Le mois dernier, le gouvernement américain a obtenu de la Cour une injonction qui se basait sur le All Writs Act pour contraindre Apple à coopérer avec les forces de l’ordre (le FBI plus précisément). Cette coopération, qui peut se résumer à développer un système d’exploitation iOS modifié pour permettre de faire sauter la barrière de protection qu’est l’effacement automatique des données après dix tentatives infructueuses sur l’iPhone 5C de l’auteur des attentats de San Bernardino. Apple avait alors déclaré tout faire pour lutter contre cette injonction. D’ailleurs, l’entreprise a reçu le soutien de plusieurs professionnels du chiffrement, de gros bonnets de l’industrie technologiques, mais également du mari d’une personne qui a survécu à l’attaque.
Il y a quelques jours, lors d’une conférence de presse qui a été publiée sur Fox 13, Grady Judd, un shérif de Floride a décrit un cas sur lequel son équipe et lui ont travaillé : les suspects des attentats ont pris des photos de leurs victimes sur leurs smartphones et ont donné par la suite les mots de passe aux détectives pour déverrouiller leurs téléphones. Quand a été fait un parallèle avec le cas Apple, le shérif n’a pas hésité : « vous ne pouvez pas vous servir d’un modèle économique pour dire “nous n’allons pas faire attention au juge fédéral ou au juge de la mise en état. Vous voyez, nous sommes au-dessus des lois“ ». « Le PDG d’Apple doit se souvenir qu’il n’est aucunement au-dessus de la loi, au même titre que tout le monde aux États-Unis », a-t-il insisté.
Selon lui, si l’entreprise devait à nouveau être confrontée à un cas de figure où elle doit aider à déverrouiller un iPhone dans le futur, cela pourrait se terminer par l’emprisonnement de Tim Cook probablement pour mépris face à une injonction de la justice. « Mais croyez moi, si j’ai un pied dans cette commune et que je peux obtenir du bureau du procureur qu’il lance une poursuite (contre Tim Cook) et un juge qui nous soutienne, je vais faire enfermer ce chenapan ».
Quoi qu’il en soit, si Apple refuse de se plier à cette exigence, le Département de la Justice (DoJ) menace de faire saisir tout le code source d’iOS, avec les clés qui permettent à Apple de signer les mises à jour poussées vers les iPhone de ses clients. Et d’expliquer que « le FBI ne peut pas lui-même modifier le logiciel sur l’iPhone de Farook sans accéder au code source et à la signature électronique privée d’Apple ».
« Le gouvernement n’a pas cherché à contraindre Apple à livrer ces derniers, parce qu’il a cru qu’une telle requête serait moins au goût d’Apple. Si Apple préfère cette voie, cela pourrait offrir une alternative qui demande moins de travail aux programmeurs d’Apple ».
Source : Fox 13, The Guardian
Un shérif de Floride envisage de faire enfermer Tim Cook
Le PDG d'Apple qu'il qualifie de « chenapan », si Apple refuse de coopérer avec le FBI
Un shérif de Floride envisage de faire enfermer Tim Cook
Le PDG d'Apple qu'il qualifie de « chenapan », si Apple refuse de coopérer avec le FBI
Le , par Stéphane le calme
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