous ne fait partie ni de la direction d'un parti politique national, ni de la direction d'un syndicat national de salariés ou de patrons)
  3. Le texte contient un mélange d'articles plus ou moins défendables. Pourquoi alors de pas faire le tri afin de voter ceux qui feraient plus ou moins consensus tout en continuant de "débattre" sur les autres qui concentrent les points de désaccord ? À qui profitent potentiellement plus un projet de loi "fourre-tout" ?
  4. Le texte n'a jamais vraiment contenu quoi que ce soit de crédible par rapports aux objectifs visés, ce qui explique un peu mieux pourquoi visiblement une majorité de personne ne veut pas de ce projet de loi. Pourquoi alors un gouvernement prétendu représentatif propose un projet de loi par lequel une majorité de gens ne se sentent pas représentés ? Comment en arrive-t-on à chaque fois, à travers les élections, à être représentés par des gens qui ne nous représentent pas une fois les élections passées ? Pourquoi cela changerait d'une élection à une autre ? Est-ce qu'il existe, historiquement, des exemples qui vont à l'encontre de ce constat actuel ?


Chacun se fera son idée, mais je ne peux que terminer ce point en rappelant l'intitulé du projet de loi : "Projet de loi visant à instituer de nouvelles libertés et de nouvelles protections pour les entreprises et les actifs".
Sans donner à ce détail plus de sens qu'il n'est raisonnable de lui en donner, il est amusant de constater que les nouvelles libertés et protections sont destinées en premier lieu aux entreprises, puis aux actifs.

À propos des grèves et de leurs conséquences :
Au risque de répéter des choses déjà dîtes ici, effectivement ne tombons pas dans le piège des formules toute-faites à base de vocabulaire inapproprié ("prise en otage", "terrorisme", "dictature", etc.), elles n'apportent rien de sain au débat tout au contraire. À mes yeux, les grèves ont le mérite de répondre par les faits à la question "En dernière analyse, qui dépend réellement de qui ? ", que ce soit dans le rapport salarié/patron comme dans le rapport citoyen/représentants. Cela dit, compte tenu des résultats obtenus par ces modes de revendications, j'ai du mal à défendre bec et ongles la pertinence des grèves et des manifestations, mais je ne vois pas de moins mauvaise solution pour l'instant (et comme l'ont déjà dit certains ici, une grève qui ne dérange personne ne pèse rien dans le rapport de force, donc les gènes occasionnées actuellement sont plutôt "bons signes".
Ne connaissant que très peu le sujet du droit de grève et du du syndicalisme, je ne vais pas m'étendre d’avantage sur le sujet par crainte de dire des bêtises. Je me contenterai de rappeler que nous devons la majorité du confort de nos situations actuelles (droit du travail, protection sociale, congés, payées, etc.), aussi diverses qu'elles soient, à ceux qui dans le passé ont participé à la construction de notre société en s'opposant alors à ceux qui ne voulaient pas de ce qu'on appelle couramment les acquis-sociaux. Je pense qu'il est sain de débattre de la remise en question éventuelle de tous ces acquis-sociaux, cependant il serait criminel à mes yeux d'oublier pourquoi des gens, à une autre époque, se sont battus pour les obtenir.

À propos du message de Chauve souris (#907) et des échanges qui s'en sont suivis :
Je suis globalement d'accord avec son message et donc probablement "vieux avant l'âge" malgré moi.
Effectivement je pense que les formes actuelles de nos sociétés accroissent l'individualisme alors qu'autrefois, par nécessité, elles favorisaient d'avantage la coopération et le partage. Quant à savoir si c'était mieux avant, je pense qu'il ne faut pas poser la question de cette manière, trop normative à mon goût, mais plutôt par exemple s'interroger sur les points suivants :
  • Sommes-nous plus heureux qu'avant ? Vivons-nous mieux qu'avant ? Avons-nous plus de temps libre pour faire ce qui nous plaît en dehors de la nécessité métro-boulot-dodo ?
  • Mon confort personnel n'a-t-il pas des conséquences négatives sur celui d'autres personnes ? sur l'environnement ?
  • Qu'est-ce qu'on appelle le progrès ? Pourquoi est-ce qu'on a tendance à le présenter moins sous un angle social que sous un angle économique ?
  • Est-ce que je me reconnais dans le projet de société qui est en train de se construire par la somme de nos vies individuelles ?
  • Rétrospectivement, parmi les idées dominantes actuelles qui nous semblent vraies, combien d'entre-elles n'ont pas d'abord été déconsidérées/décrédibilisées par la majorité des gens de l'époque pour finalement remplacer des idées qui semblaient immuables ? Quelles conséquences en tirer face aux idées qui aujourd'hui nous semblent immuables ? Même question à propos de celles qui nous semblent à première vue irréalisables ou grotesques ?

