
Selon ce département, le problème est parvenu à la connaissance des agents de cet établissement en 2012 lorsque la famille d’une victime a alerté les fonctionnaires qu’ils projetaient de libérer un prisonnier plus tôt que prévu.
Malheureusement, au lieu de prendre les mesures idoines afin que des correctifs soient appliqués assez rapidement, les multiples reports du département IT ont laissé perdurer cette erreur dans le programme qui a contribué à renforcer le nombre de prisonniers libérés sans avoir purgé la totalité de leurs peines.
Pour mieux comprendre ce qui s’est passé, il faut savoir qu’en principe, les prisonniers bénéficient d’un programme d’encouragement qui permet de réduire leur peine jusqu’au tiers si ces derniers ont fait montre d’une bonne conduite. S’ils participent à des travaux, des programmes éducatifs et ne commettent pas d’infractions, ils peuvent bénéficier de crédits qui leur permettront de réduire leur peine.
Avant 2002, ce programme de réduction de peine était appliqué aux prisonniers en tenant compte du temps passé uniquement dans les prisons d’État et non celui passé dans les prisons des comtés avant d’être transférés dans les prisons d’État. À partir de 2002, une décision de justice a ordonné que le temps passé dans les prisons des comtés soit également pris en considération pour le calcul des réductions de peine pour bonne conduite.
À côté de cela, il faut ajouter que lors du jugement des malfaiteurs, certains recevaient des peines supplémentaires pour circonstances aggravantes à cause de l’usage d’armes à feu, d’armes létales ou encore pour abus sexuels.
En principe, le calcul des réductions de peine pour bonne conduite ne devait s’appliquer qu’à la peine de base et non à la peine supplémentaire délivrée pour circonstance aggravante. Malheureusement, la mise à jour du code du programme de calcul appliquait les réductions sur les deux éléments et cela depuis 2002.
Depuis cette date jusqu’à ce jour, environ 3200 prisonniers ont été libérés avant d’avoir achevé leur peine en prison. Et selon les premières estimations, le nombre moyen de jours retranchés à cause du bogue est de 49. Toutefois, dans un cas, un prisonnier a vu sa peine être réduite de 600 jours, quoique ce dernier demeure toujours en prison purgeant le reste des jours dus.
Le nouveau secrétaire du « State Department of Corrections » ayant eu connaissance du problème récemment a informé le gouverneur Jay Inslee de l’État de Washington qui a pris certaines mesures immédiates. En attendant la sortie d’un correctif au plus tard le 7 janvier prochain, le département procède à un calcul manuel des peines afin que les prisonniers soient libérés aux dates exactes.
Des actions ont été déployées afin de mettre la main sur certains prisonniers qui ont été libérés avant le temps imparti afin de les ramener en prison pour qu’ils purgent le reste de leur peine. Et pour la plupart des prisonniers libérés avant leur temps et qui n’auraient pas commis de forfaits depuis leur libération, des crédits de compensation de jours leur ont été accordés afin qu’ils ne soient pas ramenés en prison. Deux procureurs fédéraux à la retraite ont été nommés pour mener une enquête indépendante afin de situer les responsabilités.
Toutefois, cette affaire vient soulever certaines interrogations vu que le bogue en question date de treize ans et a été connu des services pénitentiaires depuis trois ans, mais n'a pas été corrigé. Une des raisons du manque de correctifs est que les développeurs qui devaient concevoir les correctifs ont été en congé entre février et septembre. Devrait-on remettre en cause les logiciels développés par l'administration publique en général et les services publics américains en particulier ?
Source : Seattletimes
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