
Selon IAN, un ingénieur est un professionnel qui conçoit, construit et maintient un système. Des tâches qui nécessitent d’être habile, astucieux, précis, etc. en plus de ces aptitudes, il faut de l’intégrité, car la qualité du travail rendu peut mettre en jeu la vie des citoyens dans leur quotidien. Il estime qu’être ingénieur, c’est avoir la responsabilité de construire des ponts, bâtiments, machines, etc. avec intégrité dans l’intérêt public, sachant qu’une erreur de sa part pourrait mettre en danger la vie des citoyens. Les ingénieurs logiciels en revanche ne construisent pas pour l’intérêt public et devraient être appelés «programmeurs » ou « développeurs logiciels ».
Reconnaissant que IAN a en partie raison, car nombreux sont les développeurs de nos jours qui assemblent des bouts de codes afin de produire des logiciels, Nadia relève toutefois que la tâche des développeurs d’aujourd’hui leur a été rendue facile par leurs prédécesseurs. Un développeur en 2015 ira plus vite dans son travail grâce aux travaux des développeurs de 1998. Elle soutient que malgré le fait qu’il existe un nombre important d’outils et d’applications disponibles permettant de coder une application aussi facilement qu’une recherche sur Google, il existe encore des professionnels du logiciel qui méritent le titre d’ « ingénieur ».
Si selon IAN, le domaine de l’informatique est devenu une infrastructure, mais ne fonctionne pas comme tel parce que parler d’infrastructure, c’est faire référence aux entités physiques comme les ponts et autres, Nadia soutient qu’il existe aussi l’infrastructure logique qui ne fait pas référence aux serveurs, mais plutôt à des couches sur lesquelles s’appuient les outils de développeurs, des bibliothèques, des langages, des espaces de travail qui facilitent les travaux des développeurs d’aujourd’hui. Même si l’infrastructure logicielle n’est pas permanente comme celle physique, elle change de manière constante et aujourd’hui, il y a des millions de personnes qui dépendent de son bon fonctionnement.
Si une erreur d’un ingénieur logiciel peut ne pas mettre en danger la vie du citoyen comparée à celle d’un ingénieur de bâtiment, les effets néfastes se feront tout de même ressentir dans la vie du citoyen affirme Nadia qui illustre ses dires avec l’exemple de faille de l’année dernière sur OpenSSL qualifiée comme l’une des plus grandes de l’histoire dans le monde de la sécurité.
Pour Nadia, malgré les développeurs de nos jours, dont le travail semble ne pas être bien compliqué, il existe une catégorie de véritables ingénieurs logiciels qui facilitent le travail du reste des développeurs.
Source : Site Nadia Eghbal, Article IAN BOGOST
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