Les avancées technologiques nous plongent dans un monde dans lequel nos façons de vivre peuvent être imaginées presque sans limites. Avec l'Internet des Objets (IdO), ce qui semblait être autrefois de la science-fiction est maintenant une réalité et deviendra prochainement la norme. C’est en tout cas le point de vue d’Eve Maler, vice-présidente du service innovation et technologies émergentes chez ForgeRock.
De nos jours, il n'est pas difficile d'imaginer un monde dans lequel notre voiture, sur le chemin du domicile, parle à notre thermostat, garantissant ainsi qu'il soit chauffé à notre arrivée. On peut également imaginer que notre réfrigérateur commande automatiquement les aliments dès qu'il commence à en manquer. Cependant, alors que tant d'aspects de nos vies sont connectés, comment peut-on en profiter sans mettre en péril notre sécurité ou le respect de notre vie privée ? C’est la question à laquelle Maler a tenté d’apporter une réponse en s’appuyant sur cinq faits importants relatifs à l'émergence de l'Internet des Objets et son incidence sur notre vie privée.
1. Des sommes colossales investies dans l'Internet des Objets entraineront une croissance exponentielle de ce dernier
Selon les récentes estimations, on s'attend à ce que l'investissement mondial dans l'Internet des Objets représente 7,3 milliers de milliards de dollars d'ici 2017, a affirmé Eve Maler. De nombreuses sociétés explorent de manière intensive de nouveaux projets collaboratifs et créatifs sur l'IdO pour s'implanter sur le marché et pour devenir plus compétitives, poursuit Maler qui cite l’Apple Watch comme exemple d’un objet connecté qui peut servir non seulement dans le cadre d'une activité physique, mais également pour la recherche médicale.
2. Cette croissance aura des répercussions sur le respect de la vie privée
Alors que les sociétés ont de plus en plus recours à l'Internet des Objets pour fournir des services personnalisés, les consommateurs peuvent raisonnablement craindre que le respect de leur vie privée soit compromis d’après Eve Maler. À cet égard, elle estime que l'IdO fait face à des problématiques uniques, car les entreprises doivent avoir accès aux données personnelles des utilisateurs afin de fournir les services auxquels ces derniers s'attendent de plus en plus. En même temps, l'expérience du respect de la vie privée à laquelle sont habitués les utilisateurs d’Internet en navigant à travers des sites Web n'est tout simplement pas transposable dans le cas d'un grand nombre d'appareils de l'Internet des Objets, estime Maler. Elle donne en effet l’exemple d’une ampoule intelligente qui ne disposerait nullement de cases à cocher permettant de restreindre certaines choses ou d’en autoriser d’autres.
3. L'Internet des Objets continuera à se développer si des protocoles adaptés sont offerts
Alors que de plus en plus d'objets et d'appareils acquièrent la capacité de communiquer entre eux, la vice-présidente du service innovation et technologies émergentes de ForgeRock fait remarquer que les sociétés doivent s'atteler à une tâche monumentale : celle consistant à s'assurer qu'elles peuvent donner aux utilisateurs le contrôle de leurs données personnelles, même si ces données sont collectées et gérées parmi des millions de réseaux sur lesquels de nombreux appareils sont connectés. Les utilisateurs doivent également pouvoir contrôler le partage des données de l'Internet des Objets afin de pouvoir partager ces données, entre autres avec leur famille et leurs amis, de manière pratique et ordonnée ou être en mesure d’en interdire le partage avec d’autres. Dans ce but, des protocoles de l'Internet des Objets doivent offrir une approche cohésive de la gestion de l'identité afin de garantir que les liaisons entre appareils, utilisateurs et services du Cloud sont correctement établies aux bons moments, qu'elles sont basées sur des accords de confidentialité justes et que leur suppression est effectuée lorsque les parties concernées en font la demande.
4. Le contrôle des données par les utilisateurs est possible ?
Un organisme de normalisation nommé Kantara Initiative promeut plusieurs initiatives, dont l'Identities of Things Discussion Group (groupe de discussion sur l'identité des objets) et l'User-Managed Access (UMA) Work Group (groupe de travail sur le protocole UMA), afin d'apporter des solutions au problème de partage de données, affirme Eve. En effet, UMA est un nouveau protocole conçu dans le but d'offrir aux utilisateurs un point de contrôle unifié pour autoriser l'accès aux services et aux données personnelles, quel que soit l'emplacement où ces ressources se trouvent en ligne. Par exemple si Alice possédait une « voiture connectée » à l'Internet des Objets, elle pourrait l'intégrer dans son tableau de bord de partage en ligne prenant en charge le protocole UMA, sur lequel elle aurait la possibilité de configurer une préférence de partage afin de laisser son fils Jacob conduire la voiture, sans lui donner accès au coffre.
5. Les sociétés peuvent garantir le respect de la vie privée ?
D’après Eve Maler, la manière la plus pratique de protéger la vie privée consiste à utiliser des plateformes et des normes ouvertes cohérentes et bien validées permettant d'établir des connexions sécurisées et acceptées par l'utilisateur entre les appareils, les services et les applications. Cela est primordial pour profiter au maximum de l’IdO, car c’est seulement après que les utilisateurs auront l'impression d'avoir le contrôle sur leurs informations, nous pourrons vraiment entrevoir la totalité du potentiel de tout ce que cette technologie a à offrir, conclut Maler.
Source : Global Security Mag
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