
Aussi, les projets légitimes développés avec cette mouture vont être infectés. Ryan Olson, directeur de la section Threat Intelligence pour le compte de Palto Alto Networks, estime que la version contrefaite de Xcode a été téléchargée depuis un serveur en Chine que les développeurs auraient pu utiliser parce qu’ils permettent un téléchargement plus rapide que s’il était fait depuis des serveurs basés aux USA.
Les applications développées avec le clone de Xcode vont réussir à contourner les mécanismes de sécurité mis en place par Apple pour pouvoir passer sur sa vitrine de téléchargement. XCodeGhost se connecte d'abord à un centre de commandement et de contrôle (C2C) pour envoyer des informations extraites du téléphone (heure, nom de l'appareil, numéro d’utilisateur UUID - Universal Unique Identifier -, etc.). Par la suite, l’application infectée reçoit des instructions. Elle pourrait par exemple prendre le contrôle de préfixes d'URL spécifiques utilisées par d'autres applications (par exemple l’URL twitter:// qui est censée ouvrir l’application correspondante), lire ou écrire dans le presse-papier, inviter la victime à saisir ses informations d’authentification (nom d’utilisateur, mots de passe) en lançant une boîte de dialogue. Sur ce dernier point, Palto Alto Networks avance que « puisque la boîte de dialogue est lancée depuis une application en exécution, la victime pourrait être en confiance et entrer son mot de passe sans jamais se douter de la supercherie ».
Suite à ces révélations, Apple a décidé de faire le grand ménage dans son App Store. C’est le premier cas rapporté d’un grand nombre de logiciels malveillants qui ont pu passer à travers les mailles du filet du processus strict d’examen des applications ; Palto Alto Network a avancé qu’avant cette attaque, seules cinq applications malveillantes avaient été trouvées dans l’App Store contre une quarantaine cette fois ci et qui peuvent potentiellement affecter des centaines de millions d’utilisateurs. Parmi les applications infectées par XcodeGhost figurent des applications populaires comme WinZIp, CamScanner Pro (qui permet de scanner des cartes de visite pour pré-remplir les fiches de contact) mais également WeChat (qui compte près de 500 millions d’utilisateurs, toutes plateformes confondues) en version 6.2.5, NetEase (musique en ligne) et Didi Kuaidi (covoiturage).
Christine Monaghan, porte-parole d’Apple, a assuré que « nous avons retiré les applications de l’App Store que nous savons avoir été conçues avec ce logiciel pirate. Nous sommes en discussion avec les développeurs afin de nous assurer qu'ils utilisent bien la version légitime de Xcode pour recompiler leurs applications ». Elle n’a cependant pas donné la conduite à tenir aux utilisateurs. A ce propos, certains éditeurs comme WeChat, Didi Kuaidi ou NetEase ont pris les devants et ont proposé aux utilisateurs de télécharger un correctif. Ces deux éditeurs ont assuré à leurs utilisateurs qu’une investigation préliminaire n’a montré aucun signe de vol de données.
Les versions vérolées de Xcode étaient hébergées sur des serveurs de Baidu qui a déjà supprimé les liens de téléchargement.
source : Reuters, NYT, Palo Alto Networks
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