
Plusieurs études réalisées au cours des dernières années sur l’énergie des centres de données s’accordent en effet sur le fait que ces installations conduisent à un gaspillage de l’énergie, alors qu’elles sont en proie à des inefficacités.
En 2008 déjà, McKinsey & Company avait annoncé que jusqu’à 30% des serveurs dans les centres de données étaient « fonctionnellement morts ». En d’autres termes, ces serveurs utilisaient de l’énergie sans fournir de services d’informations utiles. Cette étude a été appuyée par une autre étude réalisée par Uptime Institute en 2012. Uptime est également arrivé au même chiffre en se basant sur les données recueillies auprès de ses clients.
Pour les serveurs des centres de données d’entreprises qui sont fonctionnels, McKinsey précise encore qu’en moyenne, seulement 6% de leurs capacités maximales sont utilisées.
Outre ces deux études, de nouvelles données montrent encore que « 30% des serveurs sont comateux, indiquant que près d'un tiers du capital dans les centres de données d'entreprises est gaspillé ». C’est la conclusion de Jonathan Koomey, chercheur à l'Université Stanford - ayant fait une recherche sur l'énergie des centres de données pour l'agence américaine de protection de l'environnement - et Jon Taylor, du Groupe Athensis, un cabinet de conseil. Selon Koomey et Taylor, « une grande partie de la consommation d'énergie des centres de données résulte de la mauvaise gestion des biens d'équipement existants. »
Un serveur est dit comateux lorsqu’il utilise de l’énergie, mais sans fournir de services utiles. Dans l’étude, un serveur est considéré dans le coma s’il n’a fourni aucune information ni aucun service de calculs pendant au moins 6 mois. Les données proviennent de TSO Logic qui offre une base de près de 4000 serveurs exécutant à la fois les environnements virtualisés et non virtualisés. « Il y a maintenant environ 3,6 millions de serveurs comateux aux États-Unis, et 10 millions dans le monde », révèle l’étude.
Selon les chercheurs, l’excès de capacité des serveurs des centres de données résulte de la difficulté d’identifier avec certitude – avec les outils conventionnels – si le matériel est non utilisé ou excessivement approvisionné. Les opérateurs des centres de données ne devraient pas se limiter à la simple mesure du CPU ou de la mémoire utilisée pour déterminer qu’un serveur est dans le coma, expliquent-ils. Ils doivent également se pencher sur d’autres données telles que le trafic en amont ou les informations d'accès des utilisateurs. « Cette approche identifie les ressources informatiques qui ne font pas de travail utile de sorte qu'elles puissent être mises hors service » sans risque pour l’entreprise, ont-ils ajouté.
Sans les serveurs comateux et avec une utilisation efficace des ressources allouées aux serveurs fonctionnels, la consommation d’électricité par les centres de données pourrait être réduite jusqu’à 40%.
Source : Rapport de l’étude
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