Lors d'une table ronde au siège de New-York de la compagnie, Sergey Brin, le cofondateur, et Eric Schmidt, le Vice-président de Google, qui ne font que de très râres apparitions publiques, ont décidé de revenir sur la stratégie de leur entreprise. Et les critiques qui lui sont faites.
Google se diversifie dans de nombreux projets (systèmes d'exploitations, applications, bibliothèque en ligne... agence matrimoniale, etc.). Pourtant, l'entreprise, qui connait la plus forte croissance du secteur informatique sur 2009, fonde sa progression constante sur le même centre de profit que depuis sa création : la publicité. Plus de 90% de ses revenus sont issus des fameux Ad-Words (mots-clefs publicitaires).
Il semble donc tout naturel que les deux actionnaires imaginent l'avenir avec un Internet encore plus présent qu'aujourd'hui dans nos modes de vie. "Je pense que le modèle du Cloud Computing est le meilleur modèle pour l'avenir des applications", croit Brin, "Pensez à toutes ces mises à jour... auxquels vous n'aurez plus à penser"
Croyance ou prévision, Brin et Schmidt promettent de tout faire pour que cette hypothèse se réalise.
Y compris dans le milieu professionnel, qui représente un potentiel de croissance énorme : "[en 2004] les webmail étaient vus comme un jouet", argumente Brin, "Avec Gmail, [nous] sommes allés beaucoup plus loin que la concurrence, en offrant une technologie qui était capable de traiter une grande quantité de données dans le Cloud". Sous-entendu : le résultat a été l'adoption du mail par les professionnels.
Schmidt et Brin entendent visiblement faire de même avec les Googles Apps (suite d'applications, notamment bureautiques, hébergée sur Internet), voire avec Picassa.
Ssur le service de partage d'images, Brin ne donne cependant pas plus de précisions sur ce qu'il entend par "application professionnelle" ni sur la manière dont celle-ci émergera.
Mais le cœur de métier de Google reste la recherche. Les deux hommes ne l'oublient à aucun moment : "La recherche a besoin d'être améliorée... et plus vite" assène Schmidt. Brin confirme. Il aimerait trouver beaucoup plus de fonctionnalités que celles qui existent actuellement sur le portail. On peut donc s'attendre à l'arrivée rapide d'une suite de nouveautés, dans la lignée de la dernière en date : Quick View.
Sergey Brin, Image Wikipedia
Face aux critiques de plus en plus nombreuses sur la domination de Google sur de nombreux domaines du Net (peurs particulièrement exacerbées en Europe avec le projet de numérisation des livres Google Books) et sur l'utilisation des données récoltées par l'entreprise, Schmidt tente de rassurer, emphatique : “Si nous rentrions dans une pièce où la lumière du Diable nous frappait de plein fouet et que nous en ressortions avec des stratégies maléfiques, soyez sûr qu'à cet instant précis nous serions détruits. Parce que la confiance serait détruite".
Pas sûr que la tirade rassure les personnes qui s'inquiètent des problèmes de confidentialité.
Mais les deux compères ont un deuxième argument. L'utilisation de l'Open Source (notamment pour Chrome OS ou Android) serait un gage de sécurité pour les utilisateurs.
“Il y a beaucoup de raisons pour que nous ne devenions jamais Microsoft” lache Schmidt.
Brin acquiesce et précise “A l'heure qu'il est, Chrome OS (le futur système d'exploitation gratuit de Google, toujours en cours de réalisation) a une part de marché de 0%, tout simplement parce qu'il n'est pas encore diffusé. Imaginez un scénario où nous arrivions à gagner 80% de part de marché avec un produit gratuit, ce qui je le précise tout de suite, est hautement improbable. Imaginez maintenant que nous allions dans l'antre du Diable et que nous décidions d'un coup de tout changer. Un concurrent pourrait de toute façon prendre le code source du produit et le proposer selon notre ancien Business Model fondé sur la gratuité alors que notre nouveau business model payant modrait la poussière. C'est pour cela que l'Open Source procure une protection [aux consommateurs contre les monopoles]”.
Avec tous ces projets, la compagnie continue à embaucher mais "pas autant que par le passé", souligne Brin, "cela nous permet de digérer un peu tous les changements que nous avons réalisés ces dernières années".
Petite précision. En période de récession, dans la bouche de Brin, "pas aussi vite" veut dire :"Je ne suis pas sûr que nous arrivions un jour à doubler notre effectif actuel" (sic).
Google a-t-il jamais entendu parler du mot "crise" ?
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Le , par Gordon Fowler
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