Selon des sources du quotidien New York Times qui cite plus d’une demi-douzaine d’employés Apple (anciens et actuels), des employés d’Apple se demandent quelle conduite tenir si l’entreprise se voyait dans l’obligation de répondre favorablement à la requête du FBI. Si certains ont affirmé qu’ils pourraient ne pas s’y soumettre, d’autres ont maintenu qu’ils seraient même prêts à quitter leur emploi plutôt que de mettre en péril la sécurité d’un logiciel qu’ils ont déjà créé.
Parmi ceux qui ont été interrogés par les soins du quotidien figurent des ingénieurs impliqués dans le développement de produits et sécurité sur mobiles ainsi que d’anciens ingénieurs et responsables sécurité.
Une potentielle résistance qui vient soutenir les propos tenus par Tim Cook, le PDG de l’entreprise, dans sa lettre ouverte, publiée pour expliquer le refus de coopération d’Apple, dans laquelle il soutenait que « le gouvernement a demandé à Apple de pirater ses propres utilisateurs et de plomber des décennies d’avancées sur la sécurité qui protège nos clients — incluant dix millions de citoyens américains — de pirates et cybercriminels compétents. Les mêmes ingénieurs qui ont créé ce système de chiffrement pour iPhone afin de protéger nos utilisateurs pourraient, ironiquement, recevoir l’ordre d’affaiblir ces protections et ainsi mettre nos utilisateurs dans une position de faiblesse ».
« Cette conscription est fondamentalement offensante vis-à-vis des principes de base d'Apple et constituerait une grave menace pour l'autonomie d'Apple ainsi que de ses ingénieurs », ont estimé les avocats d'Apple dans la motion adressée à la Cour Fédérale de District (District Central de Californie).
L’hypothèse de ces démissions massives est-elle absurde ? Peut-être pas. Tout d’abord, un tel acte paralyserait la requête du FBI. Ensuite, Jean-Louis Gassée, un ancien responsable de l’ingénierie chez Apple, a rappelé que les employés Apple ont « une culture d’indépendance et de rébellion » : « si le gouvernement essaie de contraindre ces ingénieurs, bonne chance dans ce cas ».
De plus, comme le souligne le New York Times, « la peur de perdre un emploi si bien rémunéré pourrait ne pas avoir un si grand impact sur des ingénieurs en sécurité dont les talents sont très demandés. En fait, les employer pourrait être un badge d’honneur au sein d’autres entreprises technologiques qui partagent le scepticisme d’Apple sur les intentions du gouvernement ».
D’ailleurs Windows Snyder, directeur de la sécurité pour le compte de la startup Fastly qui a été gestionnaire produit senior chez Apple, a estimé que « si quelqu’un essaie de les forcer à travailler sur quelque chose qui s’avère loin de leurs valeurs personnelles, alors ils peuvent s’attendre à trouver une position qui leur corresponde mieux ailleurs ».
Source : New York Times
Les ingénieurs sécurité d'Apple seraient prêts à démissionner plutôt qu'à se plier aux injonctions du FBI
D'après une enquête
Les ingénieurs sécurité d'Apple seraient prêts à démissionner plutôt qu'à se plier aux injonctions du FBI
D'après une enquête
Le , par Stéphane le calme
Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !