Essayant d’associer les internautes dans leur combat par divers moyens, ces médias ont présenté la pub comme étant nécessaire pour permettre aux lecteurs de continuer à bénéficier gratuitement de leur contenu. Ils ont par ailleurs essayé d’attirer l’attention des lecteurs sur le modèle économique des bloqueurs de contenu que certains qualifient de « racket », en reconnaissant qu’ils ont également appris de leurs erreurs et qu’ils vont désormais proposer des publicités moins intrusives.
Mais, le problème auquel seront probablement confrontés les sites d’informations, c’est que les extensions de blocage de contenus sont arrivées au bon moment, dans un contexte où la publicité mettait non seulement à mal l’expérience de navigation, mais était également perçue comme un moyen d’espionnage. Les bloqueurs de contenus ont donc permis d’apporter non seulement un sentiment de confidentialité, mais encore des gains de performances énormes témoignant parfois que plus de trois quarts du temps de chargement des pages était dû à la publicité.
Un blogueur revient sur le volet de gain de performances pour montrer pourquoi les utilisateurs installent des bloqueurs de publicité et pourquoi il serait difficile de les faire changer du jour ou lendemain. Pour évaluer l’impact de la publicité sur le temps de chargement des pages web, il prend au hasard trois articles sur Le Monde, Libération et Le Figaro. Il visite ces pages web avec Firefox d’abord sans bloqueurs de publicités et traqueurs et ensuite avec ses plug-ins. Il utilise une configuration moderne et performante (Debian 8 64 bits, Firefox 38.7.1 ESR, CPU i5-4570, 16go de RAM, SSD 250Go, connexion VDSL) et il compte le nombre de requêtes nécessaires pour afficher chaque page, la taille totale des données téléchargées et le temps nécessaire pour afficher la page complètement. Les résultats sont donnés par le graphique suivant :
En moyenne, ça donne les résultats du tableau suivant :
Les résultats montrent que l’internaute réduit le temps de chargement des pages en moyenne d'environ 90 % lorsqu’il utilise un bloqueur, la durée de chargement sans bloqueur variant entre 6 et 10 secondes selon la page considérée, sur un PC moderne. Près de 70 % du volume de données chargées est lié à la publicité et aux traqueurs, ce qui serait coûteux avec un forfait limité. La pub et les traqueurs sont encore à la base de plus de 80 % des requêtes nécessaires pour afficher la page web, ce qui peut être coûteux en termes de puissance de calcul, notamment sur les appareils mobiles bas de gamme.
Face à cette réalité, les internautes pourraient-ils désactiver leurs bloqueurs de contenus ? En d’autres termes, les sites d’informations ont-ils intérêt à contraindre ces derniers à les désactiver ?
Pour un utilisateur amateur, la campagne lancée par les médias contre les bloqueurs de pub peut entraîner un changement de position, mais il serait beaucoup plus difficile de convaincre les utilisateurs avertis qui savent mieux évaluer les bénéfices des bloqueurs de contenus, que ça soit sur le plan de la confidentialité qu’au niveau des gains de performances. D’ailleurs, en date du 26 mars, 38 % des développeurs et IT pro ont avoué que quoi que les médias fassent, ils détestent la publicité et ils auront donc toujours leurs plug-ins activés. 58 % pensent également continuer d’utiliser des bloqueurs de contenus, parce que les publicités restent trop intrusives.
Sondage sur Developpez.com : Continuerez-vous d'utiliser un bloqueur de publicité sur les médias en ligne ?
Les sites d’informations devraient donc envisager des solutions moins contraignantes que le blocage des internautes utilisant des bloqueurs de pub. Cela pourrait avoir des effets néfastes comme la réduction de leur audience.
Source : TUXICOMAN
Et vous ?
Les sites d’informations ont-ils intérêt à contraindre ces derniers à désactiver les bloqueurs de contenus ? Pourquoi ?
Voir aussi :
Des médias membres du groupe GESTE passent à l'offensive contre les bloqueurs de pubs pour sensibiliser les utilisateurs sur l'importance de la pub