Quand au marché de l'édition en général, il est plutôt mal en point, et risque de disparaître réellement si on ne fait rien pour le protéger, car ce serait alors une véritable catastrophe culturelle.

Envoyé par
AoCannaille
Tant que les œuvres sont disponibles, sous une forme ou une autre, et que la mise à disposition est possible, sous une forme ou une autre, la culture est là.
Dans les années 90, je bossais chez un éditeur de taille moyenne. J'ai assisté aux nombreuses fusions/acquisitions qui se faisaient alors dans ce secteur, jusqu'au jour ou ma boite à elle-même été absorbée par un plus gros poisson.
Comme j'étais dans leur service informatique, seuls les fichiers les intéressaient;
Je ne dis pas ça pour mon cas personnel, mais il y a eu beaucoup de casse. a l'époque Hachette à bien faillit disparaître lui aussi.
Alors, si, je t'assure, les maisons d'édition sont réellement menacées.
Leur principal soucis, c'est que leur modèle économique est vieillissant et se retrouve en porte à faux avec le monde actuel.
J'aimerai pas voir disparaître les éditeurs, pour plusieurs raisons:
La première : c'est qu'ils lisent des milliers de manuscrits chaque mois pour dénicher de bon auteurs.
La seconde : c'est qu'ils aident leurs auteurs à aller jusqu'au bout de leurs écrits. Et c'est loin d'être quelque chose d'évident.
Les anecdotes fourmilles à ce sujet :
- Galimard soutenant Celine (alors qu'il désapprouvait ses écrits) et que ce dernier lui envoyait régulièrement des lettres d'insultes.
- Chez Albin Michel ils ont carrément mis à disposition à Amélie Nothomb un bureau, à force de la voire squatter les lieux quand elle répondait au courrier de ses lecteurs.
Alors oui, les auteurs touchent un faible pourcentage, et il vaut mieux savoir écrire pour que cela soit rentable.
De reste, fabriquer un bouquin papier, ce n'est pas aussi simple qu'on peut l'imaginer.
Et pour en avoir fréquenté quelques uns, les correcteurs professionnels sont des extra terrestres. Je ne pourrais pas faire le millième de leur job sans souffrance intellectuelle, et je pleins sincèrement le relecteur orthographique de Marguerite Yourcenar avec ses phrases sans fin.
Ah, et on n'a pas le droit d'en parler, mais le syndicat du livre fait aussi très bien sont travail de sape.
Laisser disparaître les éditeurs, c'est renoncer à de sacrés auteurs, et l’annonce d'une dégringolade culturelle.
Déjà, avec la déshérence des libraires, on assiste à la mise en mètres linéaire des livres dans les supermarchés, comme s'il s'agissait de plats surgelés.
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