Un peu plus tôt cette semaine, le FBI a fait savoir qu’il pourrait ne pas avoir besoin de l’aide d’Apple pour déverrouiller le téléphone en sa possession pour les besoins de son enquête sur l’attentat de San Bernardino qui a eu lieu en décembre dernier. Dans une requête d’annulation rédigée par le département de la justice, ce dernier a indiqué que « le dimanche 20 mars 2016, une partie tierce a montré au FBI une méthode possible pour déverrouiller l’iPhone qui a été utilisé par Syed Farook lequel, avec sa femme, Tashfeen Malik, ont tué 14 personnes dans la ville sud-californienne en décembre dernier ».
Si l’identité de cette entité tierce n’a pas été précisée, le quotidien israélien Yedioth Ahronoth confie qu’il s’agit de Cellebrite, une start-up du même pays. Avec sa technologie UFED (Universal forensic extraction device) dont la spécialité est l’extraction des données cachées dans un dispositif mobile (téléphone, tablette, GPS) aussi bien dans le cadre d’enquête policière que dans d’autres services d’investigation, l’entreprise estime être en mesure de contourner le système de protection d’Apple et de « faire parler » le dispositif.
Cellebrite dispose d’une expérience au niveau international et affirme collaborer avec 15 000 forces de sécurité de par le monde. L’entreprise a par exemple été sollicitée par le gouvernement croate en 2012 dans une affaire de pédophilie. La société affiche plus de 35 000 dispositifs UFED déployés à travers le monde et un chiffre d’affaires dépassant la barre des 100 millions de dollars. Fort d’un effectif de 400 personnes, elle dispose de bureaux en Israël, aux États-Unis, au Brésil, en Allemagne, à Singapour et au Royaume-Uni. La startup, qui a été créée en 1999 à Petah Tikva, en banlieue de Tel-Aviv, par Yossi Carmil et Ron Serber, a été rachetée en 2007 par le japonais Sun. Sa nouvelle maison mère lui a tout de même laissé son autonomie opérationnelle.
Une tournure qui vient illustrer les propos de James Lewis, spécialiste en cybersécurité au Center for Strategic and International Studies : « dès que quelqu'un me dit qu'un appareil est inviolable, ça me rappelle le Titanic, qui était insubmersible », avait-il alors déclaré. « Si vous donnez à des spécialistes assez de ressources, ils pourront forcément entrer. C'est une course sans fin entre les ingénieurs qui créent les logiciels de chiffrement et ceux qui essaient de les pirater ».
Trois applications de Cellebrite sont disponibles dans l'App Store : UFED Phone Detective, une base de données sur l'analyse forensique, Self-Care Diagnostics, pour diagnostiquer des problèmes et Transfer App, pour transférer des données d'un smartphone à un autre.
Source : Yedioth Ahronoth, FAQ UFED (au format PDF)
L'entreprise israélienne Cellebrite serait la « partie tierce » évoquée par le FBI
Pour déverrouiller l'iPhone de l'auteur de l'attentat de S.B
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Le , par Stéphane le calme
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