Lors de la première conférence sur le numérique qui a eu lieu à l'Élysée ce mardi 27 octobre, les chefs d’État français et allemand ont annoncé une série de mesures pour accélérer la transition numérique entre les deux pays et, à terme, créer un véritable marché européen du numérique. « Nous voulons être le continent qui peut, sur le numérique, être le meilleur au monde. Certes, il y a une concurrence – et on sait d'où elle vient. Alors soit nous suivons, soit nous anticipons. Et c’est vrai que l’alliance entre la France et l’Allemagne peut être extrêmement fructueuse. Nous avons fait le choix d'anticiper et, dans certains domaines, de prendre de l'avance », a déclaré le président français.
Aussi, dans le cadre de la conférence numérique franco-allemande « Accélérer la transformation numérique des économies », Sigmar Gabriel, vice-chancelier et ministre de l’Économie et de l’Énergie en Allemagne et Emmanuel Macron, ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, ont donné le coup d'envoi à une coopération bilatérale dans le numérique en s’accordant sur cinq points : la stratégie pour le marché unique du numérique, les compétences, conditions de travail et incidences sociales, la numérisation de l’économie, les technologies numériques et le Big Data et enfin le financement des start-up.
« L’Allemagne et la France estiment que la mise en place d’un marché unique du numérique en Europe est indispensable pour parvenir à une économie forte et compétitive. Les technologies numériques sont en train de transformer l’économie et ont une incidence considérable sur le marché du travail, les entreprises et la société. Il est essentiel que les acteurs du marché européen adoptent ces nouvelles technologies et en exploitent tout le potentiel pour renforcer leur compétitivité. Nous devons utiliser tous les avantages d’un marché unique du numérique pour mener à bien cette stratégie », peut-on lire sur la déclaration commune.
L’Allemagne et la France se réjouissent du lancement du projet européen intitulé Free Flow of Data, destiné à encourager la libre circulation des données afin de développer le marché européen. Les deux pays ont également une conception commune des principes liés à la protection des données, à la sécurité et à la transparence. Du fait de la nature sensible de certaines données, le projet Free Flow of Data ne doit pas affaiblir la réglementation de l’Union et des États membres en matière de protection et de localisation des données. L’Allemagne et la France continueront à travailler en étroite collaboration sur ces questions, en particulier sur la définition de priorités en matière de normalisation dans le domaine du big data au niveau de l’Union européenne. Dans ce cadre, le projet de règlement européen sur la protection des données constitue une avancée majeure vers la création d’un marché commun à l’échelle de l’Europe sur lequel les acteurs joueront à armes égales.
Concernant les compétences, conditions de travail et incidences sociales, l’Allemagne et la France ont prévu de renforcer l’enseignement de compétences dont l’économie a besoin dans le domaine du numérique et de l’entrepreneuriat au sein de leurs programmes de formation initiale et continue. Les deux pays apporteront davantage de soutien aux travaux de recherche universitaire dans ces domaines. Les deux pays ont assuré qu’ils mettraient tout en œuvre pour que l’enseignement supérieur, la formation professionnelle et la recherche soient des grandes priorités du plan d’action européen, afin d’encourager et d’aider les jeunes à devenir les innovateurs de demain.
Sur le point relatif à la numérisation de l’économie, les deux pays ont reconnu que la numérisation ne concerne pas seulement un secteur particulier, mais qu’elle est source de défis et d’opportunités pour l’ensemble de l’économie. Aussi, ils prévoient de soutenir la modernisation de leur industrie et de faire figure d’exemple par leur capacité à se saisir des nouvelles opportunités économiques qu’offre la numérisation de l’économie, en particulier par le biais de projets tels que « Industrie du futur » en France et « Industrie 4.0 » en Allemagne. « Les deux pays sont convenus d’entamer une discussion sur les principaux défis que devra relever l’industrie afin d’instaurer, d’ici à la fin de l’année 2015, une coopération entre les plates-formes « Industrie 4.0 » et « Industrie du futur » sur la base de priorités et d’objectifs communs », assurent les ministres.
Pour ce qu’il en est des technologies numériques et du Big Data, ils ont décidé d’encourager la collaboration entre acteurs industriels de la nanoélectronique. Par conséquent, ils saluent et s’engagent à soutenir les nouveaux projets de collaboration mis en place dans ce domaine, notamment ceux portant sur la technologie FD-SOI (fully-depleted silicon-on-insulator). « Cette technologie revêt une importance majeure pour la compétitivité européenne dans les industries nanoélectroniques de pointe et les solutions utilisées dans une large gamme d’applications : mobiles, automobiles… », assurent les ministres. Les deux gouvernements encouragent aussi le développement de technologies numériques dédiées aux véhicules autonomes et connectés, en soutenant des projets de R-D industrielle conjoints sous le label EUREKA.
Et enfin pour ce qui concerne le financement des start-up, l’Allemagne et la France se disent pleinement convaincues de l’importance pour les start-up et les entreprises innovantes de trouver des investisseurs expérimentés dont la stratégie dépasse les frontières nationales et capables de répondre à leurs besoins de financement à tous les stades de leur croissance. Par conséquent, l’Allemagne et la France soutiennent la collaboration entre le Beirat « Junge Digitale Wirtschaft » du ministère fédéral de l’Économie et de l’Énergie (BMWi) et le Conseil national du numérique visant à améliorer l’environnement des start-up et de l’économie numérique.
La prochaine conférence numérique aura lieu l’année prochaine à Berlin. L’occasion de faire un état des lieux des actions entreprises.
Source : déclaration commune (au format PDF)
La France et l'Allemagne unissent leurs efforts autour du numérique
Et présentent une stratégie commune
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Le , par Stéphane le calme
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