Le mois passé, les fondateurs de Google, Larry Page et Sergey Brin, ont annoncé une restructuration importante de leur entreprise. « Notre entreprise fonctionne bien aujourd’hui, mais nous pensons que nous pouvons la rendre plus claire et plus responsable. Nous sommes donc en train de créer une nouvelle société appelée Alphabet » expliquait Larry Page dans un billet de blog. « Alphabet est une collection d'entreprises. Google en est la plus importante. Mais ce nouveau Google va être allégé : les activités éloignées de nos principaux produits Internet seront désormais regroupées dans Alphabet ». Aussi, vendredi dernier, Google est officiellement devenu une filiale d’Alphabet.
Il faut préciser qu’Alphabet conserve pratiquement le même Conseil d'administration que Google, son équipe dirigeante n’ayant que très peu évoluée. Larry Page en est le directeur général. Eric Schmidt conserve le rôle de président exécutif du Conseil d'administration. Ruth Porat officie toujours en tant que directrice financière. Rappelons que ces trois responsables occupaient les mêmes fonctions chez Google. L’un des petits changements à noter est le fait que Sergey Brin récupère le titre honorifique de président.
Pour Google, avec un nouveau parent vient une nouvelle ligne de conduite. D’ailleurs, en novembre 2014, Larry Page avait annoncé qu’il réfléchissait à un slogan capable de mieux refléter l’entreprise. Raison pour laquelle son célèbre slogan « Don’t be evil » (« ne soyez pas malveillants »), qui a fait partie de l’histoire de Google pendant un peu plus d’une décennie, ne sera pas repris par Alphabet, même si l’idée reste indubitablement la même : « Do the right thing » (« faites ce qui est juste »). Un slogan qui sera explicitée dans le nouveau code de conduite de Google : « les employés d’Alphabet et de ses filiales doivent faire le bien - obéir à la loi, agir avec honnêteté, et se traiter mutuellement avec respect ».
D’autres changements ont été apportés à la ligne de conduite de l’entreprise. Les anciennes règles sur l’alcool au bureau (« ok, mais pas trop ») ou les animaux domestiques (« les chiens sont cools mais les chats ne sont pas encouragés») ont été retirées. Certaines lignes sur la façon dont l’entreprise devrait fonctionner comme « tout ce que nous faisons dans le cadre de notre travail chez Google sera, et doit être, mesuré par rapport aux normes les plus élevées possibles de la conduite éthique en entreprise » ont été enlevées. Globalement, ce nouveau code de conduite s’avère plus général que l’ancien, laissant probablement la porte ouvertes aux filiales qui voudraient probablement avoir leur propre culture d’entreprise et qui aurait pu différer de celle d’Alphabet si elle était plus spécifique.
D’ailleurs un porte-parole de l’entreprise a plaisanté en disant que « les entreprises individuelles Alphabet pourront bien entendu avoir leurs propres codes pour s’assurer de promouvoir une conformité à de grandes valeurs. Mais, si elles commencent à autoriser les chats au travail, il y aura de sérieux problèmes avec un P majuscule ».
Notons qu’au niveau des consommateurs, ce changement n'aura aucun impact ; la marque, les produits et services de Google étant resté exactement les mêmes. En terme d'organisation, c’est bien entendu le nouveau Google qui conserve le moteur de recherche, les activités publicitaires, la plate-forme de vidéos YouTube, le système d'exploitation mobile Android, la cartographie Maps, la messagerie Gmail ainsi que tous les autres services Internet et applications mobiles. Mais les projets annexes comme Google X, le laboratoire de recherche de Google qui a développé les Google Glass et la voiture automne Google Car, Fiber, l’opérateur d’accès internet par fibre optique de Google ou Calico, le centre de recherche en génétique, dont la mission, est d’augmenter la qualité de vie et la longévité, sont désormais séparés du cœur de métier historique de la société.
Tous ces projets sont désormais des entreprises à part entière, indépendantes les unes des autres. C’est pourquoi chaque entité sera placée sous la responsabilité d'un directeur général aux pouvoirs élargis. Cette stratégie vise à faciliter l'innovation en limitant les potentiels conflits d'intérêt entre les différentes équipes. Les ressources financières et les objectifs à long terme de ces sociétés seront définis en amont par les responsables d’Alphabet.
Source : US Securities and Exchange Commission, Code de Conduite Alphabet
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Google devient officiellement une filiale d'Alphabet
Qui abandonne sa devise culte « Don't be evil »
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Le , par Stéphane le calme
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