Je suis convaincu que lorsqu'on répond à ces questions en faisant les efforts nécessaires pour ne pas se raconter d'histoire, il y a effectivement matière à être très critique envers beaucoup de choses. Mais il est à mes yeux complètement contre-productif d'être continuellement dans la nostalgie triste d'une situation passée : la société évolue continuellement, et donc si certaines choses sont jugées indésirables aujourd'hui, il faut diriger nos efforts vers la transformation positives de ces choses-là, et non pas vers la déformation de la réalité qui nous ferait miroiter un retour possible à un eldorado antérieur qui n'a jamais existé.
Alors oui l'informatique et Internet sont des outils qui peuvent être formidables pour œuvrer à l'épanouissement des êtres humains, mais ils peuvent aussi être des outils d'asservissements (et ils le sont) ; comme n'importe quel outil, tout dépend de l'utilisation qu'on en fait, je comprends donc les arguments de Chauve souris auxquels je rajouterai les questions suivantes :
  • Nous utilisons une grande variété d'objets complexes, mais comprenons-nous comment ils fonctionnent ? comment/par qui sont-ils construits ? comment les réparer ?
  • Nous interagissons beaucoup entre nous, mais combien avons-nous de vrais amis ? de vraies relations ? que savons-nous réellement de tous ces gens-là ? à qui faisons-nous réellement confiance ?
  • Quel regard critique portons-nous sur notre perception de "la" réalité ?
  • À quelles fréquence sommes-nous réellement capables de sortir de nos bulles/de nos zones de confort intellectuelles ? (qu'elles soient sociales, informationnelles, professionnelles, etc...)
  • Nos sources d'information sont-elles autant diversifiées qu'on aime à le penser ? Est-il adéquat de faire confiance à ce point aux premières pages de résultats de nos moteurs de recherche préférés ?
  • Quel héritage réel allons-nous laisser aux générations suivantes ? ()
  • Parmi tous les usages possibles des outils informatiques à notre disposition, quelle part représente ceux qui n'asservissent pas d'avantage l'être humain mais au contraire continuent à le libérer réellement ?


À propos de l’orthographe et de la grammaire
Certains sujets de discussions, notamment ceux qui divisent le plus les opinions, nécessitent de limiter au maximum les sources de malentendus si on veut se donner les moyens faire progresser le débat, c'est à dire échanger des idées/des concepts avec une précision croissante afin de cerner les limites des points d'accord ou de désaccord (sinon on se contente d'une succession de monologues qui n'a d'intérêt pour aucune des parties).
Même si l'orthographe et la grammaire française évolue continuellement, j'ai beaucoup de mal à trouver des arguments pour ne pas utiliser -dans la mesure du possible de chacun- uniquement les mots "autorisés" et uniquement les règles de grammaire "officielles". Je trouve même cela nécessaire pour former un point de départ commun permettant ensuite de canaliser les efforts vers l'échange de concepts et d'idées plutôt que disperser ces mêmes efforts dans ce qui pourrait se caricaturer avec le cycle suivant : "expression d'idées insuffisamment précises, malentendus/incompréhensions, dépassement des malentendus/incompréhensions (dans le meilleur des cas), évaluation de la pertinence des idées exprimées initialement (dans leur version corrigée) , expression de nouvelles idées, etc...).

Qui plus est pour des informaticiens : nous viendrait-il à l'idée de ne pas respecter la syntaxe d'un langage ? de ne pas être attentif au style de notre code ?
Probablement non si notre objectif est de faire en sorte que notre code fasse ce qu'on attend qu'il fasse et le mieux possible, c'est à dire qu'il soit compris par le système devant l'interpréter et qu'il soit capable d’interagir correctement avec d'autres systèmes, d'autres ressources, etc...

P.S. Encore désolé pour le pavé et félicitations à qui auront la force de tout lire.
12  0 
Avatar de mrqs2crbs
Membre averti https://www.developpez.com
Le 27/05/2016 à 16:25
Citation Envoyé par soad Voir le message
Vous Français, vous faites pitié ! Vos grèves ne fait que vous affaiblir et vous vous en rendez même pas compte ! Vous courez à votre perte !
Salut soad,

l'évasion fiscal en France c'est 30 à 36 milliards/an de manque à gagner pour notre état.
et une grande partie de cet argent part direct en suisse.

tu vois, les gréves (justifiées de moins point de vue) ou notre mauvaise humeur, nous font bien moins de mal que ton pays.

ps: pour te détendre
14  3 
Avatar de
https://www.developpez.com
Le 06/06/2016 à 20:13
Solution très simple : retirer cette loi refusée par 62% des français ...

Et tout le monde est content sauf une très petite minorité privilégiée ... (et qui ne sera plus au pouvoir d'ici pas longtemps)
12  1 
Avatar de fredinkan
Membre expérimenté https://www.developpez.com
Le 21/07/2016 à 13:16
Vous savez que là vous ne donnez plus envie d'être lu ?

Sérieusement, allez vous battre en MP, ça laissera respirer le thread... Merci.
11  0 
Avatar de -
Membre éprouvé https://www.developpez.com
Le 03/05/2016 à 16:26
Parce que la France est une démocratie ? Alors qu'on n'a le choix qu'entre les mêmes guignols depuis plus de 20 ans ? Ça ressemble plutôt à une monarchie élue avec entretemps le droit pour le vulgus pecum de fermer sa gueule.
10  0