
afin de fournir le programme d’espionnage américain XKeyscore au BfV
Depuis que Snowden a levé le rideau sur les pratiques d’espionnage de la NSA, l’on n’en finit pas d’être stupéfait à mesure que l’on creuse sur le sujet.
En 2013, le monde apprenait sur informations fournies par Snowden que la NSA disposerait d’un logiciel nommé XKeyscore qui est capable d’examiner tout ce qu’un utilisateur fait sur la toile. Cela comprend les mails envoyés, les mots de passe de session, les accès aux réseaux sociaux, l’historique de navigation, les recherches effectuées sur la toile et bien plus encore. Presque aucune information sur la toile n’échappe à ce programme.
C’est avec ce programme que la NSA aurait même espionné le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon avant un entretien avec le président américain Barack Obama. Selon les publications internes de la NSA rendues publiques par The Intercept, la NSA s’est targuée d’avoir piraté les différents points d’entretien listés par Ban Ki-Moon avant la réunion avec le président américain. Cela a permis au président de se préparer en conséquence.
Au regard des performances du programme en matière d’espionnage et aussi de quantités d’informations disponibles, l’Allemagne à travers son service de renseignement extérieur le BND et son agence de renseignement national en abrégé le BfV ont signé en avril 2013 un accord avec la NSA.
Ce document qui a été rendu public par l’hebdomadaire Die Zeit « délimite un accord conclu en juin 2012 afin de fournir au BfV, à travers le BND, XKeyscore le logiciel d’exploitation de réseau informatique développé par la NSA ».
Comme souligne le rapport, l’acquisition de XKeyscore par le BfV était « d’améliorer les capacités de traitement et d’analyse » du service de renseignements afin de lutter contre « les menaces extrémistes ».
Selon les termes de référence de l’accord, la NSA s’engage à fournir XKeyscore au BND qui se chargera de le remettre au BfV. Par ailleurs, elle s’engage également à fournir une assistance au BND et au BfV pour les problèmes complexes inhérents au logiciel.
Le BND pour sa part effectuera les installations, la maintenance et la formation au BfV.
En ce qui concerne le BfV, il s’engage à ne pas utiliser le logiciel pour cibler les citoyens américains, les résidents permanents vivant sur le sol américain ainsi que les entreprises installées sur le sol américain. Et bien entendu, le BfV devra « dans la mesure du possible partager toutes les données en rapport avec la mission de la NSA »
Comme on peut le lire, le prix de l’acquisition de ce programme par le BfV est le partage d’informations avec la NSA.
Il faut rappeler qu’en avril dernier le quotidien Der Spiegel a fait savoir que la NSA et le BND ont conclu un accord secret de partage d’informations. Selon les révélations faites, les services de renseignements américains ont collecté plus de 40 000 données, mais n’ont partagé seulement que 2 000 d’entre elles.
Avec ce document, tous les doutes raisonnables nourris par certaines personnes sur la probable collaboration entre les services de renseignements allemands et américains vont s’envoler.
Die Zeit explique avoir publié ce document afin de montrer au grand jour « ce que les agences de renseignements allemands donnent exactement à la NSA en échange d’un soutien technique ». De même, il soutient que cela pourra servir d’exemple en matière d’accord caché régissant les rapports entre d’autres organismes.
Source : Die Zeit
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