
AT&T, le géant des télécommunications américain fournisseur exclusif du forfait de l'iPhone, vient de faire parvenir à la FCC (Federal Communications Commission) un document dans le cadre de l'étude par cette dernière du cas Google Voice. La Commission devra en effet définir si l'application est oui ou non légale et dans un positionnement réglementaire.
Dans cette affaire, le groupe leader de la téléphonie nord américaine entend bien mettre du plomb dans l'aile de Google.
Son rapport, intitulé "La Vérité à propos de Google Voice", est un véritable pamphlet de propagande contre l'entreprise de Mountain View. AT&T y affirme qu'il est intolérable de bloquer certains types d'appels (ce que l'éditeur justifie en expliquant que les connexions bridées ne concernent que des numérotations à tarif trop élevé pour un service gratuit, basé sur Internet de surcroît). Toutes les compagnies nationales de téléphonie ne peuvent pas bloquer ces numéros surtaxés et elles doivent donc toutes payer des frais que Google a réussi à éviter.
Robert W. Quinn, le Vice Président senior d'AT&T, met toute sa virulence à détruire Google, et ses paroles comptent parmis les plus violentes jamais énoncées publiquement à l'encontre du leader des moteurs de recherche. Il accuse Google de profiter de sa position dominante sur le marché pour injustement écraser ses concurrents et réduire au silence ses opposants politiques : "Google place toujours les liens vers ses messages politiques favoris en haut des résultats de rechercher de manière gracieuse, et n'hésite pas inversement à boycotter ses conccurents pour son propre intérêt économique".
La lettre longue de treize pages de l'homme mécontent attaque Google sous toutes les coutures. Voici quelques morceaux choisis de cette littérature particulièrement diplomatique :
"Le double standard de Google pour "l'ouverture", sous couvert de vouloir préserver un écosystème web 'gratuit et ouvert', n'est que poudre aux yeux où Google fait bien ce qu'il veut, tandis que les autres sont sujets à des régulations de la Commission."
"Si Google arrive à convaincre la Commission qu'il agit à 100 % en dehors des Titres I et II, alors il pourra non seulement disposer des informations confidentielles de ses utilisateurs (e-mails, enregistrements d'appels, historiques de recherches web, etc.) mais surtout la confidentialité de ces informations ne pourra être préservée et Google pourra utiliser ces données selon son bon vouloir, voire même les vendre si l'envie lui en prend".
"En préparant une plainte à l'encontre du rapprochement Google/Yahoo, le Département de la Justice a conclut que la position de monopole de Google (NDLR : sur la recherche en ligne et la publicité qui y est associée) était un fait établi, et que cet arrangement entre les deux parties étendrait encore cette dominance écrasante."
Source : "The Truth About Google Voice and the Open Internet Principles" (texte intégral en PDF)
Lire aussi : Apple pris en flagrant délit de mensonges sur le retrait de Google Voice de l'AppStore



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