Le FBI a annoncé avoir réussi à entrer dans l’iPhone appartenant à l’un des auteurs de l’attentat de San Bernardino, confirmant ainsi qu’il veut abandonner les poursuites contre Apple : « nous avons pu avoir accès aux données contenues dans l’iPhone de Farook et, par conséquent, n’avons plus besoin de l’aide d’Apple ». Les inspecteurs du FBI ont déjà commencé leurs investigations, mais n’ont pas fait de déclaration sur ce qu’ils ont déjà trouvé jusqu’à présent.
Bien qu’aucun détail n’ait filtré sur la manière dont les forces de l’ordre ont procédé, des rumeurs ont avancé que c’est l’entreprise israélienne Cellebrite qui a proposé son aide, étant donné qu’Apple refusait de se plier aux injonctions de la Cour qui lui intimait d’apporter son aide au FBI. Un major des forces de l’ordre, qui s’est exprimé sous anonymat, a expliqué qu’une entreprise a donné au FBI les moyens d’accéder à l’iPhone 5C tournant sur iOS 9.
La capacité qu’ont acquise les forces de l’ordre pour débloquer un iPhone par une méthode alternative soulève un certain nombre d’interrogations, notamment sur la puissance de la sécurité des dispositifs Apple, mais également si la méthode utilisée pour déverrouiller l’appareil doit être publiée. D’ailleurs, les avocats d’Apple avaient précédemment indiqué que l’entreprise souhaite connaître la procédure qui a été utilisée pour déverrouiller son dispositif.
« D’un point de vue légal, ce qui s’est passé dans le cas San Bernardino ne signifie pas que le combat est terminé », a noté Esha Bhandari, avocat pour le compte de l’American Civil Liberties Union. Elle a rappelé qu’en général, le gouvernement passe par un processus où il décide s’il doit publier des informations relatives à certaines vulnérabilités afin que les éditeurs puissent les colmater. « J’espère qu’ils décideront de les donner à Apple afin que ces failles puissent être corrigées », a-t-elle déclaré, « mais si le gouvernement décide de classer l’outil, cela suggère qu’il n’ira probablement pas dans cette voie ».
Dans la perspective que le gouvernement ne lui donne pas ces informations, Apple a déclaré qu’il continuera à « améliorer la sécurité de nos produits étant donné que les menaces et les attaques sur nos données deviennent de plus en plus fréquentes et de plus en plus sophistiquées ». L’entreprise a tout de même assuré qu’elle continuera à aider les forces de l’ordre dans leurs futures enquêtes.
Melanie Newman, porte-parole du département de la justice, a déclaré : « s’assurer que les forces de l’ordre puissent obtenir des informations numériques pour des questions de sécurité reste une priorité pour le gouvernement, que ce soit avec la coopération des parties adéquates ou via le tribunal si la coopération venait à échouer ». « Nous continuerons de chercher toutes les options possibles pour atteindre cet objectif, y compris chercher la coopération de constructeurs en nous appuyant sur la créativité à la fois dans le secteur privé et public ».
Face à cette déclaration, Riana Pfefferkorn, spécialiste en chiffrement et travaillant à la Stanford Center for Internet and Society, a estimé que « les tribunaux doivent être sceptiques lorsque le gouvernement déclare ne pas avoir d’autres options que d’obliger le constructeur d’un dispositif à apporter son assistance ». « Maintenant que le FBI a eu accès à cet iPhone, ils doivent donner le moyen utilisé à Apple. Apple devrait avoir l’opportunité de colmater cette faille, qui affecte vraisemblablement plusieurs autres iPhone ».
Est-ce que les forces de l’ordre disposent d’une méthode universelle pour débloquer les iPhone ? Ce n’est pas certain, selon des majors des forces de l’ordre qui se sont encore exprimés sous couvert de l’anonymat : ils ne savent pas si cette méthode pourrait être utilisée pour le cas de Brooklyn où il s’agit d’un iPhone 5S tournant sur iOS 7.
Source : New York Times
Le FBI a officiellement réussi à contourner la sécurité de l'iPhone du terroriste de San Bernardino
Sans l'aide d'Apple
Le FBI a officiellement réussi à contourner la sécurité de l'iPhone du terroriste de San Bernardino
Sans l'aide d'Apple
Le , par Stéphane le calme
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