De nouveaux documents secrets de l’archive d’Edward Snowden ont été publiés avant-hier par le New York Times en collaboration avec ProPublica. Ces documents révèlent comment l’agence de renseignement américaine a été secrètement autorisée à surveiller le trafic Internet américain et ceci sans mandat, au nom de la cyber-sécurité.
Normalement l'article 702 de la Foreign Intelligence Surveillance Act (FISA) des États-Unis interdit à l’agence de collecter sans autorisation les données des citoyens américains à l’intérieur du pays, toutefois, les deux notes de services publiés par Snowden montrent que la NSA se plaignait de cette règle qui laissait « un écart énorme contre les cyber-menaces » car il est souvent difficile de savoir exactement « qui est derrière une intrusion ». Toutefois, il semblerait que le tribunal secret de surveillance des renseignements étrangers aurait quand même autorisé l’agence à surveiller plus de 33 000 « hackers » américains pour des raisons de sécurité nationale. Selon The Register, tout cela dépend de ce qu'ils appellent « un hacker » puisque seulement 11 demandes de surveillances auraient été refusées par ce tribunal.
Par ailleurs, les documents montrent qu’en mai 2012, le ministère de la Justice américaine a autorisé secrètement la NSA à surveiller le trafic Internet à l’intérieur des États Unis –et ceci sans mandat– dans le cadre des enquêtes sur les attaques de piratage étranger. Cette autorisation a ensuite été étendue pour permettre le suivi des adresses IP ainsi que les cyber-signatures. Ils ont aussi mentionné le souhait des autorités pour que Dropbox devienne un « partenaire » du programme PRISM. « Le gouvernement peut également recueillir d’importants volumes d'informations des Américains – que ce soit des courriels privés ou des accords commerciaux secrets– grâce à la surveillance de l'Internet, car la surveillance des données circulant à un pirate nécessite de copier ces informations que le pirate a volées » explique le New York Times. Selon la loi, les données seront conservées pendant cinq ans, ou indéfiniment dans le cas où la sécurité nationale entre en jeu.
Les documents de Snowden ont aussi révélés que dans la même période, le FBI a obtenu l'approbation du tribunal de cibler des adresses Internet étrangères pour ses propres enquêtes en matière de cyber-sécurité. Pour ce faire, le Bureau Fédéral d’Investigations a négocié le droit d’utiliser le système de la NSA pour la surveillance du trafic qui passe par les « goulots d'étranglement exploités par les fournisseurs des États-Unis à travers lesquels les communications internationales entrent et sortent des États-Unis ».
Il semblerait aussi que toutes ces décisions n’ont pas été divulguées au public. Toutefois, selon un rapport de deux pages que Vice a pu obtenir du gouvernement américain (au nom du Freedom of Information Act) : Edard Snowden aurait en sa possession plus de 900 000 fichiers classifiés relatifs au département de défense américain, soit plus de documents qu’il a pu télécharger des serveurs de la NSA.
Source : New York Times, The Register, Vice
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La surveillance en masse des citoyens par leurs gouvernements permettrait-elle d’améliorer la sécurité ?
Faut-il sacrifier la liberté de la vie privée pour obtenir plus de sécurité ?
La NSA surveillait de près le trafic internet des citoyens américains
Selon des documents secrets datant de 2012
La NSA surveillait de près le trafic internet des citoyens américains
Selon des documents secrets datant de 2012
Le , par Amine Horseman
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