Les systèmes d'information web sont aujourd'hui majoritairement hébergés dans des datacenters, alors que cet hébergement était il y a encore dix ans assuré au sein des DSI et opéré par du personnel en interne. Ce changement de stratégie d'hébergement est bien entendu une réponse à la recherche de réduction des coûts.
Mais en renonçant à héberger sa solution technique, la DSI ne renonce-t-elle pas également à la maîtrise de son architecture ? En effet les hébergeurs ne sont-ils pas en position d'imposer aux projets leur architecture cible ?
La bonne gouvernance recommande de choisir l'architecture d'un projet lors de sa phase de cadrage avant tout développement. Ce choix est en grande partie fait à l'issue d'une phase d'étude qui prend en compte les besoins futurs du système (performances robustesse...) et de la maturité des différentes technologies. Bien entendu, certaines données d’environnement comme le niveau de compétences des équipes de développement ou les contraintes de temps de développement entrent en compte dans cette analyse.
Mieux encore, dans certaines DSI ayant un haut niveau de maturité, des normes d'architecture existent pour faire converger les socles et les processus de développement. En effet, l’équipe d'architecture peut identifier, qualifier et mettre en place des socles techniques. Et dans le même temps, la DSI doit faire monter en puissance des développeurs sur les technologies retenues.
Selon cette dynamique, la DSI maitrisera (d'un point de vue technique) sa solution de la phase de conception jusqu'à la phase de déploiement.
Mais l'objectif final d'un projet de système d'information, dont le but est d'apporter de la valeur ajoutée à l'entreprise, est d'être mis en exploitation au profit du client. Or la tendance actuelle est de faire appel de manière quasi systématique à un hébergeur du cloud pour des raisons bien connues de réduction des coûts, de mutualisation des infrastructures, et de maîtrise des cyberrisques. L'un des impacts de cette pratique est une divergence possible entre les choix initiaux d'infrastructure et l'offre de l'hébergeur. Cet impact est si fort que l'étude d'architecture intègre les offres hébergeurs comme une contrainte forte dès la phase amont du projet.
Cette contrainte des hébergeurs est d'autant plus prégnante que leurs offres sont quasiment uniformes, lissées par la compétitivité et la recherche d'une lisibilité « toujours plus simple » au profit des décideurs des différentes directions métier de l'entreprise. Ce qui nous amène in fine, à un bouquet d'offres extrêmement pauvre.
Et vous ?
Sur vos projets, percevez-vous ce risque ?
Les hébergeurs imposent-ils leurs architectures aux projets ?
Les hébergeurs imposent-ils leurs architectures aux projets ?
Le , par autran
Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !