Le vol de 81 millions de dollars dont a été victime la banque centrale du Bangladesh a été commis en piratant le logiciel de la plateforme financière SWIT qui est au cœur du système financier mondial, d’après des chercheurs en sécurité de l’entreprise anglaise BAE Systems qui travaille dans le domaine de défense et de l’aérospatiale. Les attaquants auraient réussi à s’infiltrer dans le système de la coopérative regroupant plus de 3000 institutions financières. La coopérative en question aurait confirmé à Reuters qu’elle était au courant qu’il y avait des logiciels malveillants qui ciblaient son logiciel client. La porte-parole de l’institution, Natasha Deteran déclare que SWIT a publié une mise à jour de sécurité pour contrer les attaques de ces logiciels malveillants et a donné un avertissement à ses intuitions financières partenaires pour que ces dernières examinent leurs procédures de sécurité.
Les investigations menées par BAE Systems et SWIFT suite au vol sans précédent de la banque centrale du Bangladesh ont pu démontrer que le système financier est plus vulnérable qu’il ne l’a jamais été, à cause d’une faille du logiciel de SWIFT installé sur le serveur des banques que les attaquants ont réussi à exploiter. Le logiciel en question installé sur les serveurs des banques est Alliance Access, un logiciel utilisé pour interfacer la plateforme de messagerie de SWIFT. Les attaquants auraient réussi à trafiquer ce logiciel de sorte à dissimuler les trafics frauduleux qu’ils ont effectués. Les résultats des investigations de BAE Systems et de SWIFT ne donnent cependant pas de détails sur la manière dont les transactions frauduleuses ont été effectuées et validées à travers le système financier de SWIFT.
Les responsables de SWIFT affirment que les incidents qu’a enregistrés le système financier n’ont cependant pas impacté les services de réseau et de messagerie de base utilisés par la coopérative financière. En effet, le porte-parole Deteran déclare que SWIFT a publié une mise à jour logicielle pour aider ses partenaires à améliorer leur sécurité et repérer les incohérences dans leurs bases de données et que le logiciel malveillant n’a pas d’impact sur les services réseau et de messagerie de base de SWIFT.
Pour rappel, cette attaque contre la banque centrale du Bangladesh qui avait eu lieu au mois de février dernier avait été présentée comme étant due à une erreur de frappe. Le compte abritant les fonds était à la Federal Reserve Bank de New York et les attaquants ont tenté d’y décaisser près d’un milliard de dollars. Ils n’avaient réussi à transférer que 81 millions de dollars de cette somme avant que leur forfait ne soit découvert et les virements bloqués. Les fonds détournés par les attaquants avaient été acheminés vers les Phillipine et dissimulés à travers des casinos. Les chercheurs de BAE Systems ont donc eu la preuve actuellement qu’il ne s’agissait pas d’une erreur de frappe, mais d’une vulnérabilité du logiciel de messagerie qui a été exploitée par les attaquants pour réussir leur coup.
Le porte-parole de SWIFT rappelle que leur plateforme de messagerie est utilisée par 11 000 banques et institutions financières à travers le monde, mais que quelques-uns seulement d’entre elles utilisent le logiciel Alliance Access pour y accéder. Deteran ajoute que SWIFT pourrait sortir d’autres mises à jour au fur et à mesure que de nouveaux éléments seront découverts à propos de l’attaque contre la banque centrale du Bangladesh ou d’autres menaces potentielles. Elle ajoute également que SWIFT garde tous ses produits d’interfaçage sous revue continue et recommande aux autres fournisseurs de tels services d’en faire de même. D’après elle, le seul moyen permettant de contrer de telles attaques est que les utilisateurs mettent en œuvre des mesures de sécurité appropriées dans leurs environnements locaux de travail. Adrian Nish, chef de la division des renseignements sur les menaces de BAE, déclare quant à lui n’avoir jamais vu un plan d’attaque aussi élaboré mené par des pirates.
Le vol a aussi été facilité aux attaquants par le faible niveau de sécurité de la banque centrale du Bangladesh. En effet, des enquêteurs de la police du Bangladesh affirment que les mesures de sécurité informatiques de la banque étaient gravement déficientes. La banque n’aurait même pas des systèmes de protection de base tels que des pare-feu, affirment les enquêteurs en se basant sur les révélations des employés. Cependant, le directeur de l’institut de formation judiciaire du département des enquêtes criminelles de la police du Bangladesh estime qu’il était de la responsabilité de SWIFT de signaler ce genre de manquement dans le système de sécurité de la banque.
Source : Reuters
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Pour dissimuler leur forfait
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Le , par Victor Vincent
